TEST MATCH FRANCE AUSTRALIE

Tournoi des Six Nations

France-Angleterre
Événement sportif - En direct - Samedi 19 mars 2016 à 21.00

Avec le traditionnel crunch France-Angleterre, le Tournoi des Six nations s’achève en toute beauté. La journaliste Clémentine Sarlat, qui officie pour les interviews d’après matches, évoque les performances des tricolores à l’approche du rendez-vous.

Comment analysez-vous ce début de compétition ?
Il y a eu beaucoup de changements entre la Coupe du monde et le Tournoi. Il s’agit donc incontestablement d’un renouveau. Il y avait une nécessité de procéder à des évolutions pour aller de l’avant, et ce fut le cas. Les joueurs sont parvenus à engranger deux victoires compliquées avant de s'incliner face au pays de Galles vendredi soir. À eux maintenant de se ressaisir avant de défier l'Écosse lors du 4e match.

Qu’a changé l'arrivée de Guy Novès ?
Nous, journalistes, ne vivons pas avec le groupe. Nous ne voyons pas les choses de l’intérieur. Cela est donc délicat de se prononcer sur cette question. Ce que je peux dire, c’est qu’il a su apporter de la jeunesse.
L’avantage est que les joueurs ont tous évolué au sein des équipes de France de jeunes, à des périodes différentes. Du coup, ils se connaissent très bien. Ce qui a pour mérite de renforcer la confiance.
Guy Novès a choisi ses joueurs pour les façonner et les préparer en vue des prochaines grandes compétitions. Petit à petit, ils vont accumuler une plus grande expérience et acquérir une maturité qui viendra compléter un talent d’ores et déjà indéniable.  

Que pensez-vous des nouveaux joueurs ?
Tous ceux qui sont là ont montré un super visage : le deuxième ligne, Paul Jedrasiak, ancien capitaine des moins de 20 ans et titulaire lors du match face au pays de Galles, a un gabarit monstrueux et on l’annonce déjà comme un futur grand de l’équipe de France à seulement 23 ans. Il a parfaitement opéré le basculement entre les jeunes et les professionnels.
Il y a aussi Yacouba Camara, le troisième ligne de Toulouse. À 21 ans, il réalise d’excellentes performances à son poste. Tout comme Jonathan Danty du Stade français, titulaire depuis le début de la compétition au poste de centre.
Mais l’important est surtout que la mayonnaise ait pris parfaitement entre anciens et nouveaux. D’ailleurs, on le ressent clairement en observant le groupe. Pour ma part, je n'avais jamais vu les joueurs aussi heureux qu’après leur victoire face à l’Irlande. À n’en pas douter, un nouvel état d‘esprit anime cette équipe.

Que peut-on espérer de ce 102e crunch ?
Le dernier Angleterre-France en Tournoi des Six Nations était un match exceptionnel. J’avais rarement vu un tel niveau de jeu. Il y a toujours un parfum particulier dans ces confrontations, en raison de la rivalité légendaire qui oppose les deux pays. Ce qui importe est d’arriver le jour J avec des victoires au compteur. À ce titre, cela est plutôt une bonne chose que ce soit le dernier match du Tournoi. L’équipe d’Angleterre est en effet dans la même situation que l’équipe de France. Après leur Coupe du monde ratée, ils ont changé énormément de choses, que ce soit le coach, le capitaine et bon nombre de joueurs. Ils vivent donc une situation analogue à la nôtre. Chaque camp semble sur un pied d’égalité.
Dans l’esprit des joueurs et du public, il s’agit de l’affiche qui séduit le plus. Le fait que le match soit déjà à guichet fermé depuis des mois en est la preuve.

Les Bleus peuvent-ils aller au bout et gagner le Tournoi ?
Il est encore trop tôt pour le dire car nous sommes qu’au troisième match. Mais je pense qu’ils ont le potentiel, même s’ils ont eu peu de temps de jeu ensemble. Leur grand avantage réside  dans leur état d’esprit. Jusqu’ici, dans chaque confrontation, ils ne se sont pas imposés sur de grandes marges. Ils étaient toujours sur la brèche, à la limite de tout perdre, avant de finalement renverser le score à la dernière minute. Cela leur a insufflé une dynamique hors normes, qu’on n'avait plus vue depuis très longtemps.    

Propos recueillis par Yannick Sado

 

STADE 2

En direct du Stade de France.

Commentaires : Mathieu Lartot et Fabien Galthié.
Interviews en bord de terrain : Clémentine Sarlat.

Match précédé de Pays de Galles/Italie à 15h30 et de Irlande/Écosse à 18 heures.

« La grande histoire entre la France et l’Angleterre s’est écrite également au travers du rugby »

Comme un livre ne suffit pas pour évoquer la rivalité franco-anglaise, Félicien Taris, auteur de l’ouvrage France-Angleterre : Le Crunch, adapte pour France 2 son récit en documentaire. Diffusé en marge du match France-Angleterre, ce film de 52 minutes révèle les dessous du rendez-vous le plus emblématique du rugby français.

Pourquoi faire un documentaire sur le crunch ?
Avant tout car le livre intitulé France/Angleterre : Le Crunch de la collection « Toute une histoire », que j’ai écrit et sorti il y a de cela un an, a particulièrement plu et interpelé le public. Je voulais non pas faire un livre de journaliste car je ne le suis pas, mais un livre de passionné, qui raconte une histoire forte.
Entre la France et l’Angleterre, il y a cette rivalité ancestrale issue de la bataille de Waterloo, ou encore de la guerre de Cent Ans, pendant laquelle périt Jeanne d’Arc. Or, cette rivalité historique ne s’est perpétuée qu’à travers le ballon ovale. Je me suis alors dit qu’il y avait une histoire incroyable à raconter. C’est ce à quoi je me suis astreint dans le livre, avant de le transmettre à l’écran.
Par ailleurs, j’avais déjà coproduit en 2007 deux films documentaires sur le mythe des All Blacks, intitulés Au cœur du mythe et Face aux Blacks.

On apprend des choses allant bien au-delà de la rivalité franco-anglaise ?
Oui, notamment que le rugby est né, grâce à un homme nommé William Webb Ellis (1806-1872), qui vécut ses dernières années à Menton, avant d’y mourir. Il a inventé le rugby par hasard en prenant le ballon à la main lors d’une rencontre de football. Petit à petit, ce sport s’est répandu en Europe. Le téléspectateur va ainsi comprendre ou découvrir comment le rugby est arrivé en France. Et surtout, comment son histoire s’est écrite, avec, dans les premiers temps, la violence extrême qui marqua les débuts du jeu, lorsqu’on tolérait le recours à des sports de combat comme le hacking (mélange de boxe anglaise et de savate française). Pratiques qui entraînèrent plusieurs décès. Jusqu’au jour où la Rugby Union décida d’établir des règles strictes pour encadrer les joueurs.

On est un peu à mi-chemin entre le documentaire sportif et historique, non ?
Tout à fait. Le rugby fait partie de l’histoire. Et la grande histoire entre la France et l’Angleterre s’est écrite également au travers du rugby. J’ai voulu réaliser ce documentaire pour qu’il s’adresse au plus grand nombre. Les passionnés vont, je l’espère, être ravis. Mais ce documentaire a vu le jour, avant tout, pour séduire les non initiés.

Comment vous êtes-vous entouré ?
Je suis un autodidacte et un passionné. Je suis curieux, lit beaucoup, me documente auprès des anciens, d’autres passionnés... J’ai également rencontré bon nombre d’acteurs du monde du rugby que je connais bien et qui m'ont apporté un regard inattendu sur cette rivalité historique.

Les intervenants se sont-ils prêtés au jeu facilement ?
Souhaitant raconter une histoire, d’ailleurs parfaitement contée par François Berléand que je remercie, j’ai choisi des intervenants qui pouvaient m’apporter quelque chose de pertinent, de neuf et de spontané. C’est le cas de Christian Darrouy, capitaine des Bleus dans les années 1970 et qui fut également prof d’histoire. Je savais qu’il allait apporter une touche de sincérité. Concernant Jonny Wilkinson, je ne l’ai pas choisi pour son nom mais parce qu'il fait partie de l’histoire du crunch et qu’il a fortement influé sur l’image que les Français se font de cette confrontation. J’ai absolument tenu à rencontrer aussi Jérôme Thion, qui a pris part à onze crunch au cours de sa carrière. De même, je voulais à tout prix interviewer Clive Woodward, le seul entraîneur ayant permis à l’Angleterre de devenir championne du monde.
Les principaux protagonistes de ce film ont tous vu cette confrontation évoluer pour devenir l’un des rendez-vous les plus attendus du sport français.

Propos recueillis par Yannick Sado

FELICIEN TARIS

France / Angleterre ! Une affiche, une rencontre, une histoire entre deux nations séparées par la Manche, mais que beaucoup de choses unissent. Des champs de batailles aux terrains de jeux, cette rivalité franco-anglaise presque incessante n’est pas qu’une légende, elle est bien réelle.
Les Anglais ont inventé le rugby, les Français l’ont magnifié. Tous se doivent quelque chose. Aujourd’hui, chacune de ces rencontres est une nouvelle occasion de prouver sa suprématie. À tel point que le match France-Angleterre est communément appelée le crunch, expression anglaise qui signifie « moment crucial ».

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Durée : 52 min.
Réalisateurs : Félicien Taris et William Japhet.