Documentaire inédit

Horizons : Les nuits bleues de l'indépendance

Lundi 19 septembre 2022 à 20.05

Dans ce documentaire inédit, Jean-Philippe Pascal nous plonge dans une période de fort questionnement identitaire et politique.

 

" Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir " Frantz Fanon

Au plus fort du mouvement patriotique à la fin des années 70, la Guadeloupe a connu une poussée de fièvre indépendantiste. Entre 1980 et 1987, les gouvernements français de droite et de gauche vont être confrontés à une lutte armée orchestrée par le GLA ( Groupe de Libération Armée de la Guadeloupe) puis par l'ARC ( Alliance Révolutionnaire Caraïbe). Des militants indépendantistes qui vont perpétrer une centaine d'attentats à l'explosif principalement sur le territoire de la Guadeloupe, mais aussi en Martinique, en Guyane et dans l'Hexagone. On dénombre une dizaine de morts liés directement ou indirectement à ces actions révolutionnaires. A la tête de cette organisation patriotique Luc REINETTE, militant indépendantiste, ancien cadre à la société HLM de la Guadeloupe.

 

Les personnages : 

Luc REINETTE, militant anticolonialiste et indépendantiste 

Yves BONNET, préfet de la Guadeloupe entre mars 1986 et novembre 1987

Jacques CANNEVAL, journaliste 

Edouard BOULOGNE, professeur de philosophie et écrivain 

Christian CHARRIERE-BOURNAZEL, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris.

 

Écriture et entretiens : Jean-Philippe Pascal

Réalisation et montage : Vianney Sotès

Images : Andy Songo, Vianney Sotès, Pascal Théophile, André Baille-Barelle, Benjamin Boqué

Musique originale : Fred Deshayes

Mixage : Eric de la Rochette (Studio Belleville)

Production : Beau comme une Image / Beau Comme les Antilles / France Télévisions / Martinique la 1ère

Producteur : Frédéric Tyrode Saint-Louis

En partenariat avec : JP Consult

Durée : 69mn

Année : 2022

♦ Trois questions à Jean-Philippe PASCAL, l'auteur

 

 

Journaliste professionnel depuis 40 ans, Jean-Philippe PASCAL a débuté sa carrière comme Rédacteur-reporter en 1977 en Guadeloupe puis a exercé les fonctions de Responsable d'édition à la Réunion, Rédacteur en chef à RFO Guadeloupe, et Rédacteur en chef en Nouvelle-Calédonie. En décembre 2004, il est nommé Directeur Régional de RFO Guadeloupe. Puis en août 2009, il prend la Direction de Martinique La 1ère jusqu'en 2014, ensuite celle de Polynésie La 1ère avant d'être nommé en Nouvelle-Calédonie Directeur régional jusqu'en 2019 où il a accompagné le processus d'évolution statutaire du Territoire par un projet éditorial avec les équipes de Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Entre 1980 et 1987, il a eu l'occasion de couvrir les attentats en Guadeloupe. Par ailleurs, Jean-Philippe PASCAL a réalisé des magazines et documentaires et contribué à l'évolution des tranches d'information proposées par les rédactions 1ère.

1 – Conçu comme une enquête historique, comment avez-vous abordé et écrit ce film ?

J'ai eu envie de faire ce film pour plusieurs raisons : la première, c'est parce que j'avais vécu ces évènements en tant que journaliste à RFO Guadeloupe entre 1980 et 1988, je couvrais le factuel, mais je ne suis pas allé en profondeur et j'estimais qu'il y avait des choses qui devaient être complétées et surtout qui devaient être connues. Et c'est la raison pour laquelle j'ai appris un certain nombre de choses que je ne savais pas : deux exemples très concrets comme l'existence de négociations secrètes entre les militants indépendantistes et l'Etat français, pour essayer de se mettre d'accord sur un processus d'évolution statutaire et institutionnel de la Guadeloupe, ces négociations ont échoué mais ont existé. La deuxième raison c'est que je pars du principe que l'histoire doit être dite qu'elle soit douloureuse ou réjouissante, c'est une période que nous guadeloupéens nous avons vécu, avec à la fois de la fierté parfois, mais aussi de l'angoisse car on vivait dans la peur des attentats à la bombe, et je me suis dit qu'il fallait traduire l'atmosphère et l'état d'esprit de cette période là.

2- Selon vous, est ce que les conséquences de cette crise indépendantiste se font encore sentir aujourd’hui ? 

Je pense que le sujet est d'actualité aujourd'hui, parce que l'on parle beaucoup dévolution statutaire et institutionnelle, et déjà dans les années 80 se posait cette question. On voit que 40 ans après ça n'a pas évolué, le débat est toujours sur la table, ce film devrait ouvrir de nouveau la réflexion sur cette évolution statutaire de la Guadeloupe 

3- Quel regard Luc Reinette, principal protagoniste de ces évènements pose-t-il sur ce documentaire ?

Quand j'ai pris contact avec Luc Reinette pour lui faire part de l'ambition éditoriale de ce projet, il a tout de suite accepté. J'ai été un peu surpris car Michel, son frère, l'avait déjà sollicité et il avait refusé de le faire; et donc c'est un honneur pour moi qu'il accepte sachant que ce n'était pas un portrait de Luc Reinette, mais je revenais sur la période des années 80 à 89, jusqu'à sa libération, et que c'était l'histoire de cette période et du mouvement indépendantiste en Guadeloupe, ce qu'il reste aujourd'hui de cette mouvance indépendantiste et patriotique, il a donc accepté le principe. Ce qui était déterminant aussi, c'était de retrouver le représentant de l'état de l'époque, le préfet Mr Yves Bonnet, qui avait entamé une partie de bras de fer entre le mouvement de Luc Reinette et l'état français. C'est avec l'accord de ces deux protagonistes que j'ai décidé de réaliser ce film. Tous les personnages dans ce documentaire ont été d'une très grande sincérité, 40 ans après on sentait que la parole était libérée, et les choses méconnues ont été dites. Il risque d'y avoir quelques révélations dans ce documentaire.

Propos recueillis par S.MICHEL

♦ Vianney SOTÈS, le réalisateur

Né à Nantes en 1978, technicien polyvalent depuis 1999, Vianney SOTES est diplômé d'un BTS audiovisuel ( image). Il a travaillé à Paris puis à Toulouse dans une webtv occitane avant de rejoindre la Martinique en 2002.

C'est au travers du clip et du magazine qu'on lui confie ses premières responsabilités de réalisateur, cadreur, monteur. Les premières réalisations de films documentaires viennent à partir de 2014, le plus souvent en collaboration avec des auteur(e)s tel(le)s que Véronique Chainon, Laure Martin Hernandez, Michel Reinette, William Zébina ou encore Mathieu Méranville.

Depuis 2020, il s'est réinstallé à Nantes mais continue de travailler régulièrement pour la valorisation des territoires ultramarins au travers de films documentaires et magazines.

Vianney Sotès, Luc Reinette et Jean-Philippe Pascal

Luc Reinette

Jacques Canneval

Edouard Boulogne

Christian Charrière-Bournazel

Mr Hermantin

Luc Reinette

Sabine Michel
Responsable projets et actions de communication Guadeloupe la 1ère