C dans l’air

Entretien avec Caroline Roux et Bruce Toussaint

Bruce Toussaint, vous arrivez sur C dans l’air. Caroline Roux, vous êtes une habituée de l’émission. Qu’est-ce que ce magazine représente pour vous ?

C. R. : J’envisage toujours avec le même enthousiasme de faire cette émission. En plus, cette année va être dingue politiquement. Il faut également faire preuve de beaucoup d’humilité, pour garder une vraie exigence au niveau du contenu, comme cela a toujours été le cas. Petite cerise sur le gâteau : présenter cette émission aux côtés de Bruce Toussaint, un ami, est une belle surprise !
B. T. : En ce qui me concerne, c’est carrément une fierté. Je regarde cette émission depuis toujours. C’est une référence, une institution. Yves Calvi a eu raison de dire qu’elle a marqué la télévision. Je suis honoré d’avoir été choisi pour la présenter deux jours par semaine. Je suis même impatient.

Quelle est, pour vous, la recette du succès de C dans l’air ?

C. R. : Elle est à part. À un moment où tout le monde veut l’information, l’explication et le décryptage dans la même heure, elle se met à côté du flot continu, de l’hystérie, du buzz… Elle donne le temps aux experts de s’expliquer, de discuter sur un sujet. En fait, elle est du côté de l’intelligence, du dialogue, du respect. Cette émission fonctionne parce qu’elle est singulière et qu’elle apporte une valeur ajoutée dans un monde où tout va trop vite.
B. T. : C’est aussi grâce au talent et au travail d’Yves Calvi et de la rédaction, tout au long de ces années. Il y a en coulisses une équipe qui prépare les émissions et réalise des reportages assez longs, qui permettent vraiment d’approfondir les sujets et les angles. Je crois que le secret du succès de C dans l’air, c’est aussi la stabilité.

Et peut-être aussi le côté interactif ?

C. R. : Aujourd’hui, on met de l’interactivité partout, mais cela fait quinze ans que C dans l’air a fait entrer les téléspectateurs et leurs questionnements dans une émission.
B. T. : C’est vraiment intéressant, intelligent, complémentaire et, souvent, je suis frappé par leurs questions.
C. R. : Elles sont brillantes. Quand je présente les questions, parfois je me dis : mais pourquoi n’y ai-je pas pensé ? C’est la question que j’aurais dû poser au début de l’émission.

© Delphine Ghosarossian / Sipa pour FTV

Animer un débat de plus d’une heure en direct représente un énorme travail. Comment vous y préparez-vous ?

C. R. : Tout le temps ! Quand on est gourmand d’information, on suit l’actu, on lit aussi les pages d’analyse… La nourriture est là en permanence. J’ai les sujets vers 11 heures-11 h 30, et les angles des reportages arrivent un peu plus tard. Se préparer à C dans l’air, c’est déblayer un sujet, comprendre les problématiques. Mais il faut aussi garder sa part de curiosité et accepter d’aller à la découverte de ce que vont nous apporter les experts en plateau.
B. T. : L’émission est extrêmement bien préparée par toute une équipe. Le présentateur est donc mis dans les meilleures conditions pour faire ce travail de pédagogie, de passeur. Ce en quoi il est aidé par les invités.

Bruce Toussaint, qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre l’aventure C dans l’air ?

B. T. : Après cinq ans de matinale, à la fois à la radio et à la télévision, je suis content de changer de rythme et d’aborder un nouveau défi. Mais, surtout, je suis ravi d’arriver à France 5. C’est une chaîne reconnue et porteuse de valeurs, dans laquelle je me retrouve, à la fois en tant que téléspectateur et que journaliste. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont fait accepter tout de suite la proposition faite par Nathalie Darrigrand, la directrice exécutive de la chaîne. C’est un beau cadeau qui ne se refuse pas.

D’après vous, Caroline, quels sont les atouts de Bruce Toussaint pour cette émission ?

C. R. : Sa principale qualité est sa solidité. À l’antenne, il a une sérénité très rassurante. Quand Nathalie Darrigrand m’a annoncé que ce serait lui, c’était comme une évidence. Il a les mêmes qualités humaines qu’Yves Calvi. On est tous les trois de la même école : celle des journalistes besogneux. On n’est pas là pour devenir des vedettes, mais pour bien faire notre boulot, avec une vraie curiosité journalistique.

Avez-vous envie d’apporter des changements à cette recette qui a fait ses preuves ou au contraire souhaitez-vous pérenniser le concept ?

B. T. : L’idée est de poursuivre cette aventure telle qu’elle existe depuis quinze ans. Nous ne voulons surtout pas changer la formule. Le téléspectateur est très attaché à cette façon d’appréhender l’actualité. Nous souhaitons vraiment le rassurer, lui dire qu’il va retrouver son émission, qu’il ne s’inquiète pas.

Propos recueillis par Amandine Deroubaix