Les étapes et le dispositif

Tour de France 2019 - Du 6 au 28 juillet

La carte et les étapes du Tour de France 2019

Iframe
PROGRAMMATION FRANCE TÉLÉVISIONS
PROGRAMMATION FRANCE TÉLÉVISIONS

Le parcours en quelques chiffres

Le Tour de France prend de la hauteur !

Deux cent soixante-six cyclistes (quarante-six nationalités) vont prendre le départ de ce Tour de France 2019 qui s’élance pour la 2e fois de son histoire depuis Bruxelles (1er départ en 1958), l'occasion de rendre hommage au LÉGENDAIRE Eddy Merckx, quintuple vainqueur de la Grande Boucle.

Des Vosges au Massif central, en passant par les Alpes et les Pyrénées, cette nouvelle édition de la course prend de la hauteur grâce à son nombre d’ascensions. Le parcours comprend au total 7 cols à plus de 2 000 mètres, dont 3 arrivées également au-delà de 2 000 mètres : Tourmalet, Tignes et Val-Thorens, une grande première pour le Tour de France !

Pour cette nouvelle édition, France Télévisons entend continuer à innover et à enrichir le direct, avec notamment, comme l’année dernière, une des motos en tête de course équipée d’une caméra capable de réaliser des ralentis équivalant aux super-loupes disposées sur la ligne d’arrivée (200 images par seconde) et la géolocalisation de chacun des coureurs grâce une puce GPS.

 

Entretien avec Jean-Maurice Ooghe, réalisateur officiel du Tour de France

Comment en vient-on à devenir le réalisateur attitré d’un tel événement sportif ? 

Jean-Maurice Ooghe : Je viens du cinéma et du documentaire, je ne viens pas du tout du monde du sport. Avec le Tour de France, j’ai le sentiment de faire un film tous les ans ! Ce qui me passionne, c’est son aspect dramatique, comme une sorte de série télévisée, une fiction dont le scénario est écrit par les coureurs et dont les décors sont définis par le tracé. Le Tour traverse des territoires, des paysages, une histoire et une géographie. C’est cette passion, je pense, qui m’a permis de le réaliser pendant si longtemps.

En quoi le Tour de France est-il plus que du cyclisme ?

J.-M. O. : Si on réduisait le Tour de France à du cyclisme, on nuirait au Tour de France. C’est beaucoup plus que du cyclisme. C’est une grande fête populaire. Il y a des gens qui ne regardent jamais de cyclisme à la télévision et qui pourtant ne ratent pas un seul Tour de France. Si on devait comparer les audiences avec le Paris-Roubaix, qui est une course à l’intérêt purement sportif, le Tour fait deux fois plus. Ce qui explique cet engouement, c’est qu’on propose aux Français de visiter non seulement la France mais aussi son histoire. Sur les 110 heures de direct que représente la retransmission, il n’y a pas 110 heures de bagarre sportive intense. Ce qui me donne tout le temps de donner à savoir ! Cette année par exemple, le Tour de France va passer à deux kilomètres du camp de concentration de Struthof. C’est le seul camp de ce type sur le territoire français (même si à l’époque l’Alsace était considérée comme territoire allemand). Ce sera l’occasion d’évoquer ce qui s’est passé en Alsace pendant la guerre. J’ai vraiment l’impression d’être autant réalisateur sportif que prof d’histoire et géographie.

En termes de réalisation sportive, quelle est la particularité du cyclisme ?

J.-M. O. : Contrairement aux autres sports, quand on filme une course cycliste, nos caméras ne sont pas fixes. Embarquée sur des motos ou sur l’hélicoptère, chacune a une fonction précise. C’est un des rares sports où en même temps que vous réalisez vous devez placer les caméras. Il faut en permanence anticiper ce qui peut se passer plus tard pour être en mesure de pouvoir le filmer. En cyclisme, on est toujours en travelling, les coureurs ne s’arrêtent pas. S’ils s’arrêtent, c’est qu’il y a drame (une chute, une crevaison…), quelque chose qui n’est pas normal. Il m’arrive cela dit de demander à certaines caméras de s’arrêter. Ce qui permet d’avoir un plan fixe qui adopte le point de vue du spectateur en bord de route ou une vue aérienne du peloton qui approche. Ça change du travelling permanent, ça casse le récit et apporte du dynamisme.

Quelles ont été les innovations techniques qui ont le plus marqué votre travail sur le Tour ?

J.-M. O. : La haute définition a eu un rôle très important sur ce qu’est devenu le Tour de France. Ces images d’hélicoptère – le côté « Yann Arthus-Bertrand » (rires) – ont pris toute leur dimension avec la HD. Tout d’un coup, on s’est mis à voir le bruissement des feuilles dans les arbres, les textures des pierres d’un château, etc. Et on espère faire encore progresser ce rendu avec la Super HD et la 4K. On a aussi beaucoup développé la qualité de l’information. Depuis quelques années, on a mis en place un système de capteurs sur les vélos. Ce qui permet de recevoir en temps réel la géolocalisation de chacun des coureurs. On en tire tout un tas de données, comme les vitesses, les pentes, la composition de chaque groupe, le retard d’un leader, etc. Ça permet au téléspectateur d’avoir une information détaillée sur la course.

Y aura-t-il des nouveautés techniques cette année ?

J.-M. O. : Pour la première fois cette année, nous aurons un drone qui filmera la course en direct. Ce qui est normalement impossible pour une question de sécurité. On les utilise depuis longtemps sur le Tour, mais pas pour le direct. Cette année, le tracé va traverser la Cour carrée du Louvre et passer à côté de la pyramide. À cet endroit, on sera en mesure d’installer un drone qui sera attaché à un câble – toujours pour des raisons de sécurité.

Après vingt-deux ans de Tour de France, avez-vous un regret ?

J.-M. O. : Je garde un souvenir ému de l’un de nos consultants, Thomas Voeckler, qui a porté le maillot jaune à plusieurs reprises sans jamais remporter la course. Mon plus grand regret en vingt-deux ans de réalisation sur le Tour de France, c’est de ne jamais avoir filmé la victoire d’un Français. Mais qui sait ? Peut-être que ce sera pour cette année !

Propos recueillis par Ludovic Hoarau

Jean-Maurice Ooghe

Jean-Maurice Ooghe 

« J’ai autant l’impression d’être réalisateur sportif que prof d’histoire-géo »

À 66 ans, Jean-Maurice Ooghe est le réalisateur officiel du Tour de France depuis 1997. Grâce à ses images, la course a depuis longtemps dépassé le statut de simple manifestation sportive. Paysages à couper le souffle et mise en scène de l’histoire de nos territoires sont ses marques de fabrique.