Documentaire inédit

Horizons : Caraïbes, sur la route des sargasses

Lundi 06 Juin 2022 à 20.20

«L’afflux sans précédent de sargasses qui a atteint les îles des Caraïbes, les côtes du Mexiques et des Etats-Unis à plusieurs reprises en 2011, 2015 et 2018 constitue une menace majeure pour l’économie, l’écologie et la santé des Caraïbes. »

 

 

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Face au fléau des sargasses, les Caribéens sont désemparées, car souvent ils ne connaissent pas les solutions efficaces qui sont possibles pour prévenir la prolifération sur les plages. 

Il aura fallu près de dix ans (2011-2019) pour que les Caribéens prennent la mesure d'un phénomène d'une ampleur sans précédent qui menace la santé des populations, l'environnement et les économies des pays de la zone.

Phénomène perçu au départ comme accidentel mais dont la persistance, et ses liens avec le réchauffement climatique de la planète, ont permis l'émergence de la prise de conscience d'un danger durable. Peu à peu l'idée qu'il fallait agir et se concerter pour y faire face s'est imposée. La France, dont les Antilles et la Guyane ont été fortement impactées, a contribué à cette évolution. En effet, le rapport de février 2019 du sénateur guadeloupéen Dominique Théophile intitulé « La lutte contre les algues sargasses dans la grande Caraïbe : stratégies de prévention et de coopération régionale » , qui insiste notamment sur le risque naturel que représente la prolifération des algues, marque d'une pierre blanche la nécessité d'une réflexion et d'une action coordonnée pour comprendre et lutter contre l'arrivée massive de sargasses sur les zones littorales . Et dans la foulée le fait que la Guadeloupe ait accueilli fin octobre 2019 le salon « Sarg’Expo » ainsi qu’une Conférence Internationale sur les Sargasses pour aborder à l'échelle caribéenne : les origines, la détection, le ramassage et la valorisation/transformation des sargasses, est un signe de cette tardive mais de plus en plus concrète mobilisation des Caribéens pour appréhender le phénomène sargasses.

Documentaire

Film écrit par Thomas Delorme et Frédéric Tyrode Saint-Louis

Réalisation : Thomas Delorme

Coproduction Beau Comme une Image, Beau Comme les Antilles et France Télévisions (Guadeloupe la 1ère)

Avec la participation du programme communautaire Interreg Caraïbes et du CNC.

 

Durée 52 minutes

2021

♦ Note d'intention du réalisateur

Thomas Delorme est auteur- réalisateur et chef opérateur. Ses sujets de prédilections sont les territoires d’Outremer et l’environnement, et plus généralement toute histoire humaine forte. Des camps de réfugiés au Nord du Nigéria aux pêcheuses de la Presqu’île de Tahiti en passant par des courses de bateaux traditionnelles aux Antilles, ses films sont toujours dictés par des situations et des personnages forts. La mer est également un élément présent dans la plupart de ses films

La problématique que porte ce film est double : quelles sont les solutions mises en place ainsi que les projets envisagés dans la Caraïbe pour faire face à ce phénomène ? Comment informer le public caribéen sur le risque naturel qu’implique la prolifération des sargasses (conséquences sanitaires, matérielles et économiques) ?

Sur le premier point nous avons choisi de porter notre regard d'une part sur les trois pays qui ont un bilan conséquent sur la problématique sargasse, à savoir la Républicaine Dominicaine et le Mexique, pour principalement le ramassage (le fait qu'ils soient deux pays dont l'économie touristique est prépondérante n'est pas un hasard) et Sainte Lucie dans une moindre mesure, qui malgré sa petite superficie, montre de vrais efforts avec des résultats dans la transformation des sargasses. Et d'autre part nous portons un regard également sur la Guadeloupe, la Martinique et St Barthélemy qui ont développé des initiatives dans les différents secteurs que sont les origines, la détection, le ramassage et la valorisation/transformation des sargasses.

Notre objectif est de raconter les histoires humaines qui y sont rattachées et de proposer ainsi un regard croisé. 

Sur le second point de notre problématique à savoir comment informer, sensibiliser les Caribéens au phénomène sargasses, nous sommes convaincus que c'est en partant des acteurs de terrains, c'est-à-dire des personnes qui tous les jours travaillent à mettre en place des solutions de ramassage ou de transformation des sargasses dans les pays de la Caraïbe, que nous intéresserons le public (ce film a vocation à être diffusé en anglais et en espagnol dans les pays concernés). C'est pourquoi nous avons choisi de partir de personnages impliqués dans les actions et les projets pour aborder les thématiques, ils s'appellent Célia, Paulo, Pierre-Antoine, Alexis, José, Roig, René,... etc. Ils sont pécheurs, agriculteurs, techniciens, artisans chercheurs... etc.

♦ Les personnages

Célia, lycéenne à Port-Louis (Guadeloupe) : Cette jeune fille passionnée de nouvelles technologies et membre du « Club Sentinelle »du lycée de Port-Louis travaille sur les sargasses, notamment avec l’aide d’un suivi satellite. Aujourd’hui, ils étudient des images satellites de la forêt amazonienne. En comparant plusieurs images depuis 1976 jusqu’en 2016, ils constatent que la déforestation est bel et bien présente. Ils vont comparer ces images avec les grands arrivages de sargasses.

Paulo Horta, professeur au Brésil : il travaille sur la thématique des sargasses. En plus d’étudier la courantologie, le déplacement des algues, ce jeune professeur aimerait bien faire une corrélation entre l’agriculture intensive et l’industrie minière et la prolifération des sargasses. Pour lui, comme pour beaucoup, la théorie que ces deux secteurs (déforestation et mines) font proliférer les algues est plausible. Paulo pense qu’en étudiant l’élément fer dans les algues, on pourrait remonter à la cause. Son collègue, José, travaille à Hocopa en contact avec les agriculteurs dont les exploitations sont sur les rives de l’Amazone.

Alexis de Jaham, marin-pêcheur en Martinique : Choqué de voir sa plage préférée envahie par les sargasses, il décide de créer un filet. Au fil de ses expérimentations, Alexis arrive à mettre en place une solution viable et efficace. Aujourd’hui il a installé plusieurs filets sur l’île, et a des contacts pour en installer en Guadeloupe.

José, assembleur de machine, en République Dominicaine : José ne travaille pas dans le tourisme... ou presque. Depuis 2015, José participe à la fabrication et de barrages pour contrer les sargasses. Autour de Punta Cana, il a déjà installé avec ses collègues, plus de 10 kilomètres de filets, pour garder les plages vierges de toute algue. Grâce à ce métier, José peut maintenant faire vivre sa famille de manière plus sûre.

Yohan et Pierre-Antoine (The Sargasse Project) à Saint Barth : Yohan et Pierre-Antoine travaillent sur la transformation des sargasses. Ils ont inventé un procédé pour en faire du carton, et même du papier. Aujourd’hui ils commercialisent leur solution pour en faire du packaging.

 

Sabine Michel
Responsable projets et actions de communication Guadeloupe la 1ère