Une comédie romantique, avec Sandrine Kiberlain, hilarante, passée à la cinglante moulinette Dupontel! Avec 9 mois ferme, Albert Dupontel récidive avec brio dans l’humour transgressif. Dans sa ligne de mire, une jeune juge psychorigide engrossée par un criminel globophage.
Pour Ariane (Sandrine Kiberlain), c’est le trou noir. Elle est enceinte et ne se souvient de rien… Elle si sage, si sexuellement… inactive. Et la (double) sentence ne tarde pas à tomber pour la jeune juge d’instruction : le géniteur serait un certain Robert Nolan, dit Bob Nolan (Albert Dupontel), un cambrioleur virtuose, accusé depuis peu d’être un criminel « globophage » (oui, oui… il aurait dernièrement dévoré les yeux d’un vieux monsieur). Et selon Ariane, « Qui vole un œuf, bute un veuf… ».
Une situation improbable. Improbable… Ne serait-ce pas justement le maître mot d’Albert Dupontel, le garnement déjanté du cinéma français ? Depuis l’inénarrable Bernie en 1996, le réalisateur, adepte des plans bancals, a su imposer un style, le sien, unique en son genre, à la fois trash et poétique, gore et hilarant, grinçant et populaire. Et son cœur semble battre, toujours et très fort, pour les personnages burlesques et marginaux.
« Un drame rigolo »
Affublé de sa triple casquette – comédien, scénariste et réalisateur –, Albert Dupontel s’immerge cette fois dans l’univers de la justice. Et c’est le film documentaire de Raymond Depardon, 10e chambre, instants d’audience, qui lui a donné l’idée de cette histoire d’amour impossible entre une juge et un criminel. « J’ai perverti cette histoire pas franchement rigolote pour en faire un drame rigolo (…). Je suis très impressionné par lui (Depardon NDLR) ; Il me donne des personnages à la pelle et moi, je m’en sers pour faire du guignol* », explique Albert Dupontel. Car, oui, à la base, les histoires qu’il raconte – avant de passer à la cinglante « moulinette Dupontel » – sont toujours des tragédies. « Là, il s’agit d’une juge imbue d’elle-même, carriériste, austère, et qui descend en enfer quand elle comprend qui elle est », confie-t-il à Paris-Match. Pour l’incarner, Dupontel choisit Sandrine Kiberlain qui, de son côté, avait clairement manifesté son envie d’incarner Ariane. Et la comédienne, dont on avait déjà pu entrevoir tout le potentiel comique à l’écran, prend un nouveau virage audacieux : celui du burlesque. Le duo qu’elle forme ainsi avec Albert Dupontel est explosif et, à l’image du film, d’une irrévérence réjouissante !
Céline Boidin-Lounis
* Source : slate.fr
Ariane Felder est enceinte ! C'est d'autant plus surprenant que c'est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c'est que d'après les tests de paternité, le père de l'enfant n'est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression. Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l'attend...
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Réalisé et écrit par Albert Dupontel.
Avec Albert Dupontel (Bob), Sandrine Kiberlain (Ariane), Nicolas Marié (Maître Trolos), Philippe Uchan (juge de Bernard).
Coproduit par France 2 Cinéma et largement salué par la critique et le public dès sa sortie en salles, le film a raflé bon nombre de prix.
Lors de la prestigieuse cérémonie des Césars tout d’abord, où Sandrine Kiberlain – déjà récompensée d’un César du Meilleur jeune espoir féminin dans En avoir (ou pas) – décroche, en 2014, le César de la Meilleure actrice. Nommé dans les catégories Meilleur acteur et Meilleur réalisateur, Albert Dupontel remporte quant à lui le César du Meilleur scénario original. La même année, Les Étoiles d’or de la presse du cinéma français le glorifie également d’une Étoile d’or du scénario.
11 films et 47 nominations !
France 2 Cinéma continue plus que jamais de rayonner dans les salles obscures. Et cette 41e cérémonie des Césars, présentée par Florence Foresti le 26 février depuis le théâtre du Châtelet, le prouve une fois encore. Au total, ce sont pas moins de 11 films (47 nominations) coproduits par France 2 Cinéma qui concourront pour ces Césars 2016.
En lice : Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin ; Dheepan de Jacques Audiard ; Mon roi de Maïwenn ; La Tête haute d’Emmanuelle Bercot ; Les Cowboys de Thomas Bidegain ; L’Hermine de Christian Vincent ; La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc ; Les Anarchistes d'Elie Wajeman ; En mai, fais ce qu’il te plaît de Christian Carion ; Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion et Youth de Paolo Sorrentino.
Pour le César du meilleur acteur, ils sont six comédiens en compétition, parmi lesquels on retrouve notamment Jean-Pierre Bacri pour La Vie très privée de Monsieur Sim, François Damiens pour Les Cowboys, Vincent Cassel pour Mon roi, Fabrice Luchini pour L'Hermine et Antonythasan Jesuthasan pour Dheepan.
Côté Meilleure actrice, on retrouve notamment Catherine Deneuve pour La Tête haute et Emmanuelle Bercot pour Mon roi.
Pour le prix de la Meilleure réalisation, Jacques Audiard est en compétition avec Dheepan, Emmanuelle Bercot avec La Tête haute, Arnaud Desplechin avec Trois souvenirs de ma jeunesse et Maïwenn pour Mon roi. À noter, Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion, concourra pour le film du meilleur documentaire.