Temps fort
Dans ce nouveau numéro inédit de Secrets d'histoire, Stéphane Bern nous ouvre les plus beaux palais et châteaux ayant appartenu à la Grande Mademoiselle. À travers la visite des propriétés fastueuses de cette princesse de France ou de son mari secret, l'animateur révèle le destin étonnant d’une femme qui utilisait son argent comme un sauf-conduit dans un monde d’hommes.
Selon l’étiquette, on appelait « Mademoiselle » la fille du frère cadet du roi, en l’occurrence Anne-Marie-Louise d’Orléans fille de Gaston d’Orléans (« Monsieur »), frère de Louis XIII. L’enfant deviendra plus tard la « Grande Mademoiselle » pour la différencier de la fille de Philippe d’Orléans frère de Louis XIV.
Née le 29 mai 1627, la Grande Mademoiselle ne reçoit ni la beauté ni l’amour en héritage. Délaissée par un père parti créer une nouvelle famille après la mort en couches de sa femme, cette cendrillon au physique ingrat n’a pourtant jamais eu à souffrir de soucis pécuniaires, au contraire. En décédant, sa mère, Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, richissime et unique héritière d'une branche cadette des Bourbons, l'a dotée d’une gigantesque fortune qui lui permet de s’émanciper de la tutelle de son père et qui fait d’elle la princesse la plus riche et la plus titrée d’Europe. Choyée par la reine Anne d’Autriche et Louis XIII, alors sans enfant, la petite Anne-Marie-Louise rêve longtemps d’épouser leur premier-né, le futur roi Louis XIV. Néanmoins, ce très tendre espoir est détruit lorsque, par amour pour son père, le duc d’Orléans, elle se mêle à La Fronde en 1651. À Orléans, elle tient tête aux troupes du Roi Soleil, son cousin, et, de retour à Paris, elle fait donner le canon pour sauver le prince de Condé. Louis XIV ne pourra lui pardonner cette traîtrise et elle se sera contrainte à l’exil pendant de longues années.
Les historiens, écrivains, maîtres de conférences ou directeurs de musée intervenant dans ce film, comme Jean d’Ormesson dont la famille maternelle a racheté le château de Saint-Fargeau au XVIIIe siècle, s’accordent assez bien pour parler de la Grande Mademoiselle comme d’une enfant gâtée, grande, blonde aux yeux bleus, au nez « bourbon » et à l’ensemble assez hommasse. Avec une rente annuelle de plus de 500 000 livres issue des multiples propriétés acquises au fil des années, soit l'équivalent de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, cette princesse de France attire à elle les partis les plus intéressés d’Europe. Cet argent est pourtant loin de la rendre heureuse, l'indépendance qu'il lui offre étant inimaginable pour une femme, à cette époque. Excellente gestionnaire, Anne-Marie-Louise se révèle beaucoup moins douée lorsqu’il s’agit de ses sentiments... C’est ainsi qu’à 43 ans, elle tombe dans les rets d’un coureur de jupon, celui qui n’est encore que le comte de Lauzun, « un dandy d'avant les dandies », comme le nomme Barbey d’Aurevilly. L’ambitieux est colérique et passe dix ans en prison pour avoir insultée Madame de Montespan. La Grande Mademoiselle n’aura de cesse de le libérer pour l’épouser en secret… mais ce sera pour son malheur.
Diane Ermel
Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la « Grande Mademoiselle » est une princesse milliardaire et insoumise ! Petite-fille d’Henri IV, nièce de Louis XIII et cousine de Louis XIV, la Grande Mademoiselle rejoint le camp de La Fronde contre le pouvoir royal. Intrépide et téméraire, la jeune femme prend part aux combats et n’hésite pas à faire tirer les canons sur les troupes de son cousin, le Roi Soleil… qu’elle rêve pourtant d’épouser ! Un crime de lèse-majesté qu’elle paiera par cinq années d’exil.
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Présenté par Stéphane Bern
Proposé par Jean-Louis Remilleux
Réalisé par Jean-Edouard Choppin
Une production Société Européenne de Production
Avec la participation de France Télévisions