L'Affaire sk1

« L’Affaire SK1 » : derrière le titre énigmatique, un code génétique : celui du premier serial killer dont on détient l’empreinte génétique. Celui que l'on appelait jusqu’alors « le tueur de l'Est parisien » porte désormais un nom : Guy Georges. Pour mettre en scène cette ténébreuse affaire, et rendre à la fois compte du travail de la justice et de celui de la police, Frédéric Tellier (Les Hommes de l'ombre) a choisi d’explorer et d’entremêler deux trames : le procès (où l’on suit le travail de l’avocate de Guy Georges, Frédérique Pons, interprétée par Nathalie Baye) et la longue enquête policière qui s’enlise. Car si les pistes se multiplient, les meurtres aussi... À la brigade criminelle, Franck Magne (Raphaël Personnaz), obsédé par l’affaire, finit par assembler les pièces d’un puzzle aussi complexe que terrifiant : l’œuvre maléfique d’un tueur en série auquel personne ne veut encore croire. De cette sombre et vaste affaire, Frédéric Tellier parvient ainsi à tirer une reconstitution dense et fouillée. Mais, derrière le thriller haletant, le réalisateur n'en oublie jamais de filmer à hauteur d'homme. Un souffle d'humanité porté par l'interprétation de ses comédiens, Raphaël Personnaz, Olivier Gourmet, Michel Vuillermoz et Nathalie Baye. Alors que les flics du 36 traquent sans relâche, avec toute leur détermination et leur fragilité, le prédateur sexuel, l’avocate de Guy Georges s’évertue à débusquer, quant à elle, l’homme qui se cache derrière le monstre.

Céline Boidin-Lounis