Il avait tout prévu…
Sauf elle.
Jean, 35 ans, habite encore avec sa mère dans son petit village de Corse et travaille comme cuisinier dans le restaurant familial. Son avenir, à son grand désespoir, est tout tracé : reprendre le restaurant.
Mais un jour, Nora, jeune femme de caractère, est jetée à la mer depuis un voilier de course. Elle échoue sous les yeux de Jean.
C’est l’aventure qui frappe à sa porte.
Une nuit très mouvementée commence : une promenade en voiture avec une femme aussi imprévisible que séduisante, qui va l’entraîner bien loin de chez lui…
Avec : Fred Testot (Jean), Leïla Bekhti (Nora), Jean-François Stevenin (Paoli), Catherine Gandois (Mme Andria), Clément Aubert (Marc)...
Un film de Jean-Luc Perreard
Genre : Comédie
Durée : 1 h 20 min
Année : 2011
Nationalité : France
Une coproduction Elia Films, Mars Films
Avec la participation de COCOJET, et de CANAL+ et CINÉ+
En association avec les Sofica MANON, COFIMAGE 22 et SOFICINÉMA 7 et avec ELLE DRIVER
Avec le soutien de L’ANGOA-AGICOA, de la Collectivité Territoriale de Corse et de la Région-Provence-Alpes-Côte d'Azur
et avec le soutien du Centre national du cinéma et de l'image animée
Comment est né le projet ?
À l’origine, le script qu'il m’a été proposé de réaliser se situait en Bretagne, mais pour lui apporter encore plus de lumière, j’ai souhaité le transposer en Corse. Région que Fred Testot connaît très bien par ailleurs. Mon idée n’était pas d’utiliser l’île comme un décor de carte postale, mais de m’appuyer sur son côté sauvage et insulaire qui raconte quelque chose du personnage. J’ai tout de suite imaginé quelque chose de fort visuellement, avec cet homme qui n’a jamais quitté son île. C’est rapidement devenu un point essentiel du scénario.
Comment avez-vous choisi Fred et Leïla ?
J’avais envie de comédiens que l’on n’attend pas forcément dans ce genre d’histoire, de personnalités fraîches et d’une réelle humanité. Je me suis débrouillé pour rencontrer Fred Testot au Festival de l’Alpe d’Huez. Il a aimé le scénario et il est rapidement devenu le pilier du projet. En tant que comédien, au-delà de l’humour et du second degré qu’on lui connaît, je trouve qu’il dégage quelque chose de sensible et d’enfantin. Le personnage de Jean est un grand enfant de trente-cinq ans. Arriver à faire jouer Fred au premier degré, tel qu’il est dans la vie mais tel qu’il ne se montre presque jamais, était un des enjeux du film. Leïla Bekhti, que j’avais déjà rencontrée pour un précédent projet, est arrivée assez vite. Au départ, j’ai eu peur qu’elle ne soit trop jeune pour le rôle, mais son expérience et sa maturité lui permettent sans problème d’incarner Nora. Dès les essais, elle a transcendé la scène en amenant de l’énergie et de l’humour. Sa force de travail assez phénoménale lui avait permis de se préparer énormément et de maîtriser parfaitement son personnage. Elle est devenue une évidence pour tout le monde. Fred et Leïla se connaissaient peu, mais quelque chose s’est tout de suite créé entre eux. Chacun des deux est habitué à fonctionner en duo, Fred avec Omar et Leïla avec Géraldine Nakache. Du coup, ils avaient cette culture du tandem, les mêmes références d’humour, et je les regardais se vanner en permanence avec une complicité qui, bien que ne reflétant pas du tout la relation de leurs rôles, servait l’énergie du film.
Le style visuel du film, la beauté des images et l’ambiance qui s’en dégage sont un autre atout…
Dès le début, j’ai souhaité une mise en scène dynamique, souvent à l’épaule. Nous nous adaptions aux acteurs pour leur laisser de la liberté. Nous avions l’ambition de soigner les images pour valoriser l’ensemble et jouer à fond le côté comédie romantique. Pour moi, la comédie romantique demande de belles images, de beaux acteurs, une ambiance… L’émotion de certaines scènes ne vient pas uniquement du jeu mais aussi de la lumière et des décors. Pour faire passer l’émotion par l’image, nous avons donc beaucoup travaillé les costumes, les couleurs, les arrière-plans et l’atmosphère. L’ouverture est aussi un des thèmes du film. On suit un personnage un peu fermé qui va s’ouvrir. Tout devait refléter cela. Par exemple, les scènes de voiture du début sont tournées en studio, puis on part vers de la caméra embarquée, de la voiture travelling, des scènes où pénètrent le vent et le soleil. L’éclairage, le découpage, le choix des costumes, tout contribue à cette évolution. On part de quelque chose d’un peu triste pour aller vers l’ouverture, la lumière, les couleurs.
Votre film est presque entièrement tourné en extérieurs. Comment cela s’est-il passé ?
Le tournage a duré six semaines après un niveau de préparation adapté. Certaines scènes compliquées ont été très découpées, et d’autres moins pour ne pas être limités dans les recherches de décors. Les scènes d’action, par exemple, nécessitaient des effets spéciaux et des storyboards. Pour d’autres, j’essayais d’être un peu vierge, ouvert au paysage, au décor. Tourner en Corse nous a obligés à vivre un vrai voyage – comme dans l’histoire – car il était difficile de trouver tous les décors dans un périmètre réduit. Nous avons finalement tourné dans une grande moitié sud de la Corse, passant au plus quelques jours à chaque endroit et faisant des centaines de kilomètres. Cette variété de paysages et d’ambiances se ressent à l’image. Le road movie oblige aussi à s’adapter. Nous pensions que les scènes en décors naturels seraient faciles à tourner mais cette année-là, l’été en Corse a été terrible ! Le mois de juin a été catastrophique et nous n’avons fait que jongler entre les jours de pluie et de vent.
Les comédiens vous ont-ils surpris ?
À de nombreux moments, ils ont donné des choses que je n’avais pas imaginées. Dès le début, ils se sont investis. Je les ai d’ailleurs encouragés à faire des propositions pour rendre les choses plus réalistes ou plus drôles. Souvent, nous affinions les dialogues ensemble, et beaucoup de petites choses sont nées de ce processus très collaboratif. Cela va du gag du tableau et de l’abat-jour dont ils sont vêtus en sortant de la salle de bains à la chanson de la fin dont l’idée est venue de Leïla. Ce travail-là était un plaisir. Ce qui m’a le plus bluffé, c’est l’énergie et l’intensité qu’ils apportaient à chaque scène. Dès le début, Fred m’a vraiment surpris parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi touchant. Il arrive à faire exister Jean avec fragilité, jusque dans ses paradoxes, tout en étant puissant. Pour Leïla, ce n’était pas facile non plus parce que son personnage n’est pas forcément sympathique au début, mais elle dépasse cela et parvient à rendre Nora attachante en faisant passer sa force de caractère contrariée. L’histoire du film peut sembler évidente, mais les personnages ne le sont pas et les faire vivre était passionnant.
Qu’espérez-vous apporter au public ?
J’avais envie de proposer une vraie comédie romantique et un road movie sensible, avec de l’émotion… J’avais envie de donner de l’ampleur et du souffle à cette histoire, des plans larges pour faire exister leur voyage et symboliser leur ouverture. Envie d’allier un vrai spectacle, des scènes de comédie burlesque, des scènes d’action, à quelque chose de plus intimiste. Il y avait beaucoup de choses à filmer ! Jean et Nora s’ouvrent au monde et à eux-mêmes. Chacun va bousculer l’autre, le pousser à quitter son univers rassurant et lui donner envie de prendre des risques, de se jeter à l’eau…