Il était une fois Marseille

Mercredi 4 mai 2022 à 21:15

Synopsis

« Je suis née il y a près de trois mille ans, bien avant que la France ne devienne la France. Je suis l’un des plus beaux ports qui borde les eaux de la Méditerranée, une ville-monde où viennent se réfugier tous les peuples de la terre. Je suis une cité rebelle, fière de ma singularité. Ici, on dit même qu’on craint dégun dans ma langue si particulière ! Ici, le football est roi et mes supporters rêvent toujours de gloire. Mais, depuis longtemps, en raison de la violence des hommes, j’ai aussi mauvaise réputation. À cette noirceur qui me colle à la peau, je vais répondre en faisant chanter et danser la France. Voici mon histoire que vont la raconter ces Marseillais qui n’aiment rien autant que leur ville. On m’a appelée Massalia la grecque, Marsiho la provençale, et personne n’a jamais réussi à m’enchaîner. Je suis la plus vieille ville de France, je suis... Marseille. »

Ainsi débute cet autoportrait de Marseille que Clara Luciani a accepté d’incarner. Elle qui a passé son enfance en bordure des quartiers nord de la ville où elle a fait ses études, Clara Luciani « est » Marseille dans ce récit de 2 600 ans d’une histoire mouvementée et passionnante.

Marseille a en effet été un symbole de l’expansion grecque en Méditerranée, elle a appartenu aux comtes de Provence et d’Anjou avant d’être française et d’offrir au pays jusqu’à son hymne national. Véritable carrefour de civilisations, la part de ceux venus d’ailleurs a, à toutes les époques, été très importante dans la ville. Une ville refuge qui au XXe siècle deviendra martyre lors de l’occupation nazie, avec la destruction d’une grande partie de ses quartiers populaires et la déportation de plusieurs milliers de ses habitants. Et toujours, Marseille a été au cœur de la folle ambition de ceux qui dirigeaient la France : Louis XIV, qui lui a donné l’organisation spatiale qu’on lui connaît aujourd’hui, comme Napoléon III, qui y a fait édifier les principaux monuments qui font désormais sa légende. Comme si ceux qui gouvernent le pays mettaient un point d’honneur à marquer de leur empreinte une ville qu’il leur faut sans cesse transformer et remodeler pour mieux la dompter, elle, la cité rebelle, qui a une place à part dans notre histoire. C’est ce destin unique que raconte Il était une fois Marseille. Le destin d’une ville qui depuis toujours fascine ceux qui s’y rendent, comme elle les effraie en raison d’une mauvaise réputation qui lui colle à la peau. Plus d’une vingtaine de Marseillais, dont Philippe Fragione (Akhenaton), Ariane Ascaride, Macha Makeïeff ou Robert Guédiguian, tous originaires de différents quartiers de la cité phocéenne, participent à ce portrait, aux côtés du récit porté par Clara Luciani.

Note d'intention de Hugues Nancy

Pour une fois, le héros de notre film documentaire n’est pas un homme ou une femme ni une période historique qu’il faudrait défricher. C’est une ville millénaire et sans doute immortelle. Quel meilleur personnage de film que celui qui peut raconter presque toute l’histoire de notre pays et même au-delà, en un seul lieu, magique par sa topographie et par l’effet qu’il a toujours produit chez ceux qui ont eu la chance d’y passer ou d’y vivre !

Marseille n’est pas une ville comme les autres. Car il est rare qu’une ville connaisse une notoriété presque supérieure au pays dans lequel elle se situe. Comme Venise pour l’Italie sans doute, Marseille est ainsi la seule que notre inconscient collectif situe « ailleurs » que les autres villes de France : « ailleurs » dans le temps, comme « ailleurs » dans son rapport à Paris et au reste du pays. Elle est une ville intemporelle, indépendante et qui certainement touche depuis toujours à l’universel. Ville portuaire, ville de passage, ville de commerce et d’immigration, cette ville monde, suspendue sur la mer, accidentée par une géographie capricieuse, est toujours parvenue à se réinventer. Pour réussir à faire de Marseille, notre héroïne, j’ai fait immédiatement le choix de l’autoportrait. Marseille nous raconte ainsi sa propre histoire, à la première personne du singulier.

Et parce qu’il fallait impérativement décaler le regard pour accepter cette incarnation de Marseille, telle une déesse immortelle qui viendrait nous dévoiler une histoire de plus de 2 600 ans, j’ai proposé à la chanteuse Clara Luciani de porter ce récit si particulier. Alors qu’elle n’avait aucune expérience de cet exercice, elle a osé relever un défi qu’elle a accompli avec talent, au-delà de nos espérances. Grâce à elle, tout à coup, Marseille nous parle et nous raconte son incroyable histoire. Et pour découvrir les différents visages de notre héroïne, nous adoptons une vue du ciel pour mieux ressentir ses reliefs tourmentés et ses fractures. Ses multiples facettes se révèlent du haut des escaliers de la gare Saint-Charles, de la colline de la Garde, des tours du fort Saint-Jean, du palais du Pharo, de la terrasse de la Cité Radieuse, ou le long de son port industriel jusqu’à l’Estaque... À partir de ces lieux, nous nous engageons dans un voyage dans le temps ancré dans la réalité d’aujourd’hui. Un voyage au cœur de la géographie d’une ville bouillonnante et en pleine mutation dont l’histoire s’inscrit dans les cicatrices que lui ont laissé les différentes transformations voulues par les hommes. Nous sommes bien sûr aussi partis à la rencontre de guides, habitants et témoins qui nous ouvrent les portes de ces quartiers-villages qui la composent. Ces récits sont ceux des Marseillais d’hier et d’aujourd’hui. Ces inconnus qui ont fait l’âme de la cité mais aussi ces personnalités qui y sont nées ou qui y ont vécu.

Elle est, avec Paris, la ville de France la plus filmée et la plus photographiée depuis le XIXe siècle. Ces archives, pépites brutes restaurées et colorisées, font revivre Marseille sous nos yeux, presque par magie. À l’écart des clichés qu’elle a souvent véhiculés, et qu’elle véhicule encore, c’est un voyage vertigineux dans le temps et un espace tentaculaire qui se dessine grâce à des archives inédites, grâce à une mise en scène des lieux, des plans aériens et un graphisme qui magnifient son « anatomie » spectaculaire et, enfin, grâce à de nombreux témoins célèbres et anonymes. Tous apportent émotion et intimité dans la découverte de cette ville-monde complexe et mystérieuse, que nul ne peut comprendre au premier regard.

Intervenants du films 

Elie Adevah, Ariane Ascaride, Hamza Baggour, Kelya Belghazi, Jonas Bizord, Ahmed Bouzidi a.k.a Demha, René Brechet, Valéry Chaday, Julie de Muer, Fabrice Denise, Mélanie Egger, Philippe Fragione (Akhenaton), Médéric Gasquet-Cyrus, Robert Guédiguian, Yacine Helali, André Kulbastian, Anaïs Le Guern, Macha Makeïeff, Bania Medjbar, Mbaé Mohamed a.k.a Soly, Emmanuel Perrodin, Laurence Renaux-Empereur, André Saturnini, Maristella Vasserot Liminana. 

Un film écrit et réalisé par
Hugues Nancy

110 min

Raconté par
Clara Luciani 

Production
Nilaya Production
Patricia Boutinard Rouelle

Avec la participation de 
France Télévisions

Pôle histoire et culture
Emmanuel Migeot
Clémence Coppey

Directrice des documentaires
de France Télévisions
Catherine Alvaresse

 

 

 

 

 

contact presse

Christine Mkadara
Responsable de Communication Mayotte La 1ère