LE MONDE DE JAMY
NOUVEAUTÉ

LE MONDE DE JAMY

Chiots, chatons : Les premiers pas de nos animaux préférés
Magazine - Mercredi 04 juillet 2018 - 21H35 - Guadeloupe la 1ere

On ne mesure pas toujours à quel point les premiers mois sont décisifs dans l’apprentissage et le développement de la personnalité de l’animal que l’on va adopter. En immersion chez des éleveurs, Jamy Gourmaud et Églantine Éméyé nous éclairent sur la croissance accélérée de nos boules de poils préférées. Une belle émission à voir sur Guadeloupe la 1ere

 

Explications avec Jamy Gourmaud.

Après « Dans la tête de nos animaux préférés », puis « Ces animaux si proches de nous ! », quelle est la spécificité de ce nouveau film ?

Jamy Gourmaud : Il s’agit de montrer que les premiers pas de nos chatons et de nos chiots sont, certes, très attendrissants. Mais, surtout, ils sont déterminants. Derrière cette intense période de vie, il y a une mécanique de croissance extraordinaire qui se met en place. Leur cerveau est en plein développement, leur apprentissage est très rapide. Tout ce que le jeune animal vit dans ses trois premiers mois est ancré dans sa mémoire. Ces premières semaines sont donc primordiales dans la constitution de ses habitudes. Tout se décide à ce moment-là. Cela ne veut pas dire que l’on ne pourra rien leur apprendre une fois passés leurs trois mois, mais ce sera beaucoup plus difficile. C’est la raison pour laquelle, lorsque l’on adopte un jeune animal, il est essentiel de savoir comment se sont déroulées ses premières semaines de vie, comment l’éleveur travaille, ses méthodes pour habituer les bébés animaux à la vie domestique. Car cette période est aussi celle où l’on découvre quelle est la personnalité de l’animal, de la corriger aussi. Si l’animal se révèle un peu trop craintif, l’éleveur peut faire en sorte de corriger ce trait de caractère.

 

Les bébés sont hyperprotégés par leur mère. Comment avez-vous fait pour les approcher, les filmer ?

J. G. : Deux éleveurs, de chiots Westie et de chatons Nebelung (une race féline originaire de Russie), nous ont permis de filmer deux portées — de la naissance des petits à leur adoption. Cela a parfois été délicat car, effectivement, les mères sont très protectrices, notamment la chatte. Mais, grâce à un dispositif de caméras que l’on a placées dans le nid — je parle bien de nid, parce qu’autant les chatons que les chiots sont des animaux nidicoles —, nous avons pu suivre sur plusieurs jours le comportement des mères. Le plus étonnant est qu’il varie en fonction de la présence de l’éleveur. Lorsqu’on est avec elles et que leurs maîtres sont à proximité des chatons ou des chiots, on sent que ces dernières se déchargent de leur rôle de parent. Dès que l’éleveur s’éloigne, elles réendossent leurs responsabilités maternelles.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans vos observations de ces premières semaines de vie ?

J. G. : Le plus surprenant, c’est ce qui se passe quand l’homme n’est pas là et que la mère éduque ses petits. On a pu filmer de véritables séquences où la chatte et la chienne enseignent ce qu’il faut faire, ne pas faire, en grondant plus ou moins fort, en transmettant des comportements de vie en société. Suivre un animal de sa naissance jusqu’à ses trois mois, c’est passionnant, car on voit vraiment l’évolution de l’animal. Chez les chiots et les chatons, c’est une véritable course de vitesse et, grâce aux caméras, on suit le développement en direct. C’est une croissance accélérée.

 

Y a-t-il des idées reçues ?

J. G. : Certaines, oui. Par exemple, on pourrait penser qu’il ne faut pas trop s’approcher, ni trop caresser les petits (évidemment pas quand ils sont naissants, mais lorsqu’ils ont quelques semaines), au contraire, il faut les familiariser à la présence de l’homme, au fait d’être pris dans les bras. Les éleveurs nous ont expliqué que c’est essentiel pour que le chat ou le chien soit habitué à la présence humaine, soit socialisé. Ils apprennent surtout à connaître l’espèce avec laquelle ils vont cohabiter. Il est donc fortement conseillé de caresser les chiots et les chatons, c’est ce qui permettra que, une fois adultes, ils se laissent toucher sans sortir les dents ou les griffes.

 

Vous vous rendez également auprès d’éleveurs de poulains et de gorilles…

J. G. : Comparer ces jeunes animaux avec d’autres nouveau-nés est instructif. Cela permet de bien comprendre le rôle parental dans chaque espèce. C’est amusant de voir la différence avec un poulain qui naît totalement formé. À l’origine, le cheval est une proie, quand le petit naît, il doit être capable de se redresser très rapidement, de marcher, de trottiner pour suivre le groupe, afin d’échapper aux prédateurs. Alors que le chien et le chat sont, eux, des prédateurs. Ils peuvent être entourés puis sevrés par leurs mères plus tard, et sans prendre de risques.

 

Si vous aviez trois conseils pour bien choisir son animal ?

J. G. : Tout dépend de l’animal que l’on adopte, un chat ou un chiot, mais je dirais, de manière générale, qu’il faut :

— Bien connaître l’élevage dans lequel l’animal est né, et s’être assuré que, durant ses premiers mois, il a été bien suivi à la fois par sa mère et par l’éleveur. C’est-à-dire que ce dernier l’a observé, lui a appris la présence de l’homme, l’a familiarisé à certains bruits auxquels il sera confronté dans son prochain environnement (l’aspirateur, la musique, les bruits de cuisine, d’eau etc.).

— Ne pas adopter un animal lorsqu’il est trop jeune. Il faut laissé le temps à la mère de lui avoir appris les rudiments de la vie. Il y a des choses que seule la mère peut transmettre. Ensuite, quand on prend le relais, c’est peut-être essayer de s’inspirer de ce qu’a fait la mère. Par exemple, quand un chiot fait une bêtise ou réclame quelque chose, la chienne commence par l’ignorer. Il faut faire la même chose, notamment lorsqu’il nous sollicite au moment des repas. Et ne surtout pas transiger une fois. Le chien ne comprend pas l’exception.

— Enfin, être patient. L’animal a reçu la plus grosse partie de son éducation, mais il lui reste encore certaines choses à assimiler, notamment chez un chiot : où faire ses besoins, ou ne pas chaparder de nourriture lorsqu’on est à table, par exemple. À nous d’adopter les bons gestes et les comportements adaptés à la situation.

 

Vous coprésentez l’émission avec Églantine Éméyé. Comment vous êtes vous réparti les rôles ?

J. G. : Tout a fait naturellement. Églantine a une légitimité sur le sujet puisqu’elle a présenté la chronique « Animaux » dans Midi en France. Son expertise nous a permis de nous répartir les tâches : elle était davantage avec les chatons, et moi avec les chiots. En ce qui me concerne, épaulé par des experts – Claude Béata et Jasmine Chevallier, vétérinaires compor-tementalistes —, mon rôle est d’expliquer, de décrypter ce que l’on ne voit pas directement sur les images. Je fais le lien entre ces professionnels et le public. Leur apport est très important, car il va bien au-delà de ce que nous sommes capables, nous, d’interpréter de nos animaux domestiques. Ils perçoivent des intentions que nous ne sommes pas en mesure de comprendre, ou même qu'on pourrait interpréter à l'inverse. De son côté, Églantine, bien qu’experte, se fait la voix du questionnement du public. Nous sommes actuellement en train de tourner une nouvelle émission du Monde de Jamy, plus sportive celle-ci, puisqu’elle porte sur les bâtisseurs de l’extrême, ceux qui construisent en haute mer ou en haute montagne…

 

Propos recueillis par Sylvie Tournier

LE MONDE DE JAMY

Présenté par Jamy Gourmaud et Églantine Éméyé

Réalisé par François Ducroux et Mathieu Dubosc

Produit par Élephant Doc, MFP, avec la participation de France 3

 

 

Jamy Gourmaud et Jasmine Chevallier (c) Elephant

Jamy Gourmaud et Jasmine Chevallier, vétérinaire comportementaliste 

(c) Élephant Doc

 

 

Églantine Éméyé et Claude Béata (c) Elephant

Églantine Éméyé et Claude Béata, vétérinaire comportementaliste 

(c) Élephant Doc

 

 

Le westie Nuba (c) Elephant

Le westie Nuba (c) Élephant Doc