Sur les rails du monde durant tout l’été, Philippe Gougler poursuit, cette semaine, ses vagabondages ferroviaires en Mongolie. L’occasion, comme toujours, de faire des rencontres aussi étonnantes qu’inespérées.
Bordée par la Russie au nord et la Chine au sud, la Mongolie s’étend au cœur de l’Asie sur un territoire trois fois plus vaste que la France. C’est de ce pays fascinant, avec ses immenses steppes, ses paysages subitement changeants et son mythique désert de Gobi, que Philippe Gougler part à la découverte. Pour le passionné du rail, pas beaucoup d’hésitations possibles quant à la direction à prendre depuis la gare d’Oulan-Bator, la capitale. Il n’existe quasiment qu’une ligne de chemin de fer pour les passagers. Ce qui, en fin de compte, ne diminuera en rien la beauté du voyage. Première étape à Konkhor, à deux heures environ de trajet vers l’est. Mais à peine le train s’est-il élancé que le dépaysement devient palpable. En Mongolie, où la densité de population ne dépasse pas les deux habitants par kilomètre carré, la nature prend rapidement ses aises. Dans les wagons aux compartiments largement ouverts, l’ambiance est détendue et conviviale : « Nous, les Mongols, nous sommes si peu nombreux que dès qu’on peut être ensemble, on le fait », raconte une femme en jouant aux cartes avec ses voisins.
La liberté propre à la vie nomade
Comme souvent ici, la gare de Konkhor se trouve au milieu de nulle part. Philippe a rendez-vous avec une famille de nomades. Pour continuer sa route, il doit monter à bord d’une petite camionnette 4 x 4 capable de rouler sur tous les terrains ou presque. Parvenu au pied des montagnes, il aide ses hôtes à monter leur yourte dans leur campement d’été, et partage avec eux un repas typique. Surtout, il a l’occasion de saisir ce que signifie réellement d’être nomade pour ce peuple : « Le déplacement fait partie de notre culture. Nous vivons avec les animaux et la nature, alors nous devons sans cesse nous adapter à l’environnement. […] Les règles qu’implique la vie urbaine et sédentaire, ça ne me plaît pas. Je n’aime pas qu’on me dise comment je dois vivre. […] La liberté, pour moi, c’est le principal. »
De retour à Konkhor, Philippe prend le seul train de la journée en direction de Bagakhangai, au centre du pays. Et, descendu à nouveau dans une petite gare isolée, c’est à moto qu’il va circuler à travers la steppe où vivent en semi-liberté les magnifiques troupeaux de chevaux mongols.
La visite se poursuit à Oulan-Bator. Il y est accueilli par la statue monumentale (40 mètres de haut) du héros national : Gengis Khan, l’indomptable chef de tribu qui a instauré le plus grand empire de l’histoire. Après un court trajet à bord de l’un des trains les plus connus de la planète, le luxueux Transsibérien express, et une halte à Darhan, à la frontière russe, Philippe repart vers le sud et l’extraordinaire désert de Gobi. C’est là, en compagnie de pèlerins pas comme les autres, qu’il achève son voyage. Dans un monastère à ciel ouvert où les gens viennent capter l’énergie au lever du soleil et se ressourcer au cœur des vastes espaces arides.
Beatriz Loiseau
Série documentaire
Durée 52 min
Auteurs Nicolas Boero et Philippe Gougler
Présentation Philippe Gougler
Réalisation Nicolas Boero
Production Step by Step, avec la participation de France Télévisions et de Planète+
Année 2016