Jardin
Les nouveaux nomades

Chroniques Méditerranéennes, le doc

"Jardins d'Eden"
Inédit - Dimanche 25 septembre à 12h55 - Sur France 3 Côte d'Azur

Menton abrite des jardins magnifiques et secrets, au charme très britannique.

Célèbre pour ses citrons, la ville de Menton abrite aussi de merveilleux jardins, publics ou plus secrets. Ils ont été créés il y a environ un siècle par des aventuriers botanistes d’origine britannique.
Aujourd’hui encore, leurs créations ne cessent d’inspirer de nombreux jardiniers. Certains d’entre eux nous ont ouvert les portes de leurs petits paradis.

William Waterfield, propriétaire du Clos du Peyronnet, est le dernier représentant des grands jardiniers anglais de Menton. Son jardin, situé sur les hauteurs de Menton, inspiré du mouvement « Arts and crafts », a un charme britannique irrésistible, ce que confirme sa compagne, Judith.

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A sa façon, Alexandra Boyle est une exploratrice, une chasseuse de plantes exotiques. Cette ancienne éditrice néo-zélandaise qui a longtemps vécu en Angleterre, possède à Menton un écrin de verdure de deux hectares répartis sur une trentaine de niveaux. Depuis 15 ans, elle nourrit un rêve un peu fou : recréer un pan de forêt de Nouvelle-Zélande, son pays natal.

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Claude Antoniazzi est le chef jardinier de Serre de la Madone, la référence des jardins mentonnais. Son créateur, le botaniste aventurier Lawrence Johnston, n’a pas hésité pendant plus de 30 ans à expérimenter dans toutes les directions. Aujourd’hui encore, on continue à faire avancer patiemment son œuvre végétale.

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Un film d'Isabelle Ros (26')

Coproduction France 3 Côte d'Azur /
13 Productions 

Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, le titre «Jardins d’Eden» nous tire immanquablement vers la nostalgie. D’un siècle passé, d’une connaissance discrète et surtout secrète. Qu’en est-il réellement ?

Isabelle Ros : Ce film parle en effet de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème, au moment où le chemin de fer est arrivé sur la Côte d’Azur et avec lui de nombreux touristes fortunés qui logeaient dans des palaces ou des demeures privées somptueuses. C’est un milieu élitiste, coupé des réalités sociales de l’époque. Les chasseurs de plantes britanniques qui ont ramené des spécimens exotiques de leurs expéditions lointaines à Menton et crée de magnifiques jardins étaient tous issus de la bourgeoisie ou de l’aristocratie. Il fallait beaucoup de moyens pour s’adonner à ce genre de passion.

Comment ces paradis s’accommodent-ils de l’urbanisme dévorant, surtout en Côte d’Azur ?

IR : Menton est un lieu à part sur la Côte d’Azur qui bénéficie d’un microclimat très particulier où toutes les plantes exotiques peuvent pousser. Ses nombreux jardins publics et privés sont un atout touristique indéniable et sont donc protégés. Le slogan de la ville est d’ailleurs « Ma ville est un jardin ». La plupart d’entre eux sont classés monuments historiques et n’ont pas - pour le moment -  à s’inquiéter de la pression immobilière.

Les botanistes britanniques, à qui l’on doit ces créations, ont-ils leur relève ?

IR : On compte une dizaine de jardins remarquables à Menton, certains publics, d’autres privés. Les propriétaires privés sont pour la plupart britanniques, ou du moins anglophones. Ils s’inscrivent ainsi dans le sillon tracé par les botanistes aventuriers comme le Major Lawrence Johnston qui créa dans les années 1920 le jardin Serre de la Madone, un des plus beaux de Menton. Ce sont de riches passionnés qui aiment entretenir cette tradition mais qui ne sont pas particulièrement jeunes. Je ne sais pas ce que deviendront ces jardins après leur disparition d’ici quelques décennies.

Propos recueillis par Pernette Zumthor.