Frédérique Lantieri

Faites entrer l'accusé - inédit

Présenté par Frédérique Lantieri - dimanche 28 janvier 2018 à 22h20

Laëtitia Perrais. Sa disparition a tenu la France en haleine pendant des semaines en 2011. Elle a dix-huit ans lorsqu’elle croise la route de Tony Meilhon, un homme violent, sous l’emprise de la drogue et de l’alcool. Il vient de sortir de prison où il a déjà passé onze ans. Laëtitia Perrais, quant à elle, commence à peine à prendre son envol après une enfance difficile passée en famille d’accueil.

C’est en janvier, à Pornic, que Laëtitia est retrouvée poignardée, étranglée et démembrée. Son parcours durant ses dernières heures de vie, a rapidement permis aux gendarmes de remonter à son meurtrier. Mais il faudra avoir recours au GIGN pour débusquer Tony Meilhon.

A trente et un ans, son casier judiciaire présente déjà deux condamnations devant les assises pour viol et vol à main armée.

A sa sortie de prison, le psychiatre avait pourtant prévenu : c’est un homme dangereux. Sa mère avait alerté la gendarmerie. L’homme ne respectait plus son contrôle judiciaire. Mais faute de temps et faute de moyens, les pouvoirs publics l’ont laissé libre. Alors, quand Tony Meilhon est arrêté et accusé du meurtre de Laëtitia Perrais, le président de la République monte au créneau ! Nicolas Sarkozy veut trouver « la faute » et promet des sanctions. Quitte à se mettre à dos la magistrature.

Tandis que les juges se mettent en grève, l’opinion publique est divisée. A-t-on vraiment laissé en liberté, sans aucune surveillance, un dangereux criminel ? La justice pouvait-elle l’empêcher de récidiver ? Aurait-on pu éviter le meurtre de Laëtitia ? Très vite, l’affaire devient emblématique des failles du système judiciaire et des services de protection de l’enfance.

La famille d’accueil de Laëtitia et de sa sœur jumelle est au premier rang de ceux qui crient leur révolte dans la presse. L’émotion est forte au sein de la population. Jusqu’à ce que le père de substitution des jumelles ne soit lui aussi pris dans la tourmente. Il est accusé de viol ou d’agressions sexuelles par cinq jeunes filles dont Jessica la sœur jumelle de Laëtitia.

Le tueur, lui, continue de jouer avec les nerfs des enquêteurs et de la famille. Où est le corps de Laëtitia ?... La justice n’a qu’à chercher ! Le meurtre ?... Un simple accident de la route ! Ses aveux, Tony Meilhon les fera finalement en chanson avant d’offrir à la Cour d’Assises l’un des numéros les plus cyniques du répertoire criminel.

 

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