POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS

Et pour quelques dollars de plus

Film - Jeudi 21 juillet à 20.55

France 3 dégaine – plus vite que son ombre – un cycle consacré aux westerns cultes. L’occasion notamment de (re)voir la « trilogie du dollar » de Sergio Leone. Après Pour une poignée de dollars et avant Le Bon, la Brute et le Truand, place à Et pour quelques dollars de plus, autre chef-d’œuvre du western spaghetti.

 

 

Après Pour une poignée de dollars et avant Le Bon, la Brute et le Truand, deuxième volet de la « trilogie du dollar » signée Sergio Leone. Soit la parfaite illustration de ce que, dans les années 1960, on a appelé, non sans condescendance, le « western spaghetti », auquel Sergio Leone a su donner ses lettres de noblesse. Retrouvant Clint Eastwood après le succès de leur précédente collaboration, le réalisateur le coiffe du même poncho usé et lui confie le même rôle énigmatique, celui d’un chasseur de primes sans nom et sans scrupule, pour l’entraîner dans une improbable chasse à l’homme où se croisent un colonel rigide à la gâchette facile (Lee Van Cleef) et un tueur sanguinaire (Gian Maria Volonte), entourés d’une bande de truands aux méthodes aussi détestables que délectables. L’histoire n’a, évidemment, que très peu d’intérêt, recyclant tous les poncifs du genre, à mi-chemin entre parodie et hommage. Tout le talent de Sergio Leone consiste à rester « entre », justement, et à s’emparer de ces clichés pour trouver une voie médiane, bien à lui, stylisée et hypnotique. La musique sifflotante d’Ennio Morricone, les dents serrées de Clint Eastwood, le regard perçant de Lee Van Cleef, les trognes impayables des seconds rôles, les silences qui s’éternisent, les très-très gros plans ou les longs-longs travellings aériens… Et pour quelques dollars de plus est le genre de film-puzzle dont chaque élément est depuis longtemps entré dans la postérité, comme une pure pépite de cinéma. C’est que Sergio Leone filme en amateur, dans le meilleur sens du terme. Comme quelqu’un qui aime. Mieux : comme quelqu’un qui aime aimer, qui n’a de cesse de transmettre sa passion. On peut voir, derrière chaque scène de son film, une déclaration d’amour renouvelée envers son art. Le réalisateur s’y donne chaque fois corps et âme, y met intensité et fougue, sans jamais se départir d’une pointe de malice – son fameux humour noir, qui est un clin d’œil supplémentaire adressé au spectateur. Et, une fois le puzzle assemblé, au bout de plus de deux heures de duels au soleil et de répliques cultes, le tout s’impose avec une classe, une cohérence et une générosité rares, transcendant la somme de ses parties. Du grand art !

Cyrille Latour 

Film réalisé par Sergio Leone (1966)

Scénario de Sergio Leone, Fulvio Morsella, Luciano Vincenzoni, Sergio Donati et Fernando Di Leo

Compositeur Ennio Morricone

Avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte, Mara Krupp, Luigi Pistilli, Klaus Kinski...

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« L'Indien », bandit cruel et fou, s'est évadé de prison. Il se prépare à attaquer la banque d'El Paso, la mieux gardée de tout l'Ouest, avec une quinzaine d'autres malfaiteurs. « Le Manchot » et le colonel Douglas Mortimer, deux chasseurs de primes concurrents, décident, après une confrontation tendue, de faire finalement équipe pour arrêter les bandits. Mais leurs motivations ne sont pas forcément les mêmes...

Le duel

France 3 propose un cycle consacré aux westerns cultes. L’occasion de (re)voir la « trilogie du dollar » dans son intégralité (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand), suivie de Il était une fois dans l’Ouest que Sergio Leone réalisa par la suite, en 1968. Un autre chef-d’œuvre de style et de noirceur qui, en révélant les cicatrices de la conquête de l’Ouest, fait peu à peu le lien entre les westerns spaghetti et américain. Depuis, Hollywood n’a eu de cesse d’interroger sa propre histoire en revisitant son genre de prédilection – ou de revisiter son histoire en interrogeant le western. Dernier exemple en date, le très âpre et épuré Open Range que Kevin Costner a tourné en 2003, comme un retour aux sources du western. De quoi conclure en beauté ce cycle colt et culte.

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