En Nouvelle-Calédonie, une femme sur huit a été victime d’attouchements sexuels, de tentative de viol ou de viol avant l’âge de 15 ans. Le taux des violences physiques et sexuelle est 7 fois plus élevé que dans l'Hexagone.
Comment survivre à un viol ? Comment dépasser le cercle des émotions qui emprisonnent les femmes dans un corps meurtri et bafoué ? Comment se reconstruire ?
Dans ce film, Jeanne Raboutet raconte le long chemin qu'elle a parcouru pour ne plus être une ombre, sortir du statut de victime et redevenir femme.
Par un bel après-midi d’octobre, Jeanne a basculé dans l’horreur en quelques secondes sous la violence et la furie de son agresseur.
« Son sexe est devenu une arme tranchante… Je suis là tel un animal qui fait le mort pour survivre. C’est fini… Il m’a tué mais je respire encore. »
Jeanne Raboutet est passée par tous les états de détresse qui accompagnent les femmes violées… La sidération, la panique, la honte, la peur, la colère, le déni, le dégoût, la haine... C'est à travers l'écriture qu'elle a commencé à se reconstruite en racontant son histoire sous le pseudonyme de Mafalda.
Peut-on pardonner à son agresseur, et pourquoi ? Jeanne a été la première femme violée à participer au Programme de Justice restaurative en Nouvelle-Calédonie.
Ce documentaire poignant et émouvant porte sur la résilience, sur l’incroyable pouvoir thérapeutique de l’écriture, sur le processus réparateur de la Justice avec comme apogée la question du pardon.
Un film d’espoir, une lumière au milieu du Néant.
52 min
Documentaire inédit
Auteures
Christine Della-Maggiora
Jeanne Raboutet
Réalisatrice
Dominique Roberjot
Production
Latitude 21 Pacific
Avec la participation de
France Télévisions
2022
À voir lundi 21 novembre à 18.00 sur La1ere.fr, l'offre numérique Outre-mer de France Télévisions, et sur France 3 à 23.45 dans la case outremer.ledoc.
Documentaire disponible sur france.tv preview.
Jeanne Raboutet
Jeanne Raboutet est née à Clichy le 30 avril 1973. À 24 ans, elle s’installe en Nouvelle-Calédonie avec son diplôme d’infirmière en poche.
Victime d’un viol en 2017 alors qu’elle fait une randonnée sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, Jeanne Raboutet entame un long chemin de reconstruction, portée par le pouvoir de la thérapie par l’écriture, qui lui permet de prendre du recul sur son histoire et d’échapper à la souffrance psychologique. Auteur de deux romans pour raconter son histoire : Le soleil finit toujours par nous lever, dans lequel elle raconte le viol et les troubles émotionnels et psychologiques qu’elle a dû affronter. Pardon Madame, retrace le procès du violeur et son expérience dans le cadre de la Justice restaurative.
Longtemps, Jeanne s’est cachée derrière un pseudonyme pour dire l’innommable. Aujourd’hui, elle a réussi à se reconstruire, à reprendre son travail et s’investit pour partager son histoire avec les femmes victimes de violences physiques et sexuelles. Elle écrit actuellement un nouvel opus intitulé Petit guide de survie d’une femme violée pour partager avec les femmes victimes les outils de reconstruction qui lui ont été bénéfiques.
Jeanne est coautrice du film documentaire Jeanne, de l’ombre à la lumière.