PAYS BASQUE : PÉRIL EN LA DEMEURE
Chaque année, le Pays Basque attire riverains et touristes sur ses 40 kilomètres de côte sauvage. Un décor de carte postale mais pour combien de temps encore ? A bien des endroits, la falaise s'effrite... Symbole de ce recul, la route de la corniche... Pour les experts du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) , il faudra d'ici à 2050 trouver un plan B pour se rendre de Cibourre à Hendaye, et déplacer cette route mythique. Plus loin, vers Biarritz, certains propriétaires, qui jouissent d'une vue exceptionnelle sur l'océan, savent que leurs villas est en équilibre instable.
Début Juin, un nouveau pan de falaise s'est écroulé sur la plage Bernain. Le compte à rebours est lancé.
La ville de Biarritz, propriétaire de la majorité du cordon littoral, a décidé de protéger à tout prix ses infrastructures installées en bord de mer. Son patrimoine architectural reste un atout majeur pour le tourisme. L'idée serait de renforcer les protections contre les assauts des vagues et d'en limiter l'impact...Chaque année le trait de côte recule de près d'un mètre.
A Bidart, les élus locaux préfèrent éviter le choc frontal avec l’océan… Au plus grand désespoir parfois des riverains. Comme la famille de Jean Louis dont la maison, perchée à plus de 70 mètres au-dessus de l'océan, a les pieds dans le vide ou presque. Difficile voire impossible de consolider la falaise pour certains.
Toutes les communes sont confrontées aux risques de voir, un jour ou l'autre, leurs si belles falaises remettre en question leur petit paradis si attrayant pour les touristes du monde entier.
ANTILLES : LA VIE APRES IRMA
Septembre 2017, Irma, l’ouragan le plus violent jamais enregistré dans l’Atlantique, ravage toutes les Caraïbes et plus particulièrement deux îles des Antilles françaises, Saint-Martin et Saint-Barthélémy.
Les dégâts sont considérables. La reconstruction apparaît vite comme un travail de titan alors que la saison cyclonique s’annonce déjà. L'équipe de Sale temps pour la planète a suivi pendant un an cette course contre la montre
A Saint Martin, Christophe, a tout perdu, il veut absolument reconstruire sa villa avant 6 mois...Anne désespère de toucher les indemnités de son assurance. Elle vit avec son mari et sa fille dans une chambre prêtée par des amis...Ils sont des milliers à vivre cette situation car les assurances sont dépassées par l'ampleur de la facture. Plus, d'1,2 milliards d'euros à débourser.
De nombreux Saint-Martinois ont tout perdu, et se retrouvent entièrement démunis. Le préfet délégué à la reconstruction, Philippe Gustin, pointe les limites de la politique de la main tendue. Selon lui, l’île, autonome depuis 2007, aurait besoin d’un sérieux recadrage.
Pourtant, Saint Martin doit ressusciter au plus vite pour retrouver son train de vie en accueillant de nouveau des centaines de milliers de touristes en mal d'exotisme.
A Saint-Barthélémy, scénario bien différent... Terre de villégiatures des grandes fortunes, les villas de luxe et les hôtels 5 étoiles sont reconstruits à une vitesse fulgurante. Aux commandes de cette restauration express, le président du comité du tourisme, Nils Dufau et son inébranlable optimisme ! Tous, dit-il, seront opérationnels pour la prochaine saison touristique. Ce qui n'est pas le cas de l'île voisine. Dans ce territoire plus modeste, habitué aux flots de touristes venus s’offrir des paysages de rêve à prix cassés, c’est une paralysie à long terme qui semble s’installer. Irma a tout emporté et mis en lumière les dysfonctionnements d’une île développée dans l’anarchie depuis les lois de défiscalisation des années 80 : non-respect des normes anticycloniques, défaut d’assurance…