Notre histoire est politique ! Cette soirée continue dresse le portrait de deux enfants du XXIe siècle tombés très tôt dans la politique, qu'ils considèrent comme un sacerdoce... une mission !
C’est le destin singulier d’un homme sorti tout droit de la tradition romanesque française. L’histoire d’un ambitieux moderne, d’un héros médiatique et séducteur, Emmanuel Macron. Toujours en marche. Portrait.
Le film retrace l’itinéraire d’un enfant du siècle. Moderne, en tout cas, il le prétend. Un militant réfléchi. Jeune, beau, intelligent, et qui, on ne sait jamais, pourrait s’engager sur la voie présidentielle. En tout cas, l’homme est nourri d’idéalisme et de transgressions depuis toujours. Et rêve peut-être déjà de prendre les rênes de la nation. Cette gueule d’amour, fils de médecins, est né en 1977 à Amiens. Au collège de la Providence, il fait une rencontre déterminante, celle de Brigitte Ozières, de vingt-quatre ans son aînée et mère de trois enfants. Déterminé, l’élève romantique, sorte de Rastignac féru de littérature et de théâtre, attendra le 20 octobre 2007 pour épouser son ancienne professeure sans tenir compte des qu’en-dira-t-on. Il ne craint pas de braver tous les tabous. « Il a vaincu toutes mes résistances avec patience », déclare Brigitte Macron.
Emmanuel n’a pas peur, en effet, ni de casser ni de faire bouger les choses. Dans tous les domaines.
L’ascension de ce jeune prodige est fulgurante. L’étudiant ambitieux, après avoir fait ses études à Science-Po en 1999, puis à l’Ena en 2002-2004, rejoint la prestigieuse Inspection des finances à Bercy.
Fulgurance et ténacité
À 30 ans tout juste, il est nommé rapporteur de la commission Jacques Attali souhaité par Sarkozy. Emmanuel Macron se lance dans le vaste monde de la politique. « C’était un accélérateur de carrière exceptionnel », précise Jacques Attali qui le présente au candidat François Hollande, au début de 2010. Le séducteur devient alors conseiller économique de Hollande.
Mais ce jeune énarque, qui veut tout, tout de suite, décide de se mesurer au monde de l’argent. Il intègre immédiatement la banque Rothschild. « Cela a été pour moi la révélation immédiate. Ce jeune trentenaire n’avait pas seulement des capacités intellectuelles extraordinaires, mais aussi une patte humaine, des qualités relationnelles. Ce qui faisait de lui une personnalité rare », avoue François Henrot, banquier d’affaires chez Rothschild. Et « le Mozart des finances » (ainsi le surnomme-t-on) y excelle et charme les clients (en 2011, il négocie la vente de la branche « nutrition » du groupe américain Pfizer au géant suisse Nestlé pour 11 milliards de dollars).
Un rôle à sa mesure
Le 15 mai 2012, le fin négociateur est appelé auprès du nouveau président François Hollande en tant que secrétaire général adjoint en charge du pôle économie et finance à 34 ans. Le voilà propulsé en politique. Il est omniprésent et souffle le fameux pacte de responsabilité et de solidarité qui abaisse les charges des entreprises pour stimuler l’emploi. Puis, il quitte pendant quelque temps le gouvernement, pour très vite revenir le 26 août 2014, endossant cette fois-ci le rôle de ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Enfin, le pouvoir !
Et le pouvoir, il aime ça. Il veut révolutionner le monde de la politique. Mais, à force de sourires et de politesse, le bel Emmanuel ne se fait pas que des amis. « Macron, ras-le bol, je supporte de moins en moins l’arrogance et l’ignorance des gens par rapport à ce que vivent les gens aujourd’hui », déclare, agacée, Martine Aubry. En effet, après quelques râteaux, le franc-tireur n’a pas toujours l’élégance du verbe, malgré son beau costume. « La meilleure manière de se payer un costard, c’est de travailler », ose-t-il déclarer à un militant CGT opposé à la loi Travail. Mais rien n’arrête Emmanuel Macron qui, déterminé, décide, début avril 2016, de créer un mouvement politique. Son propre mouvement. En marche ! « Un mouvement politique qui ne sera pas à droite ou à gauche. Parce que c’est pour construire quelque chose d’autre. » Le lionceau dissident est entré dans la cour des grands et le voilà donc libre. À suivre...
90 min
Réalisateur Pierre Hurel
Production Elephant Doc et Chrysalide, avec la participation de France Télévisions
Najat Vallaud-Belkacem, modèle en termes de mérite et d’intégration, a un parcours politique foudroyant. Ce documentaire retrace la vie d’une jeune femme courageuse, tenace, qui a su se hisser jusqu’aux hautes sphères de la politique.
Najat Vallaud-Belkacem entre en politique au lendemain de la montée inquiétante du FN en 2002. Elle devient porte-parole de Ségolène en 2007, puis de François Hollande en 2012. Devenue porte-parole du gouvernement, elle se voit attribuer le portefeuille des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Et, en août 2014, elle est nommée ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. C’est la première femme à ce poste – premier budget de l’État et ministère très exposé en France. Cette jeune femme, qui est née dans un milieu rural en 1977 dans la région du Rif au Maroc, qui a grandi dans la banlieue d’Amiens avant de rejoindre Paris et d'étudier à Science-Po, a grimpé les échelons à force de courage et d’obstination. Dans le cadre d’un regroupement familial, Najat, sa mère et sa sœur aînée se retrouvent en France, là où son père travaillait en tant qu’ouvrier dans le bâtiment. La famille s’était alors installée dans la cité des Pigeonniers à Amiens. « Je ne parlais pas français, tout était inédit. L’école pour moi a toujours été une période heureuse. » Najat a envie d’apprendre, de connaître.
La mixité sociale, son cheval de bataille
L’école lui donne envie de bouger et de se battre. Sa grande sœur Fatia, aujourd’hui avocate, a été pour elle la locomotive, la protectrice, la « challengeuse ». Il y a aussi Mohamed El Hiba, son ami et père spirituel, président de l’association l’Alco à Amiens, que Najat et sa sœur fréquentaient. Un lieu qui offrait un pôle de liberté pour les jeunes filles et qui a donc joué un rôle capital. Une fenêtre sur le monde que Najat saura explorer.
Najat Vallaud-Belkacem connaît la différence, les différences. Elle a des objectifs et du courage pour vouloir réformer le collège, car le grand chantier de son mandat, c’est l’égalité des chances, la mixité sociale, la répartition des moyens pour aider les plus faibles. Elle mise sur l’ascenseur social. Face à la vague d’attentats, la ministre s’interroge : « Notre pays a loupé un coche. Comment des jeunes qui ont grandi en France peuvent la prendre à ce point-là en ennemie. Je n’ai pas de réponse. Parce que je connais ce qu’est cette vie d’enfants d’immigrés dans les quartiers, même dans les conditions les plus déplorables, ce n’est pas vrai que ça peut conduire à ça. » Alors, elle prêche la laïcité dans les écoles et défend les grands principes. « La laïcité, c’est ce qui nous permet de vivre dans un pays où l’on va tous être traités pareillement, quelle que soit notre religion ou notre absence de religion…. » Dire, communiquer, Najat en use intelligemment. Et cette jeune femme, extrêmement tenace, porte-parole exceptionnelle, n’a semble-t-il pas dit son dernier mot…
60 min
Réalisateur : Hind Meddeb
Un monde meilleur, avec la participation de France Télévisions
Françoise Jallot