obésité un fléau en outre mer
Investigatiôns

Obésité, un fléau en outre-mer

Magazine - Inédit - Jeudi 11 avril 2019 à 21.30 - Sur Réunion la 1ère

Avec un quart de sa population en situation de surpoids, l’Outre-mer est aujourd’hui particulièrement concerné par l’épidémie d’obésité qui frappe la planète. Enquête, aux Antilles, sur un véritable problème de santé publique.

« Ça devient préoccupant. L’espérance de vie, qui n’a cessé d’augmenter dans le monde depuis les progrès de la médecine, risque de diminuer dans les années à venir à cause de l’obésité. » Le docteur André Atallah, chef du service de réadaptation cardiovasculaire de l’hôpital de la Basse-Terre en Guadeloupe, connaît bien le sujet. Auteur de la première grande étude réalisée dans les territoires ultramarins, ce spécialiste s’est depuis longtemps engagé dans la lutte contre une situation qui s’est considérablement aggravée depuis vingt ans. Directement liée à la survenue de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, de diabète et même de certains cancers, l’obésité progresse insidieusement mais sûrement à travers la planète. La France et surtout ses départements d’Outre-mer n’échappent pas au phénomène. Aujourd’hui, on compte 23 % d’obèses aux Antilles, contre 16 % en métropole. Soit près d’un quart de la population. La Martinique et la Guadeloupe paient ainsi un lourd tribut à la modernité et à la mondialisation. Autosuffisantes en matière agroalimentaire en 1945, les Îles ne couvrent plus que 10 à 15 % de leurs besoins actuels. 80 % des terres arables sont occupées par des exploitations de cannes à sucre et de bananes destinées à l’exportation. Résultat : la plupart des aliments disponibles dans les rayons des supermarchés sont importés. Changement de mode de vie oblige, les Antillais cuisinent moins et consomment volontiers des plats préparés accompagnés de sodas et autres jus en bouteille. Or, pour satisfaire aux prétendus goûts de la clientèle locale, ces produits finis contiennent plus de sucre, de sel et de graisse que ceux que l’on trouve en métropole ! Par ailleurs, l’urbanisation a contribué à la sédentarisation de la population et notamment celle des enfants qui, selon le Dr Atallah, « ne marchent plus 3 kilomètres chaque jour pour aller à l’école ».

Pour freiner la progression de l’obésité, il faut donc reprendre de bonnes habitudes. Sur les deux îles, on ne manque pas d’idées pour faire passer le message. L’association martiniquaise des diabétiques profite du moindre événement sportif pour faire de la prévention et des dépistages gratuits. À la télévision, sur 1ère, une diététicienne prodigue des conseils en matière de nutrition. Des agriculteurs réunis au sein de l’association Orgapeyi proposent la vente directe de fruits et légumes locaux cultivés sans engrais chimiques. D’autres distribuent des paniers de produits frais aux plus démunis pour lutter contre la malbouffe. À l’école, des professeurs engagés comme Sandrine Auffray animent des ateliers mêlant sport et nutrition. Et, en Guadeloupe, pour attirer les plus récalcitrants, on a mis en place dans toutes les communes les « P3S », les parcours sportifs de santé sécurisés, qui permettent à chacun de pratiquer une activité physique gratuitement. Un véritable succès.

Beatriz Loiseau

Documentaire

Réalisation Serge Coffe

Production ASLC productions / EGO productions, avec la participation de France Télévisions

2015

Durée 52 min

 

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Lison Dambreville
Responsable Communication&Marketing Réunion la 1ère