Les méthodes de l’archéologie aérienne permettent de nouvelles révélations sur les Vikings. L’archéologue Sara Parcak et l’aventurier Dan Snow ont mené leurs recherches en partant sur les traces de ce peuple païen, en Écosse, en Islande et jusqu’en Amérique du Nord.
Pilleurs sanguinaires et barbares : les Vikings semblent avoir été à la hauteur de leur réputation. Du VIIIe au XIe siècle, ces pirates scandinaves, dont les talents de commerçants s’alliaient avec leur ingéniosité de navigateurs, ont laissé des traces de leur passage de l’Irlande à la mer Caspienne. Mais ces explorateurs ont aussi franchi l’Atlantique, bien avant Christophe Colomb ! On le sait depuis la découverte, dans les années 1960, du site de l’anse aux Meadows, au nord de l’île de Terre-Neuve. Sont-ils allés plus loin ? C’est ce que cherche à savoir l’archéologue Sara Parcak, spécialiste de l’investigation par imagerie satellite à l’université d’Alabama, en scannant depuis l’espace des sites susceptibles d’avoir été occupés par les Vikings. « Ce projet est mon plus grand défi : les Vikings ont traversé un océan immense, qui sépare l’Europe de l’Islande, du Groenland et de Terre-Neuve. Comme ils vivaient dans des fermes temporaires, ils n’ont pas laissé beaucoup de traces. » Pour mieux analyser les images des ondes lumineuses invisibles à l’œil nu, Sara part en compagnie de Dan Snow à la rencontre de ceux qui peuvent l’éclairer sur le mode de vie de ces hommes du Nord.
Des navigateurs et explorateurs hors pair
Au nord des îles Shetland qu’ils découvrirent dès les années 800, l’examen satellite de la petite île de Papa Stour révèle un tracé géométrique sur le terrain d’une ferme. Celui-ci a tout de la forme longue caractéristique des maisons vikings. Des fouilles sont lancées, et l’équipe d’archéologues met au jour les ruines de larges murs en pierre, vraisemblablement vikings. En Islande, l’archéologue Doug Bolender doute de l’interprétation des images satellite, car les empreintes des habitations en murs végétalisés sont bien difficiles à détecter. Mais l’hypothèse de Sara concernant les traces d’un nouveau site au nord du pays se confirme. En compagnie de Dan Snow, elle poursuit son enquête au Groenland, où Erik le Rouge fonda une colonie viking qui se maintint pendant près de cinq cents ans, et qui fut sans doute le point de départ de nouvelles explorations. Ces aventures seront décrites par les moines quelques siècles plus tard dans des récits, précieuses sources d’information, qui racontent comment Leif Eiriksson, le fils d’Erik le Rouge, accosta sur des terres inconnues, encore plus à l’ouest…
Un nouveau site viking
Au sud-ouest de Terre-Neuve, Sara Parcak a identifié sur les images satellite un site intéressant : Pointe-Rosée. Pendant quinze jours, elle et son équipe creusent et fouillent sans relâche. Ils découvrent des traces de constructions végétales, une pierre fendue par le feu, des dérivés du travail du fer… À cette époque et dans cette région du globe, seuls les Vikings connaissaient l’activité métallurgique. Les scientifiques devront encore attendre les résultats des analyses en laboratoire. « À ce stade de l’enquête, s’enthousiasme pourtant Doug Bolender, tout porte à croire que cela pourrait être un site scandinave, sûrement de l’époque viking... »
Anne-Laure Fournier
Documentaire
Durée 85 min
Réalisateur Harvey Lilley
Production France Télévisions / BBC / PBS Nova
Année 2016