Ariane à Naxos est un opéra en un acte, précédé d’un prologue de Richard Strauss, sur un livret d’Hugo von Hofmannsthal.
Il fut créé au Hofoper de Vienne, le 4 octobre 1916.
À partir de l'injonction pour le moins absurde d'un mécène de représenter simultanément deux œuvres, l'une sérieuse, l'autre divertissante, Strauss élabore une partition virtuose conjuguant grand art et culture populaire, tragédie et comédie, solennité et humour, incarnée notamment par deux personnages antithétiques issus l'un de la mythologie grecque, Ariane, l'autre de la commedia dellarte, Zerbinetta.
À l’Opéra de Limoges, Ariane à Naxos est mis en scène par Clarac-Deloeuil >Le Lab.
La direction musicale est confiée à Robert Tuohy.
Une coproduction
OXYMORE
OPÉRA DE LIMOGES
FRANCE TÉLÉVISIONS
Producteur
Jean-Romain SALES
Réalisateur
Stéphane VÉRITÉ
L'histoire
Au XVIIIe siècle, chez l’homme le plus riche de Vienne, on prépare une grande soirée spectacle. Un jeune compositeur qui s’apprêtait à présenter son opéra serait au bord de la crise de nerfs en apprenant que son œuvre sera joué en même temps qu’un spectacle de commedia dell’arte !
La pagaille est à son comble dans les coulisses, jusqu’à ce que, cédant au charme de l’énergique et piquante Zerbinette, le compositeur relève le défi : abandonnée par Thésée, Ariane se lamente sur son île déserte qui n’est pas si déserte ! Zerbinette et ses compères tentent de la divertir. Mais, c’est le jeune et beau Bacchus, qu’elle prendra tout d’abord pour Thésée, puis pour Hermès, qui parviendra à la consoler.
L'Opéra
Cette production proposée par Clarac-Deloeuil > Le Lab prend la forme d'une proposition expérimentale, tel un laboratoire lyrique, invitant le spectateur à réfléchir à ce que pourrait être, ou à ce que devrait être, une représentation d'opéra aujourd'hui.
Le spectacle se situe de « l'autre côté du décor », interrogeant les spectateurs sur la question de la mise en abyme du « théâtre dans le théâtre », sur le thème de la représentation, et sur les rapports entre Tragédie et Comédie, qui sont au cœur des recherches artistiques de Richard Strauss. Les spectateurs seront aussi amenés à réfléchir sur le devenir du statut de l'artiste et la place de l'opéra dans nos existences.
Sur l’île de Naxos, trois nymphes (une Naïade, une Dryade et Écho) s’inquiètent de voir Ariane se lamenter sans cesse depuis qu’elle a été abandonnée sur cette rive désertique par son amant Thésée. La voilà qui s’éveille en gémissant.
Elle n’attend plus qu’Hermès, le messager de la mort, afin qu’il l’emmène sur son noir vaisseau.
Zerbinette et sa troupe de masques (Arlequin, Brighella, Scaramouche et Truffaldin) tentent de la divertir de ses malheurs par une sérénade, puis par une danse, mais rien à faire. Zerbinetta demande alors à ses compagnons qu’ils la laissent seule avec Ariane. Elle lui fait part de son expérience des hommes.
Mais Ariane ne l’écoute guère. Zerbinette se met alors à méditer sur sa propre conduite avec les hommes : chaque fois, elle croit n’appartenir qu’à un seul, mais déjà son cœur vagabonde ; c’est comme si elle était à chacun fidèle. Après cet aparté, Arlequin revient courtiser la belle, et bientôt ses trois autres comparses rivalisent de séduction.
S’ensuit un amusant chassé-croisé à l’issue duquel Zerbinette choisit Arlequin, au grand dam des trois autres ! Alors que les masques se retirent, les nymphes annoncent l’arrivée d’un jeune dieu sur un bateau, qui appelle Circé : c’est Bacchus, à peine échappé des bras de l’enchanteresse.
En entendant sa voix, Ariane croit qu’il est le messager de la mort. Mais à son entrée, un trouble la saisit. Lui-même est transporté à la vue d’Ariane, qu’il prend pour une magicienne. L’un et l’autre se sentent mutuellement transformés et, sans savoir ce qui lui arrive vraiment, Ariane accepte de suivre Bacchus.
Musique triomphale. Zerbinette réapparaît alors : n’avait-elle pas vu juste ?
Richard Strauss
11 juin 1864, Munich – 8 septembre 1949, Garmisch-Partenkirchen
Chef d’orchestre et compositeur aux opéras scandaleux et aux poèmes symphoniques chargés d’émotions, Richard Strauss conçoit une musique empreinte d’une expressivité romantique poussée à l’extrême, tandis que ses orchestrations repoussent les limites des effectifs classiques.
Quelques œuvres :
1889 : Don Juan, poème symphonique
1896 : Ainsi parlait Zarathoustra, poème symphonique
1905 : Salomé, opéra
1909 : Elektra, opéra
1911 : Le Chevalier à la rose, opéra
1948 : Les quatre derniers lieder, pour voix et orchestre
Distribution
Direction musicale
Robert Tuohy
Mise en scène et Scénographie
Clarac et Delœuil >Le Lab
Orchestre de l’Opéra de Limoges
Chœur de chant
David Zobel
Ariane – Camille Schnoor
Bacchus – Bryan Register
Compositeur – Julie Robard-Gendre