Depuis la rentrée, le grand spectacle de la science s’invite, chaque mercredi, en prime time. Cette semaine, la case crée l’événement avec un documentaire exceptionnel de 90 minutes sur la grande aventure de Solar Impulse. Au programme, dans les semaines et mois à venir : « Titan, terra incognita » ; « Bâtir toujours plus haut » ; « Voir à travers les pyramides » ; « La Tombe de Gengis Khan, le secret dévoilé » ; « L’Histoire secrète de nos organes » ; « Expedition New Earth »…
9 mars 2015. Sur la piste de l’aéroport d’Al-Bateem à Abu Dhabi, le moment est solennel. Propulsé seulement par l’énergie solaire, l’avion prototype Solar Impulse 2 s’apprête à décoller pour effectuer la première étape d’un tour du monde inédit. Dans le cockpit, un ancien pilote de chasse, ingénieur diplômé de l’école polytechnique de Lausanne et du MIT, André Borschberg. Sur le tarmac, le second pilote, Bertrand Piccard, regarde son rêve prendre son envol vers le sultanat d’Oman. « Si je me mettais à penser aux quinze dernières années, je pleurerais comme un gamin », confesse l’initiateur du projet, descendant d’une famille d’explorateurs et de scientifiques. Car si les deux hommes vont se relayer à chaque étape du parcours, long de 43 000 kilomètres, pour franchir cinq continents et deux océans, l’aventure a commencé pour eux il y a plus de dix ans. « Quand j’ai parlé à André de ce rêve de faire le tour du monde avec un avion solaire sans aucun carburant, j’ai vu dans ses yeux que c’était la personne avec qui il fallait le faire, explique Bertrand Piccard. […] On avait l’impression qu’ensemble on était capables d’aller jusqu’au bout. »
Une épopée aussi technologique qu’humaine
© Gédéon Programmes
Les deux hommes se sont donc partagés la tâche. Bertrand Piccard s’est lancé dans la médiatisation du projet, ainsi que dans la recherche de financements et de partenaires, pendant qu’André Borschberg s’est concentré sur la conception de l’appareil. L’objectif ? Créer un avion révolutionnaire qui produise plus d’énergie qu’il n’en consomme, afin de pouvoir voler sans carburant de manière perpétuelle. Solar Impulse 2 a donc été allégé au maximum, grâce à une structure en carbone, et fonctionne à l’aide de quatre batteries qui emmagasinent l’énergie solaire captée par quelque 17 000 cellules photovoltaïques situées sur ses faces supérieures.
Derrière ce bijou de technologie se trouve bien sûr une équipe de passionnés, comme l’explique Daniel Ramseier, responsable des équipements des pilotes : « Si on ne comprend pas que cet avion a une âme, on n’a pas compris le projet. C’est bien plus qu’un avion. Il y a beaucoup de sueur et d’émotion… » À chaque étape du parcours ou depuis le centre de contrôle de Monaco, une soixantaine de personnes partagent l’aventure de Bertrand et André. Une épopée aussi technologique qu’humaine, semée d’embûches, de contraintes et d’imprévus qu’ont suivie les caméras de Mathieu Czernichow et Éric Beaufils. Pendant des mois, ils ont filmé les incertitudes, les remises en question et les espoirs de toute une équipe. Selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, « Solar Impulse est la preuve qu’avec de l’audace et de la détermination, nous pouvons voler vers un plus beau futur ». André Borschberg, lui, en est certain. Il n’a d’ailleurs pas hésité à passer cinq jours et cinq nuits dans le cockpit de l’appareil pour rallier Hawaii depuis le Japon. Un vol de plus de 8 000 kilomètres au-dessus du Pacifique pour montrer que « l’impossible est réalisable ».
Amandine Deroubaix
Documentaire
Durée 90 min
Auteurs-réalisateurs Mathieu Czernichow et Éric Beaufils
Production Gédéon Programmes, avec la participation de France Télévisions
Année 2016
#scienceF5