Temps fort SEM 51 - Dossier de presse
L’année 2018 marque le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Notre île reste profondément marquée par cette douloureuse histoire. En moins de 2 siècles, plus de 200 000 femmes, hommes et enfants auraient été victimes de la traite. Soit près du quart de la population actuelle de l’île. A cette occasion à 21h45 Réunion la 1ère TV vous propose ce documentaire inédit de Serge Marizy et Sylvie Chaussée Hostein.
Tout commence à partir de 1665, lorsque la Compagnie Française des Indes orientales s’installe dans l’océan Indien. Le terreau est propice à l’esclavage : ici la traite négrière existait avant l’arrivée des Européens. La traite de l'esclavage suit en effet un circuit très large et avec Zanzibar comme plaque-tournante. Dès lors, ces esclaves n’ont qu’une idée : retrouver leur liberté. Aussi, dès le début du peuplement de l’île, celles et ceux qui parviennent à s’enfuir se réfugient dans les Hauts. C’est ainsi que commence la grande aventure du marronage.
Face à ces horreurs, vers la fin du XVIIIe siècle, une prise de conscience apparaît en France. Se crée alors la « Société des Amis des Noirs » qui va militer pour l’abolition de l’esclavage. Sous la Convention, elle réussira à faire adopter un premier texte qui, malheureusement, ne sera pas appliqué.
Il faut attendre le 27 avril 1848, sous la Seconde République, pour qu’un nouveau décret d’abolition soit promulgué, instaurant aussi l’égalité citoyenne pour les descendants d’esclaves. L’esclavage est donc officiellement aboli, mais, de peur d’un soulèvement, personne n’en parle ! C’est l’omerta.
Pour éviter un bain de sang à La Réunion, un émissaire chargé de missions délicates y est envoyé. Son nom restera dans l’Histoire : Sarda Garriga. Ce n’est donc qu’après la campagne sucrière, le 20 décembre 1848, que Sarda va s’adresser aux esclaves pour annoncer l'Abolition de l'esclavage.
Ce jour-là, officiellement 62 000 personnes sont libérées de l’esclavage. Les historiens estiment cependant que leur nombre réel pourrait approcher les 70 000.
Afin d’honorer ces victimes de la traite et leurs ancêtres, un travail a été engagé en 2004 par l’historien Sudel Fuma : des stèles ont été dressées à Madagascar, puis à St-Paul et tout au long du chemin suivi par ces femmes et ces hommes.
Du drame de l’esclavage, est né à La Réunion un miracle, celui de la créolité. Autour d’une langue nouvelle, le créole, c’est tout un art de vivre, bien spécifique à notre île, qui apparaît : Le Vivre Ensemble
Co Production : Zone Australe – Région Réunion
Texte et voix Sylvie Chaussée Hostein
Réalisation : Serge Marizy
Septembre 2018
Distingué par l’UNESCO, reconnu dans le monde entier, pratiqué par des musiciens de tous horizons, le maloya est devenu le socle des musiques actuelles réunionnaises et l’emblème culturel de l’île.
Il a conquis une telle reconnaissance qu’il est aujourd’hui difficile d’imaginer la détermination et le courage qu’il a fallu pour défendre cette expression populaire clandestine car considérée comme subversive avant les années 80
Le film Élie ou les forges de la Liberté, réalisé par le Réunionnais William Cally et co-écrit par l’historien Sudel Fuma, a été tourné de juillet à septembre 2011. Au gré des entretiens menés avec plusieurs historiens de renom, ce documentaire, illustré par de superbes séquences de fiction, retrace pour la première fois les chroniques méconnues de la Révolte des esclaves de Saint-Leu de 1811
Le 8 novembre 1811 à Saint-Leu, petite bourgade de l’île Bourbon, aujourd’hui La Réunion, s’est déroulé un événement exceptionnel, unique dans l’histoire insulaire… Un événement pourtant pratiquement oublié de nos jours. Il s’agit de la révolte de Saint-Leu ; le soulèvement de plusieurs centaines d’esclaves qui, avant d’être trahis et impitoyablement réprimés par les autorités, ébranlèrent quelques jours durant le système colonial. Jamais un tel événement ne s’était produit depuis l’institutionnalisation du Code Noir à Bourbon en 1724. Les sons de cette révolte et l’aura de ses meneurs furent, bien entendu, prudemment et consciencieusement effacés au fil du temps par les chroniqueurs coloniaux. Aussi, à l’occasion du bicentenaire de cet événement, ce film s’est posé comme un acte de mémoire à l’égard de tous ces êtres humains qui ont défendu alors la cause la plus digne qui soit : leur liberté.
Auteur-Réalisateur : William Cally
Co-auteur : Sudel Fuma
Genre : Docu-Fiction
Durée : 52 mn
Production :Kapali Studios
Co-production France Télévision
Date de sortie 2011
Ses ancêtres étaient des esclaves. Lui est né en 1935 à Saint-Pierre dans une case en paille. Après quelques années d’école, la guerre arrive. Alors, le petit Firmin va travailler dans les champs de canne. A la nuit tombée, il entend les anciens jouer et chanter le maloya, la musique des esclaves. A son tour, il apprend à le jouer et à le chanter.
Mais à l’époque, le maloya se chante et se danse en cachette. Car, même s’il n’a jamais été officiellement interdit, le maloya était considéré comme la musique qui fédérait les communistes et les autonomistes et ces derniers faisaient les frais d’une sévère répression. Par exemple, lorsque Firmy Viry était invité à jouer à Saint-Denis, il devait dissimuler ses instruments sous des branchages dans la caisse de la camionnette.
Malgré toutes ces tracasseries, en 1976 un premier disque de maloya est enregistré lors du congrès du PCR au Port. Cependant c’est seulement depuis 1981, que le maloya a pu s’exprimer en toute liberté partout dans l’île.
Aujourd’hui encore, Firmin Viry continue à couper la canne et à chanter son maloya à travers ses propres compositions ou des airs traditionnels comme “Valé valé” qu’il a adapté et qui est devenu un standard de la musique réunionnaise.
Présentation : Jean-Marc Collienne
Coproduction Bis Répétita / Réunion 1ère
Durée : 52mn
Apparu sur l'île de la Réunion (océan Indien) dès la fin du XVIIe siècle, le maloya était dans les plantations, la musique et la danse des esclaves. Comment cette musique, un temps gommée de la mémoire des Créoles, est-elle redevenue un moyen d'expression majeur de l'identité réunionnaise au cours de ces vingt dernières années?
Réalisatrice & Productrice Marie-Claude Lui-van-Sheng
Durée : 52 min
France - 1998
Du Mozambique en mai 2014, au Danemark en juillet 2015, en passant par la Réunion (Paniandy, les Camélias, Saint-Denis, Saint-Leu, Saint-Benoît), ce film est un voyage au cœur du Maloya en compagnie de deux artistes habités par cette musique ancestrale, magnifique ode à la liberté.
Christine Salem et Olivier Araste sont deux chanteurs de Maloya : chacun à la tête d’un groupe populaire. Ils sont charismatiques car "habités" par cette musique héritée des esclaves, qui s’apparente à un blues réunionnais. Leur inspiration est mystique. Ils invoquent les ancêtres pour leur demander force et protection. A eux deux et à leur manière, ils racontent l’histoire du Maloya moderne. Ils écrivent le nom d’un Maloya qui continue, sans relâche, à crier sa soif de liberté.
Réalisation : Anaïs Charles-Dominique
Production : Tiktak Production
Avec le soutien de la Région Réunion, le CNC, France Télévisions, Canal+
Année : 2015