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Soul, folk, funk, kaneka : bienvenue à Montravel!
Un guide d’exception pour un numéro d’Ihnim qui nous emmène aux racines du kaneka : c’est le bassiste Louis Hamu qui nous raconte Montravel au son du groove d’un autre enfant de la cité mélanésienne, Ykson.
Montravel est né de l’exode des gens des Îles et du Nord venus travailler à Nouméa pendant le boom du nickel et bientôt rejoints par les Polynésiens et Wallisiens. Résultat, dans ce quartier construit pour abriter les familles calédoniennes et baptisé « cité mélanésienne », les huit aires calédoniennes sont représentées, de même qu’une bonne partie de l’Océanie.
Dans ces années 60, le boom n’est pas que métallique, il est aussi musical, avec la déferlante rock’n’roll et soul, musiques auxquelles s’identifie la jeunesse mélanésienne et surtout celle de Montravel.
« A l’époque, il n’y avait pas les tutoriels, les cours qu’on trouve aujourd’hui sur Internet, on jouait sans savoir, on faisait un accord et on disait "hé mais c’est joli ça!" Sans savoir que c’était un ré par exemple », se souvient Louis Hamu, depuis le fort aujourd’hui en ruines qui domine le quartier.
Viendra ensuite le kaneka : « C’est Théo Menango et Warawi Wayenece qui ont commencé à mélanger le pilou et le tchap, parce que Jean-Marie Tjibaou leur avait demandé de travailler sur un hymne pour le festival des arts mélanésiens qui aurait dû se tenir en 1984. Il faut se rappeler qu’à l’époque, il ne fallait pas chanter en langue, c’était interdit!, raconte Louis Hamu. Et puis, les jeunes ont suivi. »
Le temps a passé, la cité mélanésienne a évolué, le kaneka aussi, « mais c’est tant mieux », assure Louis, « il faut continuer de faire évoluer la musique du pays ».
Réalisation et production : Imag'in Productions
Durée : 26 minutes
Diffusion : le samedi à 18h50