À la suite de la colonisation, le horue, ancêtre du surf en Polynésie, a pris le nom anglais de « surf ». Après des décennies d'interdictions de pratiquer leurs langues et rituels, les Polynésiens se sont réappropriés leur histoire et leur culture. Le surf fait partie de la fierté locale retrouvée.
Dans ce documentaire, il ne s'agit pas de définir le surf comme un sport, mais comme une culture, un art. Les artisans du surf vous plonge dans le quotidien de ces artistes polynésiens qui ont trouvé leur place dans la culture du surf, tout en façonnant des planches. Dans l'univers esthétique des salles de shape, où la matière et le savoir-faire règnent, les mains des artisans tahitiens se promènent avec dextérité sur la mousse, au fil de leur témoignage personnel. Des rencontres intimes et instructives au cœur du surf.
Le surf est pratiqué depuis des siècles en Polynésie française, nation berceau de la discipline. La pratique s’appelait auparavant "le horue", qui signifie glisser sur les vagues. Les planches étaient alors fabriquées en bois.
La technique a beaucoup évolué, mais le bois fait toujours partie des matériaux de base. Aujourd’hui, principalement constituées de matériaux composites, les planches se déclinent en nombreux modèles. Elles semblent être de simples flotteurs que les surfeurs utilisent pour glisser sur une vague. Mais elles s'avèrent être bien plus complexes qu'il n'y paraît.
Long board, short board, body board, vagues courtes, vagues longues, vagues de récif, vagues de plage… il existe une très grande multiplicité de planches adaptées à toutes les circonstances, et aux surfeurs eux-mêmes et à leur niveau. Les surfeurs professionnels se font même réaliser des planches sur mesure. Elles participent directement à la réussite des champions.
Une planche doit combiner légèreté, flexibilité et solidité. Sa conception et sa réalisation sont souvent l'œuvre d'artisans appelés « shapeurs ».
La fabrication des planches est devenue une spécialité, dans un petit milieu où les experts se connaissent tous en Polynésie française.
Ce documentaire suit trois shapeurs renommés qui nous permettent de découvrir la fabrication de ces planches si spécifiques destinées à leurs clients les plus pointus, notamment les surfeurs professionnels dont les planches sont réalisées sur mesure, pour répondre aux exigences de ce sport nautique.
Nom original
The surf Craftmen
Production
KMH Media Production
Concept et réalisateur
Karim Mahdjouba
52 min
2020
Le concept – Un sport historiquement polynésien
Le triangle polynésien est délimité par la Nouvelle-Zélande à l’ouest, l’île de Pâques à l’est, Hawaï au nord. En son cœur : la Polynésie française où le surf est pratiqué depuis des siècles.
En son sein, l’île de Tahiti bénéficie de conditions géographiques et climatiques qui offrent des vagues nombreuses et variées. Le rapport ancestral à la mer fait partie de l’histoire polynésienne. Venus d’Asie, ces navigateurs aguerris avant notre ère, ont réussi à traverser l’océan sur des pirogues à voile, dotées de balancier, ancêtres des catamarans. Sachant particulièrement maîtriser la glisse, ils ont également inventé ce qui deviendra le surf.
L’ancêtre du surf, "le horue", fait donc partie intégrante du patrimoine de la Polynésie. Debout ou couché sur une planche de tronc d’arbre ou d’écorce, sa pratique permettait de valoriser les compétiteurs et d’asseoir l’autorité de certains chefs. Des épreuves étaient organisées pour améliorer leur rang et leur statut au sein de la communauté. James Cook est le premier Européen à avoir vu cette pratique en 1778, relatée ensuite dans le journal de bord de James King.
Suite à la colonisation, quand il s’est ouvert au monde, "le horue" polynésien a pris le nom de surf, du mot anglais qui décrit les vagues déferlantes.
Après la colonisation, après des décennies d’interdiction de pratiquer leurs langues et leurs rites, les Polynésiens se sont réappropriés leur histoire et leur culture. Le surf fait partie des fiertés locales recouvrées.
La discipline, élevé au rang d’art de vivre, s’est ensuite popularisée à travers le monde grâce à un Polynésien, le Hawaïen Duke Kahanamoku, multiple médaillé en natation au Jeux Olympiques, entre 1912 et 1924.