Au cœur des baleines ©Merapi Production
Documentaire

Au cœur des baleines

Avec Au cœur des baleines, Lionel Boisseau et Frédéric Bouquet-Grilli partent à la découverte du destin hors norme de chasseurs de baleines du XIXe siècle, partis de Londres, de New York ou des mers d’Irlande pour traquer les grands cétacés du Pacifique Sud, dans l'objectif de revenir chargés d'or jaune, cette huile qui fera leur richesse. À travers des images d’archives, des reconstitutions historiques et des témoignages, ce film empreint d’onirisme nous partage le destin de ces hommes bravant les mers déchaînées pour l’aventure et l’argent.

Au XIXe siècle, tout dans la baleine (l'huile, la graisse, le squelette, les fanons, la chair) était utilisé et représentait une ressource économique vitale pour le commerce occidental. Les Européens, les Russes, les Japonais... Tous se sont rués dans le Pacifique Nord et Sud pour harponner et dépecer ces animaux. Une baleine représentait l'équivalent de 170 tonneaux d'huile, soit des barils de 160 litres. Entre le XIXe et le XXe siècle, 99 % des baleines à bosse sont exterminées dans l'hémisphère Sud.

Ces pionniers sans foi ni loi, disait-on, étaient très pauvres, des marginaux fuyant la misère ou la justice, des flibustiers avides de s'enrichir. Ces campagnes de chasse en mer de plusieurs mois étaient très dangereuses et beaucoup y ont perdu la vie. Les cachalots mâles du Pacifique les plus guerriers se sont livrés à une réelle offensive contre les baleiniers. L'homme mène alors une véritable quête du Graal au péril de sa vie et de sa raison, comme le racontait l'écrivain américain Herman Melville dans Moby Dick.

« Nous n’avons pas voulu faire un remake de Moby Dick, mais notre capitaine Achab est représenté par un personnage ayant vraiment existé », explique Franck Courvoisier, producteur du documentaire (Mérapi Productions). « Il s’agit de William Forrest, jeune New-Yorkais de 15 ans qui, après une dispute avec son père, embarque sur un bateau pour chasser la baleine au large des îles Loyauté. Il y fondera une famille, avec encore aujourd’hui une descendance métissée, exemple réussi d’intégration en milieu kanak. »

En s'échouant sur Lifou, le jeune Américain William Forrest a été recueilli par la communauté mélanésienne. Il y fonde sa famille, une dynastie, et met en place une campagne de chasse de baleines afin de vendre l'huile à l'Australie. Avec cette matière première, il impulse un renouveau à Lifou dans le commerce et ouvre l'île sur le monde extérieur. Il n'a pas été le seul. Robertson, Imber... De nombreux noms de famille des îles sont à consonances anglo-saxonnes en Nouvelle-Calédonie, témoins du passage d'hommes venus pêcher la baleine et qui sont restés. 

Aujourd'hui, ce ne sont plus des aventuriers qui parcourent les océans pour chasser ces grands cétacés, mais des femmes et des hommes qui les suivent pour les étudier et les protéger. En quelques années, nous sommes passés de l'exploitation à la conservation et l'éloge de la baleine. Désormais, le chant des cétacés se mélange à celui des marins. Comme un écho à l'espoir d'un monde radieux où chacun a sa place.

52 min

Auteurs
Lionel Boisseau
Frédéric Bouquet-Grilli

Réalisation
Frédéric Bouquet-Grilli

Coproduction
Mérapi Productions
Nouvelle-Calédonie La 1ère

2022

Les témoignages (par ordre d'apparition) :

  • Camille Brunel, auteur de Eloge de la baleine
  • Solène Derville, doctorante et biologiste marin
  • Alain Le Breüs, auteur et secrétaire au musée maritime de Nouvelle-Calédonie
  • Jean-Krist Ukeïwé, historien
  • Mickaël Forrest, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et descendant de William Forrest
  • Marie-Louise Forrest, descendante de William Forrest
  • Alain Sennepin, spécialiste des grands animaux sauvages et écrivain-essayiste
  • Claire Garrigue, chargée de recherche à l'Institut de Recherche pour le développement
  • Cyrille Cottica, skipper chez Aventure Marine
  • Nicolas Job, photographe
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