Celle que j'aime, c'est l'histoire d'une célibataire interprétée par Barbara Schulz qui est tiraillée entre trois hommes. Son ex-mari, Gérard Darmon, son nouveau boyfriend, Marc Lavoine, et... son fils !
Isabelle est une trentenaire célibataire épanouie depuis qu'elle est divorcée de Jean. Journaliste, elle est numéro 2 d'un journal qu'elle a créé avec Brice et qu'elle dirige d'une main de fer ! Elle vit seule avec son fils Achille (Anton Balekdjian), devenu très possessif envers sa mère. Elle n'ose donc pas lui avouer qu'elle a un nouvel homme dans sa vie, Antoine. Achille découvre par hasard l'existence de ce dernier. Jaloux, il n'entend pas partager sa mère, et lorsqu'elle décide de s'installer avec Antoine, il va tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues et se débarrasser du gêneur...
Film français d'Elie Chouraqui (1h43)
Avec Marc Lavoine, Barbara Schulz, Gérard Darmon...
Genre Comédie romantique
2009
Comment est né le projet de Celle que j'aime?
Jean-Marie Duprez, qui a cosigné le film avec moi, m’a apporté l’idée de départ. L’intrigue m’intéressait parce qu’elle rejoignait mes préoccupations sur les familles recomposées et la position du beau-père. Car l’irruption d’un homme ou d’une femme au sein d’un foyer provoque des drames, mais aussi des bonheurs dont on ne parle pas assez.
D’où viennent les clins d’oeil à Jacques Demy ?
Demy est un cinéaste qui donne du plaisir. En me replongeant dans ses films pour en choisir des extraits, je me suis régalé ! Je trouve que le genre musical est la forme suprême du cinéma. Par exemple, la chanson Make’em Laugh dans Chantons sous la pluie veut bien dire ce qu’elle veut dire : il s’agit de faire rire le public et de lui donner du plaisir.
Comment avez-vous choisi les comédiens ?
Marc Lavoine et Gérard Darmon sont des amis de toujours. Avec Marc, les choses se sont passées de manière étrange. Alors que je ne l’avais pas revu depuis des mois, je l’ai croisé par hasard dans la rue et je lui ai parlé de mon film : c’est alors que je me suis rendu compte que le rôle d’Antoine était pour lui. Il y avait comme une évidence à faire ce film ensemble. Dès le lendemain, il m’a rappelé pour me dire qu’il acceptait. Quant à Gérard Darmon, il émane de lui une force incroyable. En plus, ce qui est formidable avec un acteur de sa génération, c’est qu’il a pris tellement de coups qu’il dégage une humanité évidente, immédiate. On n’a qu’à placer la caméra devant lui et dire «Moteur», et tout est là : sa détresse, sa souffrance et ses bonheurs aussi. Il est comme un virtuose qui aurait travaillé plus que les autres.
Et Barbara Schulz ?
J’avais un souci car je n’avais pas tourné avec des acteurs français depuis neuf ans. J’avais donc un peu perdu de vue les nouveaux visages qui avaient émergé ici. En même temps, cette position me donnait une fraîcheur par rapport au cinéma français : je n’avais aucun a priori. Quand j’ai découvert Barbara au théâtre, j’ai trouvé qu’elle était extraordinaire et je l’ai choisie parce qu’à mes yeux, elle fait partie des meilleures actrices françaises. Ce qui m’a aussi plu chez elle, c’est qu’elle incarne à merveille la petite Parisienne avec sa gouaille et son côté séduisant et sexy. J’ai même accentué cette facette de sa personnalité.
Qu’est-ce qui vous frappé dans le script ?
D’abord, le fait qu’on me propose un rôle avec un enfant, au moment où j’étais en train de lire trois ou quatre autres histoires racontées du point de vue d’un gamin. Ensuite, j’ai été intéressé par la recherche identitaire des personnages : le quotidien de protagonistes qui n’ont rien d’extraordinaire devient exceptionnel. J’ai vraiment été séduit par la manière d’Elie de mettre en scène des coeurs froissés qui se repassent les uns les autres pour retrouver un peu de bonheur. Tout cela avec l’humour et la dérision nécessaires pour dédramatiser les situations. J’ai trouvé qu’il y avait un charme incroyable dans cette histoire.
Vous incarnez un personnage sensible qui assume sa part de féminité.
Je pense qu’il y a quelque chose de féminin chez Elie et qu’il me l’a transmis. Mais je crois aussi qu’il y a une part de féminité chez d’autres personnages. Par exemple, lorsque Gérard Darmon, qui joue un homme plutôt sûr de lui, parle de l’incontinence familiale au psy, il redevient un enfant et laisse affleurer sa fragilité. Car, pour moi, assumer sa féminité, c’est accorder une place importante à l’amour et à des choses essentielles de manière plus quotidienne.
La relation que vous avez avec le petit Anton Balekdjian semble naturelle et immédiate.
Elle est à l’image de nos rapports dans la vie. Ce n’est pas quelque chose que l’on choisit, mais qui s’impose à vous. Dès qu’on voit Anton, on a envie de le prendre dans ses bras. Pour autant, c’est un garçon très profond, à la fois mystérieux, tendre et mûr, qui inspire le respect. J’ai beaucoup appris avec lui : j’avais l’impression qu’il n’avait pas de doutes et qu’il dominait la situation. C’est un enfant impressionnant en qui j’ai eu confiance en tant que partenaire. Du coup, je m’appuyais contre lui : quand j’étais ridicule ou quand j’étais sérieux, j’avais envie de le lui dire. Il a même une façon de ne rien faire qui est extraordinaire.