VU

Vu

Magazine - Inédit - Du lundi au samedi à 17.25, à partir du 16 janvier 2017

Vu débarque sur France 2 à 17h25, du lundi au samedi. Orchestré par Patrick Menais, le fondateur du légendaire Zapping, ce nouveau programme relève le meilleur et le pire de la télévision des dernières 24 heures. Avant le lancement de l’émission, cet homme de l’ombre du petit écran accorde sa seule et unique interview. Entretien.

Que nous réserve ce rendez-vous quotidien ?
Il s’agit d’un programme dans lequel j’espère conserver le regard critique et impertinent qui a fait le Zapping. Vu s’évertuera à délivrer un point de vue libre sur cette vague démentielle d’informations et d’images qui nous submerge au quotidien.

Ce programme est-il l’héritier du légendaire Zapping ?
Dorénavant, nous ne sommes plus des « zappeurs » mais des « voyeurs ». Avec Vu, tout ce qui tient de la forme sera nouveau : le nom, l'habillage et le design sont inédits. Pour autant, je conserve un certain point de vue sur le monde de l’image. Le programme ne devrait donc pas trop différer sur le fond.

Le concept du Zapping est devenu culte grâce à ses séquences drôles, improbables et parfois graves. Jouirez-vous de la même liberté de ton à l’avenir ?
Pendant des années, j’ai disposé d’une liberté éditoriale pleine et entière. À l’époque, lors de la création du Zapping, il y a 27 ans, peu de chaînes accordaient ce privilège. Aujourd’hui, le service public est sans doute l’un des derniers espaces d’expression à garantir cette indépendance.

Comment vous organisez-vous pour visionner tous ces contenus télévisuels ?
Mon équipe est composée d'une douzaine de personnes. Nous disposons d’une dizaine d’écrans que nous nous répartissons pour un visionnage allant de 6 heures à 2 ou 3 heures du matin. Nous couvrons au total une centaine de chaînes. Je garde par ailleurs toujours un œil sur la télé dans mon bureau ou à mon domicile.
Puis vient la phase de sélection, que j’effectue très tôt le lendemain matin : je récupère l’ensemble des éléments relevés la veille et je les trie de façon à ce qu'ils s’articulent autour d’un récit.

Certains personnages ou programmes sont-ils de « meilleurs clients » ?
Non, il faut toujours regarder chaque programme ou chaque séquence sans le moindre a priori. Une émission que l'on n'aime pas peut procurer une séquence de grande qualité. Et inversement : les programmes intéressants peuvent être à l’origine de moments gênants ou peu reluisants... Le piège serait de se dire qu’il y aura plus de matière pour composer une sélection d’images dans certaines émissions… C'est un écueil à éviter absolument.

Craignez-vous néanmoins de passer à côté de séquences essentielles ?
Pas vraiment... Par contre il peut arriver d’écarter des images intéressantes qui ne s’intercalent pas dans un montage. À l’époque du Zapping, nous avions l’habitude de conserver ces séquences pour les intégrer dans une rétrospective de la semaine ou de l’année. Qui sait ? Nous ferons peut-être la même chose lorsque Vu sera installé.

Aux yeux de certains, votre rôle est de critiquer la télévision. Pour d’autres, vous contribuez à développer l’esprit critique des téléspectateurs. Quel est votre avis ?
Je dirais que les deux conceptions me conviennent. Mais je parlerais plus de « monde de l’image » que de « télévision » au sens strict car, aujourd’hui, de nombreuses images du Web sont reprises par la télé.
Vu sera un peu comme un moment de répit quotidien au milieu d’un flux incessant de 120 ou 130 heures de télévision. Si on parvient à donner de la perspective et de la résonance aux images pour aider à mieux percevoir l’information, le pari de l’émission sera rempli.
Toutefois, le programme revêt aussi d’autres vertus. Par exemple, l’extrait d’un documentaire diffusé en troisième partie de soirée peut inciter les gens à le revoir en replay.

L’objectivité est-elle conciliable avec votre travail ?
Le montage est un art très délicat car vous pouvez faire dire à peu près n’importe quoi, à n’importe qui et n’importe comment… Le premier impératif est donc de tenir compte de cette donnée. Cela implique de ne pas faire démarrer l’enregistrement d’une phrase un peu trop tôt ou trop tard, et de contextualiser ce qui a été dit. Je ne sais pas si l’objectivité existe, mais il est primordial de ne pas trahir les propos, les paroles ou les situations données à entendre et à voir.

Propos recueillis par Yannick Sado

Durée : 6 min
Une émission de Patrick Menais produite par MFP

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