Nombreux sont ceux qui ont espéré percer les secrets des pyramides d’Égypte… Une mission internationale a eu l’autorisation de sonder celle de Kheops et fait une découverte exceptionnelle : une cavité d’environ trente mètres. Ce documentaire retrace l’histoire de cette aventure humaine et scientifique hors du commun.
Depuis 4 500 ans, les pyramides de Gizeh fascinent. Comment ont-elles été édifiées ? Sont-elles seulement des tombeaux ? Peut-on encore y découvrir des chambres ou des passages secrets ? Bien décidés à percer ces mystères, les cofondateurs de l’Institut HIP (Heritage Innovation Preservation), Hany Helal, professeur à la faculté d’ingénierie de l’université du Caire, et Mehdi Tayoubi, spécialiste en stratégie d’innovation chez Dassault Systèmes, ont un rêve : scanner ces géants de pierre grâce aux dernières technologies.
En 2015, l’ambitieuse mission scientifique ScanPyramids est officiellement lancée. Sous l’égide du ministère égyptien des Antiquités, de la faculté d’ingénierie de l’université du Caire et de l’Institut français HIP, ce projet réunit une équipe internationale composée d’ingénieurs en infrarouge thermique, d’experts en modélisation 3D et de chercheurs en physique des particules. Ils sont égyptiens, français, japonais ou canadiens et ont tous le même objectif : sonder, à l’aide de technologies non invasives, le cœur de l’une des sept merveilles du monde antique, la pyramide de Kheops. La structure interne de ce pharaonique édifice a été mise au jour par Al-Mamun, calife féru de sciences et de mystères, au IXe siècle. Depuis, mus par une légende figurant sur le papyrus Westcar datant de 1 700 avant J.-C. et conservé à Berlin, nombre d’explorateurs ont scruté et étudié sans relâche cette merveille architecturale. Sans succès.
À la recherche de cavités inconnues
« Il y a plein de théories sur les pyramides de l’Ancien Empire, souligne Mehdi Tayoubi, déjà confronté à la réalité du terrain lors la mission Djedi en 2010. À l’époque, je me suis demandé s’il n’existait pas d’autres techniques non issues du monde de l’égyptologie qui nous permettraient de voir à travers ces constructions sans y toucher. » Afin de « vérifier s’il existe des structures inconnues » dans la dernière demeure du pharaon Kheops, plusieurs équipes multidisciplinaires vont utiliser les technologies les plus innovantes. Grâce à la thermographie infrarouge, des experts français et québécois cherchent des différences de température qui peuvent trahir la présence de cavités sous la surface. Puis, trois équipes de physiciens venues de l’université de Nagoya au Japon, du KEK (High Energy Accelerator Research Organization) et du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) placent à l’intérieur et à l’extérieur de la pyramide des détecteurs de muons. Ces particules cosmiques qui traversent la matière permettent de détecter des différences de densité. La radiographie par muons, développée au Japon pour ausculter les volcans, a pour objectif de vérifier et de visualiser avec précision la présence de structures inconnues au sein de l’édifice. Ces scientifiques vont-ils découvrir ce que beaucoup cherchent depuis des siècles ?
Amandine Deroubaix
Documentaire
Durée 85 min
Auteure-réalisatrice Florence Tran, avec la collaboration de Pascal Cuissot
Production Bonne Pioche, France Télévisions, NHK, HIP Institute et la faculté des ingénieurs de l’université du Caire, en association avec Thirteen Productions LLC pour WNet et Curiosity Stream
Année 2017
#scienceF5