Pour son second volet, Crime et châtiment aborde l’affaire Manuela Gonzalez. Surnommée « la veuve noire de l’Isère », cette séductrice impitoyable est soupçonnée d’avoir fait disparaître trois de ses compagnons.
L’argent et rien que l’argent ! S’il y a bien un dénominateur commun dans tous les faits reprochés à Manuela Gonzalez, il s’agit sûrement de l’appât du gain.
Le 31 octobre 2008, le corps de son mari, Daniel Cano, est retrouvé à l’aube dans une voiture carbonisée. L’autopsie permet de retrouver dans son organisme des traces de psychotropes, médicaments qu’il n’était pas censé avoir consommés, mais qui avaient été prescrits à son épouse Manuela. L’enquête révèle également que, un mois plus tôt, Daniel avait déjà de peu réchappé à la mort après un incendie survenu dans sa chambre. Un événement survenu alors que Manuela était l’unique autre personne présente sur place.
Les policiers découvrent également que la veuve souffre d’une addiction aux jeux. Un problème qui l’avait poussée à hypothéquer la maison, à l’insu de son mari. Des virements d’argent anormaux, d’un montant de 40 000 euros, avaient aussi été opérés du compte de Daniel vers le sien. Les équipes de Crime et châtiment ont suivi le procès en appel de la mère de famille d’origine espagnole, condamnée à trente ans de réclusion en première instance. Reprenant le dossier point par point, depuis sa première ligne jusqu’au verdict, elles ont non seulement mis en lumière les zones d’ombre de cette histoire, mais sont aussi allées au-delà, pour mieux comprendre le personnage, aussi complexe que troublant, de Manuela Gonzales.
Femme que son entourage se plaît à décrire comme attachante, aimante et dévouée, mais que ses détracteurs assimilent à une prédatrice sans scrupules, obnubilée par l’argent. Issue d’un milieu modeste, maman à l’âge de 24 ans, Manuela a enchaîné les petits boulots pour s’en sortir, et alla jusqu’à se prostituer. En 1986, elle tenta d’empoisonner l’un de ses anciens clients, bijoutier, pour détourner 80 000 francs de sa trésorerie. Un vol avec violence pour lequel elle fut condamnée à deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Les romances sordides de Manuela Gonzalez n’en sont pas restées là. En 1989, son deuxième mari est retrouvé mort dans le garage de leur maison, après avoir inhalé du gaz toxique. Officiellement, on retient la thèse du suicide. Et Manuela continuera à percevoir la rente de son mari auprès des services publics après le décès… Puis, c’est au tour de Thierry Le Chevallier, son nouveau compagnon, d’être retrouvé mort en 1991 après l’incendie du domicile conjugal. Le jour même de sa disparition, un transfert de 25 000 francs a été opéré depuis ses comptes vers ceux de Manuela Gonzalez. Une fois encore, cette dernière avait bénéficié d’un non-lieu pour faute de preuve…
Yannick Sado
« La veuve noire »
Présenté par Christophe Hondelatte
Écrit par Imen Ghouali et Christophe Hondelatte
Réalisé par Imen Ghouali et Christophe Maillet
110 min