Usain Bolt : l’homme le plus rapide du monde

Le 28 août 2011, Bolt bondit trop vite et prend la foudre. Disqualifié pour faux départ, il assiste impuissant à la victoire de son compatriote Yohan Blake sur le 100 m aux championnats du monde à Daegu. C’est sur ce cruel épisode que s’ouvre le film de Gaël Leiblang. Le réalisateur nous fait vivre ici les mois qui ont précédé cette compétition et intercale des séquences qui racontent l’émergence puis l’avènement de ce sprinteur d’exception.

Dès son adolescence, il y a lui et les autres. Orienté par ses parents vers l’athlétisme, il se fait remarquer dès ses premières courses par sa taille, sa foulée et son attitude dans l’effort. Dans un pays où existe un système de détection des talents dans les écoles, Usain Bolt affole les radars. Champion du monde junior du 200 m à 15 ans, il vit sa première désillusion aux Jeux d’Athènes en 2004. Il choisit alors Glen Mills pour entraîneur. Un homme qui devient vite un mentor, qui lui donne un cadre structurant. « C’est grâce au coach que ça marche. Il planifie, j’applique », confie-t-il. Si le grand public ne retient de lui que son côté showman décontracté et facétieux, la star montre ici son travail en coulisses. Car même Usain Bolt doit bosser : séances de musculation, départs et sprints d’entraînement, travail en piscine… La mésaventure de Daegu a été un coup de tonnerre dans le monde sportif. Mais pour le sportif cet échec a servi à mieux préparer les Jeux de Londres. « Tout peut arriver lors d’une compétition : les exploits, les chagrins, les désillusions. C’est ce que j’aurai appris ici […]. J’ai reçu une éducation religieuse : rien n’arrive par hasard. Dieu a un projet pour chacun d’entre nous. »

Pierre-André Orillard