Humoriste, comédien, auteur, metteur en scène… Entre Alex Lutz et le théâtre, l’histoire dure déjà depuis vingt ans. Et c’est en grand habitué de la scène – son one-man-show se joue depuis 2007 – que l’artiste caméléon endosse avec fierté le costume de maître de cérémonie de cette 28e Nuit des Molières. Cerise sur le gâteau, sa carrière est doublement saluée cette année puisqu’Alex Lutz est également nommé dans la catégorie du Molière de l’humour. Interview.
Que ressent-on quand on se voit proposer le rôle de maître de cérémonie des Molières ?
Je me sens évidemment très honoré. Ému aussi. Car la scène est mon premier métier. C’est par le théâtre subventionné, puis le théâtre de l’humour et la mise en scène que tout a commencé pour moi il y a vingt ans… Mais bon, je ne vous cache pas que je suis aussi mort de trac. Quand on est un grand froussard comme moi, on ne se refait pas !
Envisagez-vous cet exercice comme un vrai spectacle ?
Oui. Mais comme un spectacle où les différents tableaux ne seraient pas liés. De mon côté, je peux vous dire que je croquerai un ou deux personnages, qui feront quelques apparitions, en filigrane, tout au long de la soirée. Mais je ne vous en dis pas plus. Tout l’intérêt de la soirée réside aussi dans l’effet de surprise !
Vous succédez à Nicolas Bedos qui a su bousculer les codes…
Nicolas a un talent gigantesque d’écriture. C’est un auteur et un artiste qui a réussi à imposer son style, tout comme Laurent Lafitte l’avait fait avant lui. J’espère parvenir, moi aussi, à amener mon univers sur la scène des Molières. Mais je souhaite vraiment que la soirée s’ouvre surtout à celui des autres. Que les artistes « remettants » alternent les propositions : des sketches, bien évidemment, mais aussi des tableaux parfois plus touchants. J’aimerais que le public puisse être tour à tour ému, amusé, étonné. Éprouver cette émotion de premier spectateur, celle que l’on ressent, enfant, lorsqu’on assiste à son premier spectacle. À une époque où l’on souligne toujours tout ce qui ne va pas dans notre société, j’ai vraiment envie d’être positif dans ma démarche. De m’amuser avec, pourquoi pas, un peu d’irrévérence. Et de faire de cette 28e Nuit des Molières un joli écrin qui révèle le théâtre sous tous ses aspects, y compris ses différents corps de métier.
Est-ce compliqué de s’adresser à la fois au public présent dans la salle et aux téléspectateurs ?
Je suis assez soucieux de ça. D’autant plus que c’est un cas de figure qui s’est déjà présenté lors de la retransmission en direct de mon spectacle à la télévision. J’essaie toujours de trouver la solution qui convienne à la fois au spectateur assis dans son canapé et à celui présent dans l’auditoire. Après, on ne va pas se mentir, quand on pense l’exercice, on le fait en imaginant d’abord la salle. Tout simplement parce que vous vous illustrez devant un parterre de spectateurs. Mais aussi parce que la scène fait partie de votre ADN ! Et puis, après tout, nous sommes d’abord là pour célébrer le théâtre, accueillir le spectacle vivant à la télévision, sans qu’il ne perde rien de sa grâce ni de sa beauté. Et c’est justement ça que les téléspectateurs viennent regarder.
Vous retrouvez la scène des Folies-Bergère que vous connaissez bien. Qu’est-ce que vous évoque cet endroit ?
J’ai un lien affectif très fort avec les Folies-Bergère. Ce théâtre est l’une des premières grandes salles dans laquelle je me suis produit en spectacle. Et puis, cette salle, avec son hall magnifique, est démente de beauté.
Vous vous retrouvez dans une situation singulière : vous êtes à la fois maître de cérémonie et nommé dans la catégorie du Molière de l’humour…
Oui, et j’en suis doublement honoré ! C’est comme si on vous offrait un cadeau, puis un second. Cette nomination est un magnifique bonus. Rien que de concourir avec Valérie Lemercier… Quel honneur ! Et puis, ma foi, si l’issue du vote me sourit, je dirais merci, en respectant mon temps de parole, comme tout le monde ! Je n’étais pas un très bon élève, alors vous savez, une étoile, un prix, un bonbon, une queue de mickey me rendent vraiment heureux. Je ne suis pas du tout bégueule avec les récompenses, bien au contraire…
Existe-t-il des règles ou des contraintes inhérentes à l’exercice ? Ou disposez-vous d’une liberté totale ?
Je me l’offre en tout cas. J’essaie de proposer quelque chose qui me ressemble, où je me reconnais. Pour l’instant, avec Alexis Trégarot, Cathy, mon assistante et les auteurs – dont l’un d’ailleurs, Nicolas Martinez, est nommé dans la catégorie Révélation masculine –, nous imaginons d’abord des tableaux qui nous font rire. À nous ensuite de les distribuer au fil de la soirée et des remises de prix. En travaillant dans ce sens, plutôt que l’inverse, la sensation de contrainte est beaucoup moins pesante.
Ado, vous étiez apparemment fan des Molières…
C’est vrai. Enfin, disons plutôt que j’étais fan de toutes les cérémonies en général : le festival de Cannes, les Césars, le prix Jean-Gabin… Pour moi, ces émissions sont comme des galas de fin d’année qui viennent ponctuer et rythmer une saison. Et depuis ma province, tous ces événements me faisaient complètement fantasmer. Tous ces artistes que j’admirais, rassemblés dans une même salle… Cette réunion du métier, comme on dit, ce métier que je rêvais de pratiquer… En tant que spectateur, j’ai souvent été ému. Et j’ai découvert des comédiens que j’ai eu envie de connaître davantage.
Au théâtre, quel genre de spectateur êtes-vous ?
Exigeant. Ou plutôt exigeant avec la nature du spectacle que je vais voir. Je ne vais pas à l’Odéon avec la même disposition d’esprit que lorsque je vais au café-théâtre. Et l’inverse est tout aussi vrai. Mais, du coup, il faut que le spectacle soit à la hauteur de mes attentes. Qu’une pièce, si c’est du café-théâtre, me bluffe ; qu’une représentation, si c’est du théâtre subventionné, me transporte…
Au fond, je suis toujours gêné par la critique facile, cette sorte d’exigence mal placée que certains peuvent avoir. On ne regarde pas une rétrospective de danse contemporaine comme on regarde une émission de pur divertissement. Tout comme un dîner entre amis n’a rien à voir avec une queuleuleu de gens à un mariage. Mais une queuleuleu, ça peut aussi être super sympa !
On peut dire que vous êtes un spectateur bon public…
Et gourmand. J’accueille tout avec plaisir. J’adore découvrir, voir tout style de spectacle. Je ne suis pas du tout « chapellisant ». Et même s’il existe des choses qui me parlent moins, je sais que les goûts évoluent aussi. Plus jeune, par exemple, je détestais le théâtre de l’absurde. Et il s’avère que la première pièce que j’ai mise en scène, à 17 ans, était une comédie de Jean Tardieu ! Moi qui traînais la patte pour le lire, j’ai appris à l’aimer. C’est aussi ça, le bonheur d’être spectateur : savoir déplacer son goût.
Propos recueillis par Céline Boidin-Lounis
Après le succès des deux dernières cérémonies, la 28e Nuit des Molières, orchestrée par Jean-Marc Dumontet (président de l'Association des Molières), sera retransmise en léger différé, lundi 23 mai en seconde partie de soirée. Tournée aux Folies Bergère, la Nuit des Molières est l'occasion de fêter et de récompenser le théâtre à travers 19 catégories. La 28e Nuit des Molières sera présentée par le maître de cérémonie, Alex Lutz.
Alex Lutz sera entouré des grands noms du théâtre français, avec entre autres: Muriel Robin, François Berleand, Guillaume de Tonquedec, Zabou Breitman, Michel Fau, Christian Hecq, Catherine Hiegel, Maxime D'Aboville...
La soirée célèbrera le théâtre public et le théâtre privé en distinguant les artistes et les spectacles les plus remarquables de la saison 2015/2016. A noter pour cette 28e Nuit des Molières, deux nouvelles catégories : le Molière du Jeune public et le Molière Seul/e en scène.
Temps fort de la scène artistique française, la remise des Molières affirme l’engagement de France 2 en faveur de la création théâtrale et du spectacle vivant. La 28e édition de la Nuit des Molières marque le début de la semaine « Coups de théâtre », partenariat naturel entre le théâtre et France Télévisions.
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Proposée par France 2 et l’association Les Molières.
Président de l’association des Molières Jean-Marc Dumontet.
Maître de cérémonie Alex Lutz
Produite par Stéphane Simon - TéléParis
Production artistique Alexis Trégarot
Réalisée par Nicolas Ferraro
Décor Frédéric Cerato
Molière du Théâtre privé
- Fleur de cactus, de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau, Théâtre Antoine.
- Les Cavaliers, d’après Joseph Kessel, mise en scène d'Éric Bouvron et Anne Bourgeois, Théâtre La Bruyère.
- L’Être ou pas, de Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Charles Tordjman,Théâtre Antoine.
- Qui a peur de Virginia Woolf ?, d'Edward Albee, mise en scène d'Alain Françon, Théâtre de l’Œuvre.
Molière du Théâtre public
- 20 000 lieues sous les mers, d’après Jules Verne, mise en scène de Christian Hecq et Valérie Lesort, Théâtre du Vieux-Colombier.
- Ça ira (1) fin de Louis, de et mise en scène Joël Pommerat, Théâtre Nanterre-Amandiers.
- Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, mise en scène de Denis Podalydès, La Comédie-Française.
- Vu du pont, d’Arthur Miller, mise en scène d'Ivo Van Hove, Théâtre de l’Odéon.
Molière de la Comédie
- Fleur de cactus, de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau, Théâtre Antoine.
- Les Faux British, de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, mise en scène de Gwen Aduh, Théâtre Tristan-Bernard.
- Maris et Femmes, de Woody Allen, mise en scène de Stéphane Hillel, Théâtre de Paris.
- Momo, de Sébastien Thiéry, mise en scène de Ladislas Chollat, Théâtre de Paris.
Molière de la Création visuelle
- 20 000 lieues sous les mers, d’après Jules Verne, mise en scène de Christian Hecq et Valérie Lesort, Théâtre du Vieux-Colombier.
- Fleur de cactus, de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau, Théâtre Antoine.
- La Dame blanche, de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, mise en scène de Sébastien Azzopardi, Théâtre du Palais-Royal.
- Un certain Charles Spencer Chaplin, de et mise en scène Daniel Colas, Théâtre Montparnasse.
Molière du Spectacle musical
- Cats, d'Andrew Lloyd Webber, mise en scène de Trevor Nunn et Gillian Lynne, Théâtre Mogador.
- Irma la douce, d’Alexandre Breffort et Marguerite Monnot, mise en scène de Nicolas Briançon, Théâtre de la Porte Saint-Martin.
- Kiki, le Montparnasse des Années folles, de Hervé Devolder et Milena Marinelli, mise en scène de Hervé Devolder, Théâtre de la Huchette.
- Les Fiancés de Loches, de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, mise en scène de Hervé Devolder, Théâtre du Palais-Royal.
Molière de l’Humour
- Alex Lutz, d’Alex Lutz et Tom Dingler, mise en scène de Tom Dingler.
- Laurent Gerra, de Laurent Gerra et Jean-Jacques Peroni, mise en scène de Laurent Gerra.
- Sophia Aram dans Le fond de l’air effraie, de Sophia Aram et Benoît Cambillard, mise en scène de Benoît Cambillard.
- Stéphane Guillon dans Certifié conforme, de Stéphane Guillon, mise en scène de Muriel Cousin.
- Valérie Lemercier dans Valérie Lemercier au Théâtre du Châtelet de Valérie Lemercier et Sabine Haudepin.
Molière du Jeune public
- Aladin, de Jean-Philippe Daguerre et Igor De Chaillé, mise en scène de Jean-Philippe Daguerre, Théâtre du Palais-Royal.
- La Petite Fille aux allumettes, de Julien Salvia, Ludovic-Alexandre Vidal et Anthony Michineau, mise en scène de David Rozen, Théâtre du Gymnase.
- Pinocchio, de Joël Pommerat, mise en scène de Joël Pommerat, Théâtre de l’Odéon.
- Raiponce et le Prince aventurier, de Julien Salvat, Anthony Michineau et Ludovic-Alexandre Vidal, mise en scène de Guillaume Bouchède, Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Molière Seul/e en scène
- Ancien malade des hôpitaux de Paris, de Daniel Pennac, mise en scène de Benjamin Guillard, Théâtre de l’Atelier.
- Les Chatouilles (ou la danse de la colère), d’Andréa Bescond, mise en scène d'Éric Métayer, Théâtre du Petit Montparnasse.
- Maligne, de Noémie Caillaut, Morgan Perez, Gabor Rassov et Caroline Verdu, mise en scène de Morgan Perez, Théâtre de la Porte Saint-Martin.
- Une vie sur mesure, de Cédric Chapuis, mise en scène de Stéphane Batlle, Théâtre Tristan-Bernard.
Molière du Comédien dans un spectacle de Théâtre public
- Charles Berling dans Vu du pont d’Arthur Miller, mise en scène d'Ivo Van Hove.
- Christian Hecq dans 20 000 lieues sous les mers d’après Jules Verne, mise en scène de Christian Hecq et Valérie Lesort.
- Denis Lavant dans Les Fourberies de Scapin de Molière, mise en scène de Marc Paquien.
- François Marthouret dans Les affaires sont les affaires d’Octave Mirbeau, mise en scène de Claudia Stavisky.
- Michel Vuillermoz dans Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mise en scène de Denis Podalydès.
Molière de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre public
- Catherine Hiegel dans Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, mise en scène d'Arnaud Meunier.
- Dominique Blanc dans Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos, mise en scène de Christine Letailleur.
- Francine Bergé dans Bettencourt Boulevard ou Une histoire de France de Michel Vinaver, mise en scène de Christian Schiaretti.
- Isabelle Huppert dans Phèdre(s) d’après Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M. Coetzee, mise en scène de Krzysztof Warlikowski.
Molière du Comédien dans un spectacle de Théâtre privé
- Michel Aumont dans Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène de Jean-Luc Revol.
- Michel Bouquet dans À tort et à raison de Ronald Harwood, mise en scène de Georges Werler.
- Michel Fau dans Fleur de cactus de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau.
- Wladimir Yordanoff dans Qui a peur de Virginia Woolf ? d’Edward Albee, mise en scène de Alain Françon.
Molière de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre privé
- Catherine Frot dans Fleur de cactus de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau.
- Dominique Valadié dans Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee, mise en scène d'Alain Françon.
- Léa Drucker dans Un amour qui ne finit pas d’André Roussin, mise en scène de Michel Fau.
- Muriel Robin dans Momo de Sébastien Thiéry, mise en scène de Ladislas Chollat.
Molière du Comédien dans un second rôle
- Didier Brice dans À tort et à raison de Ronald Harwood, mise en scène de Georges Werler.
- Jean-Michel Dupuis dans Le Mensonge de Florian Zeller, mise en scène de Bernard Murat.
- Pierre-François Garel dans Qui a peur de Virginia Woolf ? d’Edward Albee, mise en scène d'Alain Françon.
- Sébastien Thiéry dans Momo de Sébastien Thiéry, mise en scène de Ladislas Chollat.
- Thierry Lopez dans Avanti ! de Samuel Taylor, mise en scène de Steve Suissa.
Molière de la Comédienne dans un second rôle
- Anne Bouvier dans Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène de Jean-Luc Revol.
- Béatrice Agenin dans Un certain Charles Spencer Chaplin, de Daniel Colas, mise en scène de Daniel Colas.
- Michèle Garcia dans La Dame blanche, de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, mise en scène de Sébastien Azzopardi.
- Raphaëline Goupilleau dans La Médiation de Chloé Lambert, mise en scène de Julien Boisselier.
Molière de l’Auteur francophone vivant
- Jean-Claude Grumberg pour l’Être ou pas.
- Joël Pommerat pour Ça ira (1) fin de Louis.
- Léonore Confino pour Le Poisson belge.
- Michel Vinaver pour Bettencourt Boulevard ou Une histoire de France.
- Sébastien Thiéry pour Momo.
Molière du Metteur en scène d’un spectacle de Théâtre public
- Christian Hecq et Valérie Lesort pour 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne.
- Éric Ruf pour Roméo et Juliette de William Shakespeare.
- Ivo Van Hove pour Vu du pont d’Arthur Miller.
- Joël Pommerat pour Ça ira (1) fin de Louis.
Molière du Metteur en scène d’un spectacle de Théâtre privé
- Alain Françon pour Qui a peur de Virginia Woolf ? d’Edward Albee.
- Éric Bouvron et Anne Bourgeois pour Les Cavaliers d’après Joseph Kessel.
- Michel Fau pour Fleur de Cactus de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy.
- Sébastien Azzopardi pour La Dame blanche de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino.
Molière de la Révélation féminine
- Sandrine Molaro dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, mise en scène de Sandrine Molard et Gilles-Vincent Kapps - Théâtre de Poche Montparnasse.
- Géraldine Martineau dans Le Poisson belge de Léonore Confino, mise en scène de Catherine Schaub.
- Mathilde Bisson dans Fleur de cactus de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, mise en scène de Michel Fau.
- Ophélia Kolb dans La Médiation de Chloé Lambert, mise en scène de Julien Boisselier.
Molière de la Révélation masculine
- Alexis Moncorgé dans Amok de Stefan Zweig, mise en scène de Caroline Darnay.
- Julien Dereims dans Libres sont les papillons de Léonard Gershe, mise en scène de Jean-Luc Moreau.
- Nicolas Martinez dans Ça n’arrive pas qu’aux autres de Nicolas Martinez et Benoît Moret, mise en scène de Nicolas Martinez et Benoît Moret.
- Julien Alluguette dans Les Vœux du cœur de Bill C. Davis, mise en scène d'Anne Bourgeois - Théâtre La Bruyère.
L'Indélicatesse
Après la très belle performance* de la pièce L’Invité diffusée le 26 avril, France 2 met une fois encore le théâtre à l'honneur. Avant la 28e Cérémonie des Molières, la chaîne propose en direct la représentation du Plus Beau Jour, une comédie de David Foenkinos.
Nathalie (Constance Dollé) n'a pas accouché depuis deux heures que son mari Pierre (Davy Sardou) lui apprend la venue imminente de son ami Michel (Arié Elmaleh) qu'il a invité. Ce dernier arrive. Il n'est pas seul ; sa toute nouvelle amie (Marie-Julie Baup) l'accompagne. Cette visite aussi intempestive que maladroite a un effet cathartique. Les secrets accumulés se déversent, les émotions affleurent et se bousculent : joie, colère, rancœur, peine, bonheur. L'imprévu bouleverse l'ordre établi. Sens dessus dessous, les uns et les autres éprouvent intimement le sens du mot surprise. « La comédie, déclare le très primé écrivain, David Foenkinos, repose souvent sur une situation connue de tous. Dans Le Plus Beau Jour, j'ai voulu m'amuser avec cette obligation sociale qui consiste à aller “voir le bébé”. » « Voir le bébé », c'est inévitablement suivre un cérémonial qui inclut des mines extatiques, des remarques sur l'œil vif du nourrisson amorphe, l'énoncé des ressemblances avec le paternel ou la mère selon les liens que chacun entretient avec les nouveaux parents. Mais ici, confidences et jalousie corrompent l'habituel bonheur du moment. Le bébé devient malgré lui au centre d'interrogations, lesquelles pourraient bien changer la face de ce petit monde. « Ce qui est excitant dans une comédie, c'est de découvrir des personnages et de se dire qu'ils seront complètement différents une heure après. C'est ce qui se passe. Personne ne sort indemne de ce “plus beau jour”. Et d'ailleurs, est-ce vraiment “le plus beau jour” ? »
* Avec 3.7M de tvsp pour 16% de PdA.