Les Escapades de Petitrenaud

ENTRETIEN AVEC CARINNE TEYSSANDIER

D’où vous vient cette passion pour la cuisine ?

Carinne Teyssandier : Je suis gourmande, c’est bien mon malheur ! J’apprécie autant le sucré que le salé, et découvrir, goûter. Quand on aime bien manger, on aime cuisiner, car on peut choisir ses produits et ce que l’on y ajoute pour les transformer. C’est le meilleur moyen de se régaler ! L’histoire a commencé avec ma grand-mère : sur le chemin de l’école, j’avais la chance de passer par un marché où elle me réservait toujours les premières fraises, les premières cerises… Le respect de la saisonnalité est quelque chose de très ancré chez moi : les bons produits au bon moment, de préférence proches de chez soi. Ma grand-mère m’a également transmis l’art de recevoir, de cuisiner, de partager et de faire plaisir.

Quel défi cela représente-t-il pour vous de remplacer Jean-Luc Petitrenaud ? Et comment envisagez-vous la présentation de l’émission ?

C. T. : Je ne l’ai pas pris comme ça — même si tout le monde commence à me mettre la pression ! —, mais comme un beau cadeau qui ne se refuse pas ! Ce qui crée des liens entre lui et moi, c’est l’amour des bonnes choses, l’envie de faire découvrir des gens qui travaillent bien et sont généreux.

Je souhaite m’inscrire dans la continuité de l’esprit des Escapades. Comme pour chacune de mes émissions, depuis dix-sept ans que je fais de la télé, je ne me pose pas de questions. Je prépare, je travaille — car je crois beaucoup au travail —, et j’anime avec spontanéité, envie et plaisir. Je vis le moment présent et essaie d’inclure le téléspectateur dans cette aventure-là.

Pouvez-vous nous détailler le tournage à Royan ?

C. T. : Fabrice Gass, spécialiste des produits de la mer, nous a emmenés sur le magnifique marché. On y a rencontré Christine, qui produit ses propres tomates, ses petits piments, ses haricots pourpres qui deviennent verts à la cuisson… ainsi que la poissonnière : deux belles jeunes femmes ! Dans cette ville où on cultive la culture du casse-croûte, nous sommes allés à la caserne. Le week-end, un pompier se met aux fourneaux et les autres jouent les commis : de vrais professionnels ! Avec eux, nous avons expérimenté la spécialité locale : l’éclade. On dispose des moules sur une planche que l’on recouvre d’épines de pain et on y met le feu : les moules s’ouvrent, et on les déguste avec les doigts et des tartines de pain avec du beurre salé. François Lafeuille, sergent-chef, a également réalisé trois recettes autour du poisson. Autre casse-croûte : dans une cabane de pêcheur, nous avons cuisiné une spécialité locale avec du tartare de melon, du pineau et des petites crevettes que l’on a remontées dans le carrelet. Nous continuons donc à faire de belles rencontres, à mettre les gens en valeur, le tout avec beaucoup de joie et de gourmandise.

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier