Candice Renoir

La saison 3 a été riche en émotions et en rebondissements. Comment débute cette nouvelle saison pour votre personnage ?
De façon plus légère, et c'est la fin de la saison 3 qui permet cette entrée en matière. Jusque-là, Chrystelle faisait figure de vilain petit canard. Elle était isolée, rongée par ses problèmes personnels. Depuis qu’elle assume ses responsabilités maternelles et que son innocence a été prouvée (le père de son fils a été victime d’un homicide), elle apparaît plus apaisée, consciente que tout le monde n'est pas contre elle, bien au contraire. Elle trouve enfin sa place au sein du groupe.

Dans les premiers épisodes, Chrystelle est contrainte de suppléer aux lacunes d'une Candice dépressive et de diriger les enquêtes et Mehdi. Comment y parvient-elle ?
Avoir résolu ses problèmes personnels lui permet d'être plus attentive aux autres. Elle voit Candice en difficulté et, au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues ou de s’apitoyer sur son sort, elle choisit de l’aider. Et donc, Chrystelle, qui est plutôt du genre à attendre les ordres, à se plaindre de la façon dont ils lui sont donnés ou des méthodes de Candice, cesse de geindre, prend les choses en main et dirige les investigations. Et je trouve cette situation intéressante. Même si elle préfère encore que d'autres lui donnent des directives et portent la responsabilité des enquêtes, pour la première fois, se dessine dans l’esprit de Chrystelle un avenir, une carrière.

Elle ne fait pas que se prendre en main pour soulager Candice, elle la soutient aussi…
Exactement. Jusqu’à présent, c’était Candice qui essayait d’être présente pour elle, de l’épauler et, finalement, là, c’est l’inverse. Au fil du temps, Chrystelle a mûri et elle a compris que Candice, tout en étant parfois trop maternelle à son goût, est définitivement quelqu'un de bien attentionné.

Bien que le bateau prenne l'eau, l'équipe reste donc solidaire.
C’est ça, la saison 4 : des personnages soudés où chacun prend des risques pour sauver l'autre. Candice l'avait fait à l'égard de Chrystelle, en la protégeant quand le meurtre de son ex a été découvert. Là, ce sont Chrystelle et Mehdi qui la couvrent quand elle a des absences ou qu'elle fait preuve d'incohérence. Il y a vraiment cette notion de confiance et de travail d’équipe, où chacun risque sa propre peau parce qu'il ou elle croit en l’autre et a envie de l’aider. Une notion d’équipe qui n'existait pas dans les deux premières saisons.

Chrystelle perd sa place de second avec le retour d'Antoine. Comment avait-elle vécu le départ de ce dernier pour la PJ ?
Le départ d’Antoine intervient au moment où le groupe se soudait, et elle le vit comme le geste égoïste d'un homme ambitieux. Bien évidemment, c’est un peu plus compliqué, mais comment peut-elle le deviner ? Elle ne se prive donc pas d'être désagréable avec lui dès qu'elle le croise. À son retour à la BSU, elle lui lance encore quelques piques, parce que c'est une provocatrice dans l'âme, mais cela ne dure pas. On ne peut pas reprocher à quelqu'un son départ puis son retour, ce serait absurde. Sans compter qu'il est légitime dans le groupe et qu’en ces temps difficiles, ils doivent rester soudés.

On découvre qu'elle et Mehdi s'entendent bien. Comment définiriez-vous leur relation ?
Une relation purement amicale, genre Friends. Comme Candice et Antoine passent beaucoup de temps ensemble, Chrystelle et Mehdi ont tendance à faire de même. Malgré leurs traits de caractères opposés, ils s’entendent bien et ça se voit. La naïveté et l’innocence de Mehdi renforcent le côté un peu sarcastique et noir de mon personnage, et inversement. Il arrive à Chrystelle de jouer les grandes sœurs lorsqu'elle lui donne des conseils et en même temps, au travail, elle lui dit quoi faire.

Il y a cette scène où elle le gifle après qu'il a tenté de l'embrasser pendant son cours de drague.
Cette scène est l'une de mes préférées [rires]. Certaines situations peuvent créer des quiproquos dans l'esprit de nos personnages ou des téléspectateurs. La logique voudrait donc qu'il se passe quelque chose à ce moment précis où elle lui enseigne les rudiments de la drague mais non, il y a dans cette gifle un retour à la réalité. Pour Chrystelle, ils sont seulement de très bons amis.

Propos recueillis par Clotilde Ruel