Infrarouge - photo illustrant le documentaire Le Maestro. Des partitions sont coincées dans des fils barbelés.
Infrarouge

Le Maestro, pour que vive la musique des camps

Documentaire - Inédit - Mardi 7 février 2017 à 22.30

Alexandre Valenti signe un documentaire inédit consacré à la quête du maestro italien Francesco Lotoro. Ce pianiste d’exception recense et interprète toutes les partitions musicales écrites entre 1933 et 1946 dans les camps de concentration. Un véritable patrimoine de l'humanité, passé si longtemps sous silence qu'il souhaite voir jouer et partager sur tous les continents.

Note d'intention

À Barletta, petite ville du sud de l’Italie, Francesco Lotoro, « Il Maestro », un pianiste hors norme, poursuit une quête aussi colossale que vertigineuse, qui ne cesse de nous étonner : il veut retrouver toute la musique composée dans les camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale.
Partitions parfois inachevées ou parcellaires, symphonies, opéras, chansons folk, chœurs religieux mais aussi swings ou musique tzigane… C’est la musique de prisonniers qui n’ont jamais renoncé à leur liberté créatrice.

Avec dix mille partitions retrouvées et recensées durant trente années de recherches, le Maestro veut faire vivre cette musique écrite là où la mort était la compagne de chaque jour, là où la vie ne tenait qu’à un fil, là où la création artistique était un ultime acte de résistance.
Cette musique fut écrite clandestinement par des femmes, des hommes, des enfants, des prisonniers de toutes origines, de toutes religions pendant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité, entre 1933 et 1946.
Telle une énigme à dévoiler, la traque du Maestro prend sens dans cette musique retrouvée.

À la manière d’un road-movie, ce film documentaire est un voyage vertigineux, haletant, habité par un Sherlock Holmes des temps modernes. Un voyage dans le temps où passé, présent et futur se conjuguent dans son bureau, point d’ancrage de tous ses voyages, de toutes ses découvertes. C’est ici que Francesco donne sens à une mémoire universelle et rend vivant le dernier soupir créateur de ces hommes et de ces femmes que la folie meurtrière des geôliers des camps de la mort avait emporté.

Ses recherches débutent à Prague, dans des camps comme celui de Terezin où ont été enfermés les plus grands compositeurs tchèques de l’entre-deux-guerres tels que Gideon Klein, Hans Krása, Pavel Haas, Viktor Ullmann qui finiront dans les chambres à gaz du IIIe Reich.
Il rencontre Alexander Tamir qui, dans le ghetto de Vilnius, à 11 ans, compose la chanson Sthiler, Sthiler, et pour qui la musique, même si elle n’empêchait pas les gens de mourir, pouvait les rendre plus forts. 
Un autre compositeur, Rudolf Karel qui mourut à Theresienstadt, composa le Nonet en écrivant sur des feuilles de papier hygiénique avec du charbon qui lui servait à soigner sa dysenterie.
Déportés, enfermés… Ces compositeurs et ces musiciens, continuèrent d’écrire des partitions, des chansons, dans un dernier souffle de vie et de résistance face à l’inhumain.
Francesco se rend à Paris, à Rio, à Cracovie, à la recherche des derniers musiciens des camps ou de leur famille. Il exhume de l’appartement parisien de Wally Karveno, née à Berlin et déportée au camp de Gurs dans le Sud-Ouest, l’original d’un Concertino pour orchestre de chambre qui n’a jamais été interprété et qu’il va reconstituer, retranscrire et déchiffrer avec la complicité de la vieille dame centenaire. 
Dans un village au fin fond de la Slovaquie, il enregistre les derniers chants tziganes qui évoquent encore la mémoire de ce peuple meurtri dans les camps d’extermination nazis.

Plongé dans une mission solitaire à la portée universelle, Francesco Lotoro réveille ainsi un pan entier de l’histoire de la musique, jusqu’ici passé sous silence. Une musique pour laquelle il veut se battre, afin qu’elle soit considérée comme un patrimoine de l’humanité, qu’elle soit protégée, classée, comprise, échangée, et jouée dans les théâtres et dans les rues du monde entier.

Alexandre Valenti

Un film inédit écrit et réalisé par Alexandre Valenti
Coécrit par Thomas Saintourens, Michel Welterlin et Emmanuel Juliard
Produit par Intuition Films & Docs et Les Bons Clients
Coproduit par Doclab et Intergea
Avec la participation de France Télévisions
Sous le patronage de l’UNESCO
Avec le soutien de la Région Île de France et du Centre National du Cinéma et de l'Image animée, de Créative Europe Media, de la Rai 3, Istituto Luce, de Apulia du film commission, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Fondation Rotschild, de la Direction de la Mémoire du Patrimoine et des Archives, de la Sacem, de Hartley Film Foundation et de la Procirep Angoa.
Distribué par ZED

Prix du Public 2016 au Festival international du film d’histoire de Pessac
Sélection officielle : UK International Jewish Film Festival 2016

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