Des convictions, des croyances ébranlées par le doute...
Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France, une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s’est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques qui n’a rien à voir avec ce monde-là accepte de faire partie d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements.
En DVD, Blu-Ray et VOD le 14 juin
France - 2h17
Un film de Xavier Giannoli
Avec Vincent Lindon, Galatea Bellugi, Patrick d'Assumçao, Anatole Taubman...
Prix TTC conseillé :
19,99 € le DVD
19,99 € le Blu-Ray
CONTENU :
- Le film
- Bonus : Essais de Galatea Bellugi + Focus sur le projet d'association "Lumière à Zaatari"
Avec Xavier Giannoli
Comment est né ce film ?
J’avais depuis longtemps le désir de savoir où j’en étais par rapport à la question religieuse, à la foi... Je crois que ce questionnement traverse plusieurs de mes films, à commencer par "A l’Origine" où il était question de promesses et de mensonges, d’autoroute qui n’allait nulle part et à qui tout le monde voulait croire. J’ai eu besoin de me recentrer sur la part la plus intime de ces sujets et un jour j’ai lu un article de presse sur les mystérieuses « enquêtes canoniques ». Je savais que l’Eglise réunissait parfois des commissions d’enquête sur des faits supposés surnaturels comme des guérisons miraculeuses ou des apparitions. Ces commissions d’enquêtes canoniques ne sont pas forcément constituées de religieux. On peut y rencontrer des médecins ou des historiens auxquels un évêque demande de rassembler des témoignages et des faits précis afin de pouvoir décider s’il s’agit d’une imposture… ou pas.
Ce point de vue d’une enquête documentaire sans complaisance sur des preuves supposées de l’existence de Dieu correspondait à ce que je ressentais alors dans ma vie, au doute essentiel qui était devenu le mien. Ce doute est devenu une force de vie et de cinéma.
Vous avez eu besoin d’enquêter…
Et je voulais le faire sans a priori ni dogmatisme, à hauteur d’homme, pas comme un philosophe ou un théologien (que je ne suis pas) mais comme un cinéaste habité par un désir de vérité humaine. C’est comme cela que j’ai eu l’idée de ce personnage de journaliste qui part enquêter sur un fait a priori incroyable : une apparition de la Vierge Marie, aujourd’hui, en France. Ni un bigot ou un athée cynique mais juste un homme libre qui voudrait démêler le vrai du faux. Et j’ai aimé découvrir que cette enquête allait m’échapper et se déployer autrement, ailleurs.
Est-ce aussi l’époque qui vous amené à vous intéresser à ce sujet ?
J’avais besoin de me réapproprier ces questions loin des clichés de représentations médiatiques, des débats sur le choc des civilisations, le retour du religieux et le dévoiement intégriste ou encore l’Eglise et ses scandales. Car il s’agit d’abord pour moi d’une quête intime et secrète... Chacun y répond comme il veut, comme il peut, ou en restant comme moi dans un trouble. On ne répondra pas au sens de nos vies avec des algorithmes, des smartphones, des promesses économiques ou des illusions politiques.
J’ai voulu que le voyage de mon personnage se termine dans le désert, un désert des origines, dans le dénuement et la modestie. Il a voulu percer un mystère et finalement semble s’y refuser, peut-être parce qu’il a découvert la beauté de ce questionnement. La façon dont Vincent met un genou à terre pour déposer la petite icône brulée sur les marches du monastère, comme on déposait les enfants abandonnés, est sans doute un des plus beaux gestes que j’ai filmé dans ma vie. Vincent a alors une humilité et une dignité qui me touchent, comme s’il reconnaissait l’existence d’un grand mystère, tout en en restant sur le seuil.
C’est donc avant tout une histoire humaine qui vous a intéressé…
J’ai lu un livre fascinant qui s’intitule « Faussaires de Dieu » (Joachim Bouflet, éditions Presses de la Renaissance), une enquête sur ces imposteurs qui sont prêts à tout pour faire croire qu’ils ont vu un signe de Dieu. Alors quand j’ai décidé de m’aventurer dans ce sujet, ce n’était absolument pas avec le désir de faire croire aux apparitions, bien au contraire… Mais je voulais aussi croire à la profonde sincérité de cette jeune fille, malgré le doute légitime que l’on peut avoir sur la vérité de ce qu’elle raconte avoir vu. Je trouve ce don de soi émouvant et poétique et j’ai un profond respect pour cela. [...]
Pendant que j’écrivais, j’avais également des discussions avec des prêtres. Un jour, j’ai demandé à l’un d’eux : « Est-ce que quand vous allez mourir, vous aurez moins peur parce que vous croyez à la vie éternelle ? » Il a eu un silence et m’a répondu « Au moment de fermer les yeux, je me dirai d’abord : « J’espère que je ne me suis pas trompé… ». Cela m’avait bouleversé.[...]
On sent dans le récit et la mise en scène du film une exigence de réalisme et de rigueur…
Pour que j’arrive à écrire un film, il faut que je commence par me dire « Personne ne va y croire… » Et c’est ce doute fondamental qui m’amène à faire des enquêtes de plus en plus longues et utiliser tous les moyens du cinéma pour donner au récit une « réalité ». Sur le tournage, je pensais souvent aux sceptiques… et j’espérais que la rigueur de mon enquête les amènerait à suivre mon personnage et à se perdre avec lui. J’en revenais toujours à l’enquête. L’enquête dans le réel… qui finit par s’ouvrir sur une autre dimension. J’ai eu cette discussion avec mon directeur de la photographie Eric Gautier avant le tournage : il faut commencer par filmer les apparences du réel pour accéder à une éventuelle grâce, filmer le poids des corps pour révéler l’âme.
C’est aussi pourquoi j’ai eu besoin d’aller au contact de quelque chose du chaos du monde moderne pour finir mon film. Je voulais explorer la part intime du sujet mais aussi un champ plus large. Je suis allé tourner dans le plus grand camp de réfugiés du Moyen-Orient, à la frontière syrienne. Ce drame historique interroge ce que nous sommes, nos valeurs, notre histoire, et donc ce que nous sommes prêts à faire pour leur tendre la main. Quand Anna regarde le ciel et se perd, Mériem regarde la terre et se trouve. Elle aussi croit au don de soi à ceux qui souffrent mais désormais loin de l’Eglise et du dogme. C’est le respect du sacré de la vie, au-delà de toute problématique religieuse.
Vous travaillez pour la première fois avec Vincent Lindon...
J’ai écrit ce rôle pour Vincent Lindon avec qui je voulais travailler depuis longtemps. On se connaissait bien et je voulais filmer de lui quelque chose d’inédit. Cela a été tout un travail de lui faire accepter de filmer son regard ou plutôt de laisser assez de temps à son regard
pour révéler une intériorité plus secrète. Vincent est toujours en mouvement, à l’aise dans la parole et très vite de plein pied avec les événements. Comme tous les grands acteurs, c’est d’abord un corps, une force de vie qui touche les objets et interroge la présence physique des gens en face de lui et des décors qu’il traverse. Cette force d’incarnation, je savais que je l’aurai et que cela donnerait une réalité à l’enquête de Jacques, justement dans un univers où il est question de spiritualité. Jacques commence donc par être un corps étranger dans l’univers d’Anna… et il va rencontrer un regard.
A la fin du film, on voit que le regard de Jacques a changé, qu’il perçoit désormais autre chose du monde et des êtres. Le journaliste qui a passé sa vie à chercher des preuves tangibles a rencontré sa limite. Il a découvert un monde où la preuve n’est rien et où l’invisible gardera ses secrets.
Comment avez-vous découvert Galatea Bellugi, qui joue Anna ?
Comme à chaque film, j’ai passé beaucoup de temps à regarder des essais car je réécris le film une fois que j’ai trouvé les acteurs. J’ai vu des centaines de visages… et puis celui de Galatea, que je ne connaissais pas. Il y a eu une évidence claire et sereine.
J’ai regardé ses essais où Anna raconte son apparition et il était tout simplement impossible d’imaginer qu’elle était en train de jouer, de mentir. Ses regards, ses gestes, le grain de sa voix, tout conférait une saisissante réalité à ce qui est pourtant un récit incroyable. Il y avait même quelque chose qui avait à voir avec la folie tant elle semblait calmement croire à ce qu’elle racontait. On m’a ensuite dit qu’elle avait un peu joué dans des films, sans vraiment savoir si elle voulait devenir actrice alors qu’elle a une présence unique. Chaque jour passé avec elle sur le tournage était un moment de grâce. Elle a eu une relation très intéressante avec Vincent, comme s’ils avaient tous les deux compris qu’ils avaient tout à gagner à garder leurs distances. Elle est à la fois familière et insaisissable, tout ce dont peut rêver un metteur en scène. Sans doute un don du ciel.
Bande-annonce
La presse en parle !
Le réalisateur de "Marguerite" et de "À l'origine" signe un grand film, sans esbroufe, d'une rigueur et d'une profondeur admirables, sur le mystère, le doute et la foi. Une quête de vérité portée avec maestria par Vincent Lindon. - Le Figaro
Les scènes entre Anna, la jeune voyante mystique, et Jacques, le journaliste sceptique, propulsent le film à des sommets. - Télérama
"L’Apparition" est un film construit comme un polar haletant. - 20 Minutes
Une vision juste, ascétique, honnête, et ambitieuse, dans une fiction reposant sur une enquête, donc au suspense tendu, dramatique, jusqu’à un coup de théâtre efficace. Pure à plus d'un titre, "L’Apparition" pose plus de questions qu’il n’y répond : la marque d’une œuvre. - Culture Box- France Télévisions
[...] on en ressort bouleversé. - La Voix du Nord
Dans ce drame intense et ambitieux, Vincent Lindon (...) livre une fois encore une prestation à la hauteur de son talent. - Direct Matin
Vincent Lindon impressionne dans ce thriller brillant qui interroge avec subtilité et sans parti pris sur la foi et la religion. - Femme Actuelle
Xavier Giannoli signe un film à la hauteur du mystère qu'il tente d'explorer. - Le Parisien
Thriller, film d’enquête mais aussi double récit initiatique parcouru d’ésotérisme (du Dan Brown naturaliste, mettons), L’Apparition jongle avec les genres et la multiplicité des niveaux de lecture dont l’enchevêtrement procure un fascinant sentiment mêlé d’évidence et de perplexité. - Première
En flirtant avec le thriller dans ses scènes les plus intenses, L’Apparition fait l’éloge de l’invisible et se transforme en un acte de foi (...). - Critikat.com
(...) le réalisateur de "Marguerite" signe un film passionnant, vertigineux, sur la foi, religieuse ou non, le don de soi, mais aussi sur l'imposture et le mensonge, deux thèmes qui traversent son oeuvre. - Télé 7 Jours
Un film captivant [...]. - Ouest France