Guidé par la voix de François Morel, ce film documentaire nous transporte aux quatre coins du monde, le temps d’un voyage troublant et fascinant, qui souligne l'étrange similitude entre les peurs, les épreuves et les joies qui jalonnent les vies humaines et animales. Embarquement immédiat pour la plus grande des aventures, celle de la vie !
« Tous les animaux sur Terre partagent la même histoire, une même obstination. Tous viennent au monde avec le même instinct, la même force pour vivre et survivre. Pour surmonter tous les obstacles. »
De la naissance à l’accouplement, en passant par l’enfance et l’adolescence, La Vie sauvage nous plonge au cœur du règne animal et de ses nombreux apprentissages.
À chaque période de la vie, son lot de peurs et de victoires, d’épreuves et de découvertes. Devenir parents, éduquer, protéger, couper le cordon… Autant d’étapes qui font écho à nos propres vies. Pour raconter ce fabuleux voyage initiatique, François Morel a prêté ses talents de narrateur hors pair. Il faut dire que le comédien sait raconter les histoires mieux que personne, avec, toujours, cette petite pincée d’humour dont il a le secret. Au son de sa voix, nous voilà donc transportés dans un sublime périple aux quatre coins du monde, à la croisée des pays et des espèces animales. Un voyage exotique au goût parfois familier...
L’Enfance
Direction l’Afrique de l’Est, du côté du Kilimandjaro plus précisément, où une petite éléphante fait ses premiers pas balbutiants. Embourbée dans la boue, l’éléphante traîne la patte. Et sa mère, jeune maman encore inexpérimentée, se révèle aussi maladroite qu’elle ! Heureusement que la grand-mère, telle une matriarche à la patte de fer, intervient et use de toute son expérience et de son autorité sur sa descendance.
Du côté du Groenland, il ne s’agit pas d’apprendre à marcher mais d’apprendre à… tomber ! Nichés au sommet d’une falaise, cinq bernaches nonnettes doivent se lancer dans le vide. Petit problème de taille : les oisillons ne savent pas encore voler. Mais voilà : 120 mètres plus bas se trouve l’herbe nécessaire à leur survie. Appelés par leur mère, ils se lancent, chacun leur tour, avec plus ou moins de succès. Les chutes, vertigineuses, sont à couper le souffle. Pour eux, il s’agit désormais d’atterrir à plat ventre, à proximité de leurs parents, pour amortir la chute et avoir ainsi l’espoir de s’en sortir indemnes.
Mais, parfois, le danger vient de là où on ne le l’attend pas. Direction Hawaii où, pour l’heure, une petite baleine à bosse barbote joyeusement avec sa mère, un jeu utile qui permet au bébé de développer sa masse musculaire. Bientôt, mère et fille devront en effet rejoindre l’océan Arctique et parcourir ensemble 5 000 km. Mais cette grande traversée s’avèrera périlleuse. À la saison des amours, les mâles, transformés en « 40 tonnes gonflées de testostérone », prennent en chasse les femelles et entament un redoutable ballet aquatique. Mieux vaut alors ne pas croiser leur chemin. Mais cette même démonstration de puissance se révèlera aussi salvatrice pour le baleineau. Lors d’une attaque de requins, la femelle, partie chercher de l’aide, revient avec un mâle qui vole au secours de la progéniture en créant autour de cette dernière un bouclier de bulles. Ce comportement incroyable est ici filmé pour la première fois.
L’Adolescence
Retour sur la terre ferme. À la rencontre de deux sœurs de 18 mois, de jeunes guépards qui n’ont encore aucune expérience de la chasse. Dans leur chemin vers l’indépendance, elles doivent apprendre à se nourrir. Leur première proie : une antilope. Leur tactique : observer de loin, attendre que les mâles, qui luttent pour s’accoupler, s’épuisent. Et attaquer ensuite, en duo, en se relayant dans cette véritable course d’endurance.
Sur une petite île du Pacifique, des albatros s’apprêtent, quant à eux, à quitter le nid. Abandonnés par leurs parents, ils doivent partir en quête de nourriture. Mais pas facile d’apprendre à maîtriser ses ailes pour le moins encombrantes (1,80 m d’envergure !). Pourtant, l’albatros n’aura pas d’autres choix que de s’envoler, de « laisser derrière lui l’enfance pour la haute mer ».
Vivre ensemble
Pour survivre en territoires hostiles, mieux vaut se serrer les coudes ! « L’union fait la force » pourrait bien être l’adage des suricates. Face à un cobra, ce sont 20 membres du clan qui font fièrement front devant lui.
Au Sénégal, des chimpanzés marchent sous 50 degrés. Assoiffés, ils arrivent enfin à une rivière malheureusement asséchée. L’un d’eux à l’idée de creuser. Les autres l’imitent. Ici, l’heure est à la transmission. Pour acquérir une vie sociale, un autre chimpanzé, esseulé et orphelin, tente cette fois de gagner la confiance de l’un de ses pairs. Sourire ravageur, tentative de rapprochement... Bingo ! C’est l’épouillage, la preuve de confiance par excellence ! Le jeune orphelin, au bas de l’échelle sociale, s’est trouvé un mentor.
Mais la vie en communauté est aussi régie par des règles, celles du pouvoir. Chez les kangourous ou les éléphants, les duels sont longs et d’une rare violence. Pour le vainqueur, c'est l’accès tant convoité au trône auprès des femelles…
Mais tous ne passent pas par la violence pour arriver à ses fins. Chez les beaux manakins fastueux, experts de la séduction, l’élève et le maître séduisent de concert une femelle exigeante. Mais après des heures d’entraînements et de parades amoureuses, seul le maître aura le droit de s’accoupler. Comble de l’injustice : l’élève, lui, n’a plus qu’à attendre la mort de son maître pour en avoir à son tour le droit. Pour ceux que la nature a le moins gâtés, comme le fugu japonais – pas vraiment un canon de beauté –, le talent artistique est venu compenser le physique. Pour séduire sa belle, et héberger les œufs fécondés, il dessine dans le sable une véritable œuvre d’art ! Aucun autre animal au monde n’est capable d’une construction aussi complexe ! À son insu, il connaît déjà une gloire virale sur la Toile !
Céline Boidin-Lounis
Pour les animaux, l’objectif essentiel de leur vie est de perpétuer l'espèce pour assurer l'avenir du règne animal. Tout au long des principales étapes de la vie, l'enfance, l'adolescence, la recherche d'un foyer, la prise de pouvoir au sein d'un groupe, la quête d'un(e) partenaire et l'éducation des petits, ils bravent tous les dangers avec une audace sans pareille et font preuve de comportements extraordinaires quand il s'agit de surmonter les épreuves. La Vie Sauvage apporte un souffle nouveau au documentaire animalier en créant une expérience à la fois intime et intense. Ce film est une véritable immersion au plus proche des combats et des victoires individuels de chaque espèce. François Morel raconte cette histoire extraordinaire.
Les histoires fascinantes de La Vie Sauvage se déroulent un peu partout sur la planète, des forêts de Zambie aux eaux côtières du Japon, des limites boréales de l'océan Pacifique à la savane aride d'Afrique du Sud.
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Raconté par François Morel
Produit et réalisé par Anuschka Schofield
Producteur : Mike Gunton / BBC / NHU
D’après la série Life Story, produite par Rupert Barrington
Musique originale : Murray Gold
Enregistrée par le BBC National Orchestra of Wales et The London Session Orchestra
La Vie sauvage offre des expériences incroyablement immersives, que l'on doit aux savoir-faire des équipes de la BBC. Afin de donner la sensation aux téléspectateurs d'être au plus près des animaux, les techniciens tentent au maximum de fondre les caméras dans le décor naturel. Ainsi, les bêtes les oublient et vaquent à leurs occupations habituelles sans être dérangées.
Suricate aux aguets
Concernant la scène de rencontre entre le suricate adolescent et le cobra, les cameramen ont fait appel à des scientifiques-chercheurs pour créer une confrontation sans danger pour les animaux. Pour la première fois dans un documentaire animalier, l’opérateur Toby Strong a utilisé un système de Steadycam ultraléger qui permet de faire évoluer l’image de manière très fluide et au ras du sol. Nous sommes tour à tour à la place du suricate, puis du cobra. Un champ-contrechamp digne de la rencontre entre Robert De Niro et Al Pacino dans Heat.
Guépards embusqués
Pour capter la première grande chasse réussie de deux sœurs guépards, le naturaliste Kim Wolhuter les a suivies et étudiées de très près pendant dix-huit mois. Habituées à la présence du scientifique, elles se sont laissées approcher suffisamment pour qu’il puisse filmer de très près ce moment si important dans la vie de jeunes félins. Sophie Darlington, elle, a réalisé, au moyen d’une longue focale, de nombreux plans de loin. Ses images au crépuscule dans les buissons de la savane et filmées à la vitesse des guépards sont de vraies prouesses techniques.
Diane Ermel