Après les années lycée du Péril jeune, Cédric Klapisch jette son regard d’observateur amusé sur la vie étudiante. L’Auberge espagnole explore le quotidien d’une « mini union européenne », vue à travers les yeux de Romain Duris. Sur toile de fond barcelonaise, portrait d’une jeunesse cosmopolite.
Xavier (Romain Duris), 25 ans, décide de partir à Barcelone pour terminer ses études et apprendre l’espagnol, langue nécessaire à son futur emploi. Malgré des « au revoir » déchirants avec Martine (Audrey Tautou), sa petite amie, Xavier ne tarde pas à se mettre allègrement à l’heure espagnole. Ou plutôt européenne. Car dans son appartement du centre de Barcelone, le jeune Français devra aussi apprendre à vivre au milieu de sept colocataires d’origines différentes. Au programme : rencontres amoureuses, découvertes linguistiques, expérience de la vie en communauté… Une année qui, pour Xavier, le frenchie romantique, prendra les allures d’un voyage « euro-initiatique ».
La vie Erasmus
Comme pour Le Péril jeune, l’atmosphère régnant sur L’Auberge espagnole est inspirée de la réalité. Le réalisateur avait lui-même rendu visite à sa soeur, étudiante Erasmus à Barcelone. Comme Xavier, elle vivait en colocation avec des étudiants d’origine différente. « Tout ce côté discontinu, dépareillé et polyphonique, c’est avant tout une source de comédie. Le partage d’un appartement avec des gens qui parlent des langues différentes, (…) C’est une matière scénaristique extraordinaire ! » Autre source d’inspiration pour Klapisch : les visites régulières chez une amie partie faire des études à Barcelone. « Le film est aussi né de ces allers-retours. J’ai bien connu cette ville et j’ai eu envie de tourner là-bas. »
Une pierre à l’édifice
Par définition, l’auberge espagnole est « un lieu où l’on ne trouve que ce qu’on y a apporté ». Entre Helmut, l’Allemand ; Alessandro, l’Italien ou encore Isabelle, la Belge ; on imagine alors la richesse culturelle habitant les murs du loft barcelonais. Cette petite union européenne constitue un joyeux désordre explosif. Et cet assortiment croustillant nous met l’eau à la bouche. Car, comme le suggèreCiné Live, « au fond, on aurait tous rêvé de fréquenter cette auberge espagnole ».
Distribution européenne
Avant de se lancer dans l’écriture du scénario, le réalisateur a sillonné l’Europe à la recherche de ses colocataires. Quant au personnage de Xavier, Klapisch l’a écrit spécialement pour Romain Duris. Une manière de lui proposer un rôle à contre-emploi, de lui faire quitter « ces personnages parisiens branchés ou extrêmes qu’il avait déjà joués ». Les cheveux coupés, une initiation express à l’espagnol et voilà le comédien prêt à se glisser dans la peau de Xavier, un étudiant ordinaire. Le film célèbre d’ailleurs la quatrième collaboration du réalisateur et de son comédien fétiche.
Le casting français offre aussi la prestation d’un trio féminin de charme : Cécile de France, la confidente un poil grande gueule ; Judith Godrèche, une petite bourgeoise coincée ; Audrey Tautou, la petite amie emmerdeuse… Au final, un long métrage aux accents comiques et nostalgiques, des relations humaines dépeintes avec tendresse et réalisme. Bref, un film sur tout ces petits riens de la vie. Du Klapisch, tout simplement.
Cinéma
Durée : 2 h 02 min
Genre : Drame
Réalisateur : Cédric Klapisch
Avec : Romain Duris, Judith Godrèche, Audrey Tautou
Production : Ce Qui Me Meut
Année : 2002