VORTEX

Anne Holmes
Directrice des programmes et de la fiction de France Télévisions
Carole Le Berre
Conseillère de programmes de France Télévisions

« Pour toi, on est en juillet 1998, pour moi, on est en juillet 2025, nous ne sommes pas dans le même espace-temps. »

Quel formidable terreau de fiction, terrain de jeu et d’émotions ! En juillet 1998, Mélanie va mourir, en 2025, Ludo, son mari, sait qu’il l’a perdue depuis 27 ans. Parce que, chance incroyable, dans une salle de réalité virtuelle où l’on scanne les scènes de crime, un passage s’ouvre dans le temps, possibilité leur est peut-être donnée d’empêcher sa mort. Mais ramener Mélanie à la vie serait-il, sera-t-il, possible sans prix à payer ?

Quand Iris Bucher et Roman Turlure nous ont apporté le projet VORTEX, notre engouement a été immédiat. La force de l’archétype nous a séduits – qui ne rêverait de ramener son Eurydice des enfers – mais aussi la promesse du postulat, car l’ouverture de ce passage temporel devient une caisse de résonance permettant d’amplifier les émotions les plus élémentaires et les plus universelles. Et les dilemmes les plus puissants, car si pour défier la mort, on touche au passé, le présent n’en sera-t-il pas altéré ? Or Ludovic a refait sa vie et se met à courir le plus grand des risques…

Accepter ceux que nous proposaient nos interlocuteurs était pour nous un défi que nous avons eu plaisir à relever. Celui de l’entrelacs des genres, mélodrame, polar, fantastique, voyage entre deux époques dont l’une est notre futur très proche, entrelacs que nous savions pouvoir tenir car, pour raconter cette grande histoire d’amour, les émotions des personnages toujours étaient les plus fortes. Celui de faire l’expérience pour une des premières fois pour une fiction de France Télévisions d’effets spéciaux encore rarement utilisés en France et dont la modernité était au coeur de notre récit.

Un tel projet ne saurait prendre vie sans une belle addition d’enthousiasmes et de talents. Nous ne pouvons que saluer l’ambition et l’audace de nos producteurs, qui ont parfois dû retenir leur respiration avant que la roulette ne tombe sur la mise, l’inventivité de nos auteurs, de l’idée originale de Franck Thilliez à la créativité de nos deux scénaristes, Camille Couasse et Sarah Farkas, et leur équipe férue de paradoxes temporels, qui ont imaginé la réapparition de Mélanie en univers virtuel, tissé avec malice et exactitude les réalités alternatives, fait cavaler l’enquête, et ont accepté, sans jamais rechigner et en rebondissant toujours, nos remises en question lors de longues séances de travail trop souvent à distance. Et l’ingéniosité toujours sensible de notre metteur en scène, Slimane-Baptiste Berhoun, qui a su, avec son équipe, travailler la limpidité de la réalité virtuelle, en chausser les lunettes afin de réfléchir et peaufiner chaque détail (Mélanie, dans son espace-temps de 1998, ressent le vent sur la plage, pas Ludovic qui est en salle de VR), et avec ceux qui nous ont fait le cadeau d’incarner au plus juste et au plus vibrant nos personnages, Tomer Sisley, Camille Claris, Zineb Triki, Eric Pucheu, et l’ensemble de la troupe, toujours traquer la vérité et l’émotion de la série et de la scène.

Iris Bucher et Roman Turlure
Producteurs QUAD DRAMA

VORTEX est né il y a quelques années, dans la tête du prolifique romancier à succès Franck Thilliez.

Il y avait déjà, dans cette première version du projet, le voyage dans le temps et la communication entre deux personnes vivant dans deux espace-temps différents. Mais, à l’époque, VORTEX n’était pas encore la série telle qu’elle existe aujourd’hui. Comme Franck n’était plus disponible au moment où nous avons décidé de reprendre le développement, nous l’avons confié à deux jeunes scénaristes, Sarah Farkas et Camille Couasse. Ce sont elles qui ont apporté la fabuleuse idée d’intégrer dans le récit la Réalité Virtuelle, et le « triangle amoureux » entre Ludo, sa femme du passé en 1998 (Mélanie) et celle du présent en 2025 (Parvana).

La technologie de la VR joue évidemment un rôle crucial dans la série. C’est dans la salle VR de la police que le personnage de Ludo va pouvoir retrouver Mélanie, précisément sur la plage sur laquelle elle a été retrouvée morte, en 1998... Mais, avant tout, cette technologie de pointe est un outil au service de l’émotion. Car pour nous, Vortex n’est pas une série « techno », mais une série qui s’empare d’un des plus beaux et puissants thèmes de fiction, le dilemme (le fameux et terrible choix cornélien…) : Ludo doit prendre une décision qui va faire basculer sa vie actuelle, en 2025, à tout jamais : s’il arrive à sauver Mélanie en 1998, que deviendront Parvana et leur fils Sam ?

Pour porter ce puissant et bouleversant dilemme à l’écran, nous avons décidé de faire confiance à un talent prometteur, Slimane-Baptiste Berhoun. Slimane est un réalisateur qui conjugue une vraie attirance pour la technologie (car la production virtuelle a clairement été un défi à relever) et une grande sensibilité – ce qui lui a permis à la fois de maîtriser l’outil technique et de s’emparer de l’histoire avec finesse, intelligence, émotion et humour.

VORTEX, c’est aussi un casting orignal : la série donne au spectateur à la fois le plaisir de retrouver Tomer Sisley, bien connu du grand public, et Zineb Triki (Le Bureau des légendes), mais aussi de découvrir de nouveaux visages, notamment Camille Claris dans le rôle de Mélanie ou encore Éric Pucheu dans le rôle de Nathan.

Nous sommes heureux et fiers de pouvoir proposer aux spectateurs de France Télévisions une série de fiction ambitieuse, moderne, originale. Produire VORTEX était un réel pari, à beaucoup de niveaux : le triple genre (drama-fantastique-polar), l’écriture avec deux time-lines et des effets papillon qu’il fallait dérouler sur six épisodes (un véritable casse-tête !), un tournage exigeant, et une post-production complexe entre rajeunissement virtuel et effets visuels peu encore utilisés en France (nous avons expérimenté la fameuse production virtuelle utilisée pour la série Disney The Mandalorian).

Merci à France Télévisions de nous avoir encouragés dans ce défi, et d’avoir partagé tout du long notre ambition un peu folle !