Des jeunes Calédoniens en quête d'un destin commun ©Merapi Production
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Des jeunes calédoniens en quête de destin commun

Mardi 23 août 2022 à 20h00
TELEVISION

« La Nouvelle-Calédonie doit apprendre à faire confiance à ses jeunes »

Le 12 décembre 2021 se tenait le 3e référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie. L’occasion pour quatre jeunes de s’interroger sur l’imbrication entre leur avenir individuel et le destin commun qu’ils doivent édifier. Le documentaire « Des jeunes calédoniens en quête d’un destin commun » de Florence d’Arthuys va à la rencontre d’une jeune génération au cœur d’un avenir en suspens. 

Où qu’ils soient, les jeunes calédoniens sont impactés par l’avenir de leur pays qui déterminent le leur. Ils sont près de 3 000 étudiants en France métropolitaine et gardent toujours à l’esprit la place qu’ils pourraient prendre dans leur pays à la fin de leur formation. Dans ce documentaire, la réalisatrice Florence d’Arthuys suit quatre étudiants de la Cité universitaire de Paris : Hmana, Idane, Juan et Kuelani. 
Le 3e et dernier référendum d’autodétermination du 12 décembre 2021, a été l’occasion de s’interroger sur l’imbrication entre leur avenir individuel et le destin commun qu’ils doivent édifier. Au-delà des opinions et des convictions politiques, chacun exprime son rapport à sa terre natale, et parle de l’importance de faire des études, de partir du pays pour mieux y revenir et de créer, ainsi, un destin commun. 

Acquérir les compétences utiles

Avant de tourner ce documentaire, Florence d’Arthuys a vécu quatre ans sur le Territoire. « Après différents films purement sociétaux, je me suis intéressée au contexte politique calédonien, explique-t-elle. J’ai essayé de comprendre ses codes, son fonctionnement et sa hiérarchie qui sont propres et uniques, comparables à aucun autre modèle. » 
En marge du 3e référendum, elle a souhaité donner la parole à la jeunesse calédonienne du pays. Une jeunesse de tous horizons, toutes ethnies, et qui vient faire ses études pour se former en métropole et acquérir les compétences utiles à leur pays. « C’est un film d’auteur de par son ambition première, mais aussi un film de personnages qui nous embarque dans leur “moi personnel”, leur être profond, leur dimension qu’ils veulent bien nous livrer. »

« Partir pour ramener ce qu’il y a de mieux »

Hmana est en master 2 en Contentieux public à Paris La Sorbonne. Pour lui, « la solution n’est ni dans le Oui, ni dans le Non, mais dans les hommes et les femmes qui veulent construire le pays. » Une construction qui se fera nécessairement avec les autres communautés. « On ne peut pas imaginer la Calédonie autrement. » 
Pour Kuelani, diplômée de Sciences-Po Paris, titulaire d’un master 2 en Internationale public management, être partie lui permet de revenir « avec nouvelle vision du pays, plus éveillée, plus fine sur les plans politique, économique et social ». « La Nouvelle-Calédonie est un pays qui doit apprendre à se faire confiance, à faire confiance à ses jeunes, à qui il faudra peut-être leur laisser de la place », assure la jeune fille.
Juan, en master de marketing à Sciences-Po Paris, croit au destin commun parce que « nous aspirons tous à vivre ensemble, dans une société pacifiée, où tout le monde a sa place. » Pour lui, « être calédonien, c’est celui qui va vers les autres communautés. » 
Enfin, Idane, diplômée de Sciences-Po Paris, titulaire d’un master 2 en politique environnementale, insiste sur l’importance de partir étudier ailleurs « pour en ramener ce qu’il y a de mieux ». « En Nouvelle-Calédonie, il y a tout à faire. C’est une chance. Donc, faisons les choses bien. Nous, les jeunes, avons notre place dans la création de notre avenir. Nous avons, nous aussi, une vision, des projets et avons envie et besoin d’agir. »