Quand les hommes nous font rire

Après les femmes, place aux hommes pour nous faire rire. Attention à vos zygomatiques, soirée exceptionnelle avec des grands du rire, des docteurs en humour ! Si vous riez à vous en décrocher la mâchoire, on vous aura prévenus… C’est vous qui voyez, comme dirait l’un d’eux.

Des années 60 à aujourd’hui, les numéros n’ont pas pris une ride ! Les humoristes prennent un malin plaisir à revisiter le quotidien et à nous en montrer l’absurdité, propice au comique de situation. Quand les hommes nous font rire est une émission composée non seulement de sketches d’artistes comiques, mais aussi de chansons cultes. Ce sont ainsi les mélodies de Bourvil, Henri Salvador, Joe Dassin, Christophe, Nino Ferrer, Carlos ou encore Claude François qui illustrent les thèmes abordés.

Les thèmes ? Les vacances, revues par Les Chevaliers du Fiel, auxquels manque une savonnette dans la chambre d’hôtel. Le sport, avec un « carton rose » à Guy Bedos, quand son compagnon gardien de but lui intime l’ordre de lui tirer des penaltys à minuit. La police, avec Les Inconnus et leur « unité 22 », ou Bernard Mabille, qui a une dent contre les radars. Les voyages, qui forment la jeunesse, dit-on… Le Comte de Bouderbala en profite pour dire tout le bien qu’il pense des Américains au détriment des Français (à moins que ce ne soit l’inverse…).

Mais qui dit voyages ou vacances dit malheureusement travail. Rendons donc hommage à Henri Salvador, qui chantait ce que tout le monde pensait ou pense encore tout bas : « Le travail c’est la santé / Rien faire c’est la conserver » ! Un slogan pris au mot par cette fonctionnaire des PTT, quand Fernand Raynaud tente désespérément de décrocher son mythique 22 à Asnières. Travail encore, mais manuel cette fois, avec les… masseurs ! Eh oui, il en faut pour tous les goûts, surtout quand Louis de Funès se fait masser par Mario David dans Oscar, la pièce à succès ! Mais le travail engendre inévitablement les impôts, et quand Gilles Détroit nous explique la fameuse feuille de déclaration, il y a de quoi s’arracher les cheveux.

Les médias sont eux aussi à la fête. La publicité fait les frais de l’ironie de Coluche, bien sûr, mais surtout de Titoff, qui se moque de Jo-Wilfried Tsonga et de sa publicité pour une barre chocolatée. Quant à Internet, que dire, lorsque les Bodin’s expliquent magnifiquement le principe du réseau social « Face de bouc » ?

Mais ce quotidien ne serait rien pour nos humoristes sans des histoires conjugales à se mettre sous la dent ! Ils s’en donnent à cœur joie, à démonter, décortiquer, démystifier la relation homme-femme et à étriller la gente féminine, au grand dam de celle-ci, mais pour le plus grand plaisir de ces messieurs. Du plan drague à la relation bien établie, les comiques ont tous des petites anecdotes heureuses ou malheureuses sur les évolutions amoureuses… Ainsi, Chevallier confie à Laspalès : « Moi, quand je rencontre une femme, j’ai un truc. Je lui fais sentir qu’elle doit pas s’intéresser à moi. – Ça marche ? – Mouais… »

La belle-mère et les enfants, plus précisément les ados, ne sont pas en reste ! Quand Olivier de Benoist fait l’éloge funèbre de sa belle-mère, foin d’hypocrisie… Et si les humoristes pouvaient tordre le cou de leurs chers et tendres rejetons, ils le feraient sans hésiter, à l’instar de Roland Magdane imitant sa progéniture en pleine adolescence. Mais, sous couvert d’ironie, de raillerie, nul doute que ces hommes qui nous font rire ont un cœur gros comme ça quand ils évoquent leur future paternité ou leur rôle de papa. Ainsi Gad Elmaleh : « Nous, les mecs, quand on se lève à 4h30 du matin pour faire un biberon, on aimerait presqu’il y ait un orchestre avec des choristes dans la cuisine qui chantent : “T’es un mec génial, tu fais un biberon” ! »

Mona Guerre