Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans notre planète ? Voici une fable écologique sur les catastrophes naturelles, imaginée par la chorégraphe, réalisatrice Robyn Orlin.
Comme un opéra, ce film consacré au changement climatique, se décline en trois actes et se déploie entre l'île de Gaua, dans l'archipel du Vanuatu, et Paris.
Personne n'a oublié le cyclone Pam qui a frappé le Vanuatu en février 2015. A partir des contes et légendes du Vanuatu, Robyn Orlin offre un conte sur l'histoire des migrations liées aux changements climatiques. Un conte écrit comme une longue lettre adressée à Malékula. Malékula, une île de l'archipel du Vanuatu mais dans ce docu-fiction, elle représente une femme. Une danseuse, originaire de l'île qui a immigrée à Paris et dont les sœurs de coeur sont restées dans l'archipel et font face aux bouleversements climatiques. "Water...anything can happen ! " est un film onirique. Au Vanuatu, on dit que l'eau transporte des informations, qu’elle nous parle, elle nous rappelle comment elle donne la vie mais aussi...comment elle pourrait la reprendre.
Robyn Orlin, prend de la hauteur pour réaliser ce sujet et imagine : certaines terres vont disparaitre, d'autres vont devoir accueillir des réfugiés climatiques. Commence alors l'histoire d'un rêve : pour sauver leurs vies les femmes de Gaua vont retrouver Malékula à Paris.
ACTE I « VANUATU, UN DECOR HOLLYWOODIEN »
L’acte I révèle l’île de Gaua et ses richesses naturelles : l’océan, la cascade Siri, le volcan Mont Garet, le lac Letas…S’instaure alors entre les femmes de Gaua et la danseuse un dialogue chorégraphique créatif et ludique. A la manière des comédies musicales hollywoodiennes de Busby Berkeley, les femmes composent dans l’eau des figures géométriques, véritables tableaux visuels : la "water music".
ACTE II « L’ARCHIPEL MENACE »
Les éléments naturels deviennent menaçants. Coexistent alors les catastrophes du passé et la peur de l’avenir.
ACTE III « LES RÉFUGIÉS »
Les femmes de Gaua incarnent la vulnérabilité des habitants de la planète face aux bouleversements climatiques.Déracinées, elles se retrouvent dans un Paris « contaminé ». Echouées dans le métro, sur l’esplanade du Trocadéro, dans les bassins de Versailles… le choeur des femmes de Gaua se reforme. Paris chante entre le superficiel et l'artificiel. Pas facile ces deux mondes qui se rencontrent et pourtant les destins des humanités sont liés.Parce que nous vivons tous sur la même planète, nous sommes tous concernés par les catastophes naturels.
Une très belle fable, toute en poésie qui se résume en une question : combien de temps allons-nous encore rester aveugle ?
Réalisation : Robyn Orlin
Durée : 75 minutes
Production : Axe Sud
Sur une proposition de Marie-Pierre Bousquet
Biographie de Robyn Orlin, réalisatrice du documentaire
Née en 1955 à Johannesburg, Robyn Orlin a suivi les cours à la London School of Contemporary Dance de 1975 à 1980, puis ceux de la School of the Art Institute of Chicago de 1990 à 1995, où elle obtient un master. Elle a présenté sa première performance à Johannesburg en 1980. Surnommée en Afrique du Sud “ l’irritation permanente ”, elle relève, à travers son oeuvre, la réalité difficile et complexe de son pays.
Elle y intègre diverses expressions artistiques (texte, vidéo, arts plastiques…), afin d’explorer une certaine théâtralité qui se reflète dans son vocabulaire chorégraphique. On lui doit notamment Naked on a goat (1996), Orpheus… I mean Euridice… I mean the natural history of a chorus girl (1998), qui a obtenu le prix FNB Vita. Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other (1999) qui a obtenu le Laurence Olivier Award de la réalisation la plus marquante de l’année et We must eat our suckers with the wrappers on, pièce sur les ravages du SIDA en Afrique du Sud.
De septembre 2005 à la fin 2007 Robyn Orlin a été accueillie en résidence au Centre national de la Danse de Pantin. Elle a mis en scène L’Allegro, il penseroso ed il moderato de Haendel à l’Opéra national de Paris, dont la première a eu lieu le 23 avril 2007.
Dressed to kill… killed to dress … pour des Swenkas sud-africains, a été créée en février 2008 au Festival Dance Umbrella de Johannesburg et a été présenté en tournée européenne (Paris, Liège, Luxembourg, Bruxelles, Vienne …) Robyn a créé une mise en scène de Porgy & Bess à l’Opéra Comique à Paris en juin 2008. Walking next to our shoes... intoxicated by strawberries and cream, we enter continents without knocking...met en scène les chanteurs de la chorale Phuphuma Love Minus et a été créée en février 2009 au festival Dance Umbrella de Johannesburg et reprise dans le cadre du Festival Banlieues Bleues au Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis. En septembre 2009 Robyn Orlin a crée une pièce au Louvre, avec huit gardiens du musée : Babysitting Petit Louis.
En 2010 elle crée un solo avec le danseur de hip-hop Ibrahim Sissoko : Call it... kissed by the sun... better still the revenge of geography et reprend Daddy... au festival "Les Hivernales" à Avignon et à la "Grande Halle de la Villette" à Paris.
Sa pièce sur Sara Baartman la Venus noire créée novembre 2011, « …have you hugged,kissed and respected your brown Venus today ? » au Grand Théâtre du Luxembourg a fait l’objet d’une grande tournée internationale. Beauty remained for just a moment then returned gently to her starting position ... créée dans le cadre de la Biennale de Lyon en septembre 2012 fut le spectacle d’ouverture de la saison Sud Africaine en France le 28 mai 2013 au Théâtre Nationale de Chaillot. En novembre 2013 elle crée « in a world full of butterflies, it takes balls to be a caterpillar... some thoughts on falling ... », deux solos pour Eric Languet et Elisabeth Bakambamba Tambwe à La Réunion. Elle crée en 2014 dans le cadre du festival d’Avignon une pièce avec les danseurs de la compagnie Jant-Bi / Ecole des Sables de Germaine Acogny : At the same time we were pointing a finger at you, we realized we were pointing three at ourselves ...
C’est en co-production avec l’INA et ARTE qu’elle a réalisé en octobre 2004 son premier film Histoires cachées, sales histoires.
En 1999 elle a obtenu le troisième prix aux Rencontres chorégraphiques de l’Afrique, et en 2000 le prix Jan Fabre de l’oeuvre la plus subversive aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis. Robyn Orlin a été nommée Chevalier dans l’Ordre National du Mérite le 28 février 2009 par Denis Pietton, Ambassadeur de France à Johannesburg.