Nos voisins les pirates accostent sur France 3 dix-huit ans après la mémorable Famille Pirate
Avoir un pirate comme voisin, c’est vraiment cool… à condition d’avoir le cœur (et l’estomac !) bien accroché !
À Ennui-sur-Mer, la vie tranquille de Mathilde est soudain bouleversée lorsque débarque une famille de pirates, les Bâbord-Tribord. Pillage du glacier, mutinerie à l’école, partage de trésors et jambes de bois… Pour Mathilde, l’arrivée de Jim et de sa famille est un rêve devenu réalité ! Adieu l’ennui ! Quant à Jim, il s’éclate à embarquer ses nouveaux copains à l’aventure et découvre, grâce à Mathilde, les coutumes bizarres des « pieds-secs ». Mais, entre Pépé qui tire au canon pour un oui ou pour un non et la tribu d’animaux pirates à poils et à plumes, certains Ennuyeux-sur-Mer ne voient pas d’un bon œil ces nouveaux arrivants.
Inspirée du livre de Jonny Duddle, la série met en scène la confrontation de deux styles de vie, de deux cultures qui sont parfaitement conciliables. À condition de faire preuve de tolérance en acceptant les différences de l’autre. Ce que Mathilde, la pied-sec, et Jim, le pirate, font le plus naturellement du monde… Eh oui, ces deux acolytes des sept océans sont prêts à dynamiter les petites habitudes de la ville !
Série d’animation
Format 52 x 11 min
D’après le best-seller Nos voisins les pirates, de Jonny Duddle (éditions Piccolia)
Auteur de la bible graphique Jonny Duddle
Auteur de la bible littéraire Nicolas Chrétien
Directrice d’écriture Sabine Cipolla
Scénaristes Nicolas Chrétien, Sabine Cipolla, Philippe Clerc, Vincent Detre, Marie Eynard, Rémi Giordano, Vanessa Grunberg, Emmanuel Leduc, Clarisse Potoky, Sylvie Rivière, Jean-Philippe Robin, Jawad Wachill
Musique composée par Ludovic Loy
Réalisation Fabrice Fouquet
Studio d’animation Blue Spirit Studio
Production Cyber Group Studios / France Télévisons
© Cyber Group Studios
Le livre qui a inspiré la série
Jonny Duddle est illustrateur et concepteur artistique pour l’industrie cinématographique. Il a notamment participé à la création des personnages du film d’animation sorti en 2012 Les Pirates ! – Bons à rien, mauvais en tout, réalisé par Peter Lord et Jeff Newitt. En 2009, il écrit son premier livre, Le Croque-pirate, une histoire extrêmement drôle, tout en rimes et parfaite pour la lecture à haute voix. En 2012, il imagine l’arrivée de la famille Bâbord-Tribord dans le paisible village d’Ennui-sur-Mer dans Nos voisins les pirates, publié aux éditions Piccolia.
Connaissiez-vous la version de Jonny Duddle avant de l’adapter ?
Fabrice Fouquet : Je ne connaissais pas les livres de Jonny Duddle. Je les ai découverts, et plus particulièrement Nos voisins les pirates, en travaillant sur la série. Cela m’a beaucoup plu : j’adore l’humour et le regard détaché qu’il porte sur les personnages. Il y a aussi cet esprit très anglais d’être en dehors des clous sans en avoir l’air. Comme s’il était tout à fait naturel d’avoir une poule sur son chapeau, de travailler pieds nus derrière son bureau à la mairie et, pourquoi pas, de garer son galion XVIIIe devant la porte du garage du lotissement.
Quelles sont vos références de séries « pirates » ?
F. F. : Aïe ! j’imagine que c’est le moment où je devrais parler de Pirates des Caraïbes... Mais je ne les ai toujours pas vus ! Je n’ai pas de références de séries mais, comme beaucoup, une fascination pour les personnages historiques. J’ai lu l’Histoire générale des plus fameux pyrates, de Daniel Defoe. J’espère que je marque quand même un point... De toute façon, les Bâbord-Tribord ne sont qu’un prétexte à parler de l’altérité. Ils ne prennent d’ailleurs jamais la mer ! Mes références étaient plutôt dans les récits de migrants, de marginaux, d’exclus et d’intégration — et de ça, on ne manque pas. Mais la série aborde cela sur le ton de la comédie.
Quels étaient les écueils à éviter lors de son adaptation et les spécificités graphiques de l’œuvre à respecter ?
F. F. : Jonny Duddle travaille vraiment comme un peintre, avec des textures soignées, et surtout un sens de la lumière très particulier. Nous avons cherché à garder cette spécificité pour les personnages, et surtout pour les décors. Je voulais que l’espace et la profondeur de champ soient rendus par des effets de peinture et pas par des effets de flous optiques. Ç’a été difficile, mais les décorateurs ont finalement trouvé une esthétique très réussie et respectueuse du travail de l’auteur des livres.
L’auteur est-il intervenu sur la réalisation ?
F. F. : Jonny Duddle a créé tous les personnages : ceux qui sont déjà dans le livre, bien sûr, mais aussi ceux qui ont été ajoutés pour la série. Il nous a fait confiance pour les décors, puisque le livre ne montre que peu de lieux. J’ai donc réalisé des croquis en m’inspirant de sources diverses, entre la Bretagne et le pays de Galles pour les extérieurs, et des ambiances plus ou moins anglaises pour les intérieurs.
Quelle touche personnelle avez-vous apportée ?
F. F. : Une adaptation est toujours une vision, en adéquation avec l’œuvre d’origine. Dans le cas de Nos voisins les pirates, j’avais envie de respecter au plus près le graphisme du livre et son esprit. Si, au final, les 52 épisodes de la série donnent l’impression d’une fidélité à l’ouvrage d’origine, qui ne compte qu’une dizaine de pages, ma touche personnelle est d’avoir réussi ce pari. Mais c’est surtout pour la mise en scène que j’ai l’impression d’avoir pu apporter quelque chose.
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« Il fallait montrer que ce sont deux mondes avec des règles différentes. » Fabrice Fouquet
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Quels sont les thèmes abordés dans la série ?
F. F. : L’objet de la série, comme celui du livre, est l’exploration de la différence. Les pirates incarnent les étrangers qui investissent notre cadre de vie. Dans l’imaginaire collectif, ils symbolisent aussi la liberté : ils vivaient en mer, sur leurs navires, dans une certaine autogestion, en dehors des lois terrestres. Durant toute la période d’écriture, j’ai demandé aux scénaristes d’axer leurs histoires sur la différence ou la liberté, les deux grands thèmes de la série. Avec la directrice d’écriture et les scénaristes, on s’est bien amusés à aller dans ce sens. Par ailleurs, j’ai travaillé avec l’idée que les pirates chassaient les trésors comme ils auraient cherché des champignons, comme un jeu. Une fois qu’ils les ont en main, ils ne font rien de leurs pièces d’or. Je ne voulais pas qu’ils apparaissent comme des personnages cupides ou vénaux, le côté « bourgeois » et matérialiste devait plutôt être incarné par les pieds-secs. Le but était de montrer une différence, voire une confrontation de points de vue. Les pirates sont l’inverse des pieds-secs : ils ne tondent pas leur gazon, ne se soucient pas de ranger chez eux, ni de faire du bruit, mangent sardine sur sardine, ce qui écœure les villageois… Il fallait montrer que ce sont deux mondes avec des règles différentes. On a toujours veillé à ce que Mathilde et Jim ne réagissent jamais de la même manière à un événement. C’est bien entendu un moteur de comédie. Le comique vient de situations et de réactions parfois poussées à l’extrême. Les pirates pas plus que les pieds-secs ne sont épargnés. Quant aux coups de canon, lancés par Pépé, c’est une manière imagée de proférer des jurons que la décence nous oblige à étouffer !
Quel est votre personnage préféré ?
F. F. : Mathilde est touchante dans sa volonté de vouloir être pirate, tout en traînant son héritage « pied-sec ». Jim l’est autant par sa volonté de comprendre les codes, tout en ne les comprenant pas toujours dans le bon sens. C’est le rapport entre les deux que j’aime bien. Dans les histoires, on est tantôt un peu Mathilde, tantôt un peu Jim. Pépite est, quant à elle, entière, constamment dans l’excès, avec une spontanéité et une énergie dingues. Elle incarne l’essence de la « piratitude » et la liberté, avec toute son innocence. C’est la vraie héritière de la culture pirate portée par le grand-père, et celle que tout le monde voit toujours plus petite qu’elle n’est. Pépite est sans doute le personnage qui m’amuse le plus.
© Cyber Group Studios
Fiche technique
En détails
Jim
Jim est né pirate et a toujours vécu en mer. Enfin, jusqu’à ce qu’il faille poser coffres et tonneaux dans une maison pour réparer le Blackhole. Depuis, il s’initie avec plus ou moins de bonheur aux us et coutumes des pieds-secs. Si il préfère pêcher, s’entraîner au maniement de l’épée, s’élancer au bout d’une corde et trouver des trésors, Jim apprécie aussi la compagnie de Mathilde, Alexia et Max, qu’il entraîne régulièrement dans ses aventures. Des péripéties auxquelles participent Béquille, son chien à la patte de bois, et parfois Pépite, sa petite sœur. Bien que certains habitants en doutent, Jim est un garçon poli, attentionné, qui voit toujours la vie du bon côté, sauf lorsqu’il est question de malédiction.
Si Mathilde a grandi à Ennui-sur-Mer, elle ne rêve que d’aventure ! Un rêve devenu réalité avec l’arrivée des Bâbord-Tribord, ses nouveaux voisins. Astucieuse, réfléchie et bourrée d’énergie, elle a toujours des solutions aux problèmes qu’elle et Jim rencontrent lors de leurs péripéties. Plus raisonnable que son ami, elle est parfois un peu inquiète des répercussions que leurs exploits peuvent avoir ; les réactions interloquées des habitants l’amusent beaucoup. Et elle peut compter sur Jim pour l’encourager et l’aider à se dépasser, même sur la terre ferme ! Ce que craint le plus Mathilde, c’est de voir ses voisins mettre les voiles. Elle fait donc tout pour leur donner envie de rester le plus longtemps possible, quitte à faire quelques frayeurs aux habitants d’Ennui-sur-Mer…
Pépé
Pépé descend d’une longue lignée de pirates. Depuis la mise sur cale du Blackhole, il refuse de quitter le navire en raison d’un mal de terre incurable et de l’animosité qu’il porte aux pieds-secs, auxquels il a interdit l’accès. En bon pirate, Pépé manie la pétoire et le canon, et jure à longueur de journée. Un vrai ronchon qui abuse de ses armes pour marquer son désaccord, abreuvant du même coup la ville de ses boulets de canon. Deux compagnons d’équipage vivent sur le Blackhole : une mouette juchée sur la vigie et un perroquet prénommé Corsaire.
Mme Tribord, fille de Pépé, et son mari, M. Bâbord se seraient rencontrés grâce à une sirenus particulatus, ce qui en soi est difficile à prouver. Leur quotidien a peu changé depuis qu’ils ont choisi d’accoster à Ennui-sur-Mer. Dans leur maison en désordre pendouillent des poissons frais et s’entreposent des objets extraits de leur navire. Bien sûr, leurs comportements intriguent, voire inquiètent les habitants d’Ennui-sur-Mer. Mais, malgré leur côté brut de décoffrage, les Bâbord-Tribord sont des pirates pacifistes qui ne cherchent nullement à semer la zizanie autour d’eux. Leur seul défaut, creuser des trous un peu partout et s’installer chez les voisins, plutôt que dans leur navire, lorsqu’une malédiction frappe leur maison. C’est qu’on ne plaisante pas avec les malédictions lorsqu’on est un pirate !
Surnommée affectueusement Crevette par son frère, Pépite aimerait, du haut de son jeune âge, être prise au sérieux. Certes, elle n’a ni l’expérience ni les connaissances des autres Bâbord-Tribord, mais elle n’en reste pas moins une pirate, au caractère aussi marqué que son grand-père, et dont la frustration peut entraîner de grosses colères. Heureusement, elle a un frère attentionné qui cherche par tous les moyens à lui faire plaisir. Et puis elle s’est fait de nouveaux amis parmi les enfants d’Ennui-sur-Mer, avec lesquels elle adore jouer.
Les parents de Mathilde
La mère de Mathilde est une femme douce et polie. Pour elle, être discret et faire passer les autres avant soi sont des qualités essentielles qu’elle souhaite transmettre à sa fille. Si elle a du mal à comprendre les Bâbord-Tribord, elle ne les juge jamais ! Quand il n’est pas au travail, le père de Mathilde quitte rarement son foyer. Il a deux passions : le jardinage et… ne pas être dérangé ! Il est tellement dans son monde qu’il remarque finalement peu la présence des pirates. À moins, bien sûr, qu’un boulet n’atterrisse sur l’une de ses précieuses tondeuses ! S’ils se méfient un peu de l’influence de Jim, tous deux prônent des valeurs de respect des autres et de leurs différences. Ils ne peuvent donc pas interdire à Mathilde de fréquenter leurs voisins.
Alexia est la vigie de la bande. Et pour cause, son père est gardien de phare ! Sauf qu’Alexia est complètement tête en l’air. Mais quoi de plus normal quand on dort à plus de cinquante mètres du sol ? Toujours décalée, tant par son apparence que par ses goûts, cette fan d’astronomie est pourtant capable de se repérer grâce aux étoiles, comme le faisaient les pirates. Souvent indécise, elle devient, dans le feu de l’action, extrêmement alerte et efficace.
Max est l’artilleur de la bande. Il est ainsi capable de transformer n’importe quel objet de la vie courante ! Ses poches sont toujours bourrées de mécanismes, d’aiguilles, de ressorts et autres passe-partout. Avec l’arrivée de Jim, il doit avoir sans cesse de nouvelles idées pour fabriquer des gadgets toujours plus incroyables. Même s’il n’est pas toujours rassuré lorsqu’il faut le suivre dans ses aventures. Surtout quand il s’agit de prendre la mer, car il n’a pas vraiment le pied marin.
Avant l’apparition de Jim, Brent était considéré comme le meilleur marin de la ville, et pour cause, son père est moniteur de voile ! Jaloux de l’attention que les autres portent au jeune pirate, il ne souhaite qu’une chose : que Jim reprenne la mer, et vite ! Mais Brent n’étant ni très courageux ni très malin, les stratagèmes qu’il invente se retourne souvent contre lui.
Ancien champion de voile, le père de Brent a fait plusieurs fois le tour du monde. C’est LA célébrité et fierté de la ville ! Désormais, il fait tout pour que son fils prenne la relève, au risque parfois de lui mettre plus la pression qu’il ne le devrait. Il adore être le centre de l’attention, mais s’avère plus arrogant que méchant.
Mme Delille aime l’ambiance paisible d’Ennui-sur-Mer. Attachée à ses habitudes, elle se méfie de tout ce qui sort de l’ordinaire, des nouveautés et surtout des étrangers. Évidemment, l’allure et les manières des Bâbord-Tribord ne lui reviennent pas du tout. Sans parler des tirs de boulets intempestifs et des odeurs continuelles de sardines grillées ! Décidée à faire revenir le calme en ville, elle note d’ailleurs tous leurs coups d’éclat dans un petit carnet. Car lorsqu’on dérange sa tranquillité, elle est capable de tout, n’hésitant pas à se mettre dans des colères noires ou à jouer les oiseaux de mauvais augure. Car, pour faire expulser de la ville cette famille de « dégénérés », tous les coups sont permis !
Fiche technique
À la baille ! : jeter quelqu’un à la baille, c’est le passer par-dessus bord
Bamboche, bambocher : beuverie, fête, faire la noce
Boulet noir : « donner son boulet noir à quelqu’un » voulait dire qu’on le menaçait (de mort)
Caboulot : bistrot, taverne, bar
Chasse-partie : c’est le code de conduite des pirates, un contrat entre le capitaine et son équipage précisant le partage du butin, mais pouvant désigner tout accord par extension
Corsaire : capitaine de bateau qui agit sous les ordres du roi, de son gouvernement
Coupe-jarret : endroit dangereux, voire mortel
Doublon, pièce de huit : monnaie, argent
Fortune de mer : péril, naufrage ou accident survenant au cours d’un voyage en mer
Maître-coq : cuisinier à bord d’un navire
Marcher sur (prendre/sauter sur) la planche : être chassé, châtié
Mathurin : surnom des matelots
Pas de quartier ! : annonce qu’aucun ennemi ne survivra au combat
Passer sous la quille : on faisait passer quelqu’un sous la quille du bateau pour le châtier, en le tirant sous l’eau d’un bord à l’autre. Par extension, on disait : « Je me suis fait passer sous la quille » pour dire qu’on s’était fait passer un savon
Pied-sec : désigne ceux qui ne sont jamais partis en mer
Pétoire : mauvais fusil
Tirer une bordée : tirer avec tous les canons en même temps
Yo-ho-ho : rire de pirate