Guadeloupe La 1ère rend hommage à la légende camerounaise de l'afro-jazz, Manu Dibango, disparu le 24 mars 2020. Commencé à l’aube de ses 80 ans, achevé jour pour jour cinq ans plus tard, ce documentaire est un portrait touchant et intimiste du précurseur de la world music. De Paris à Douala, de Kinshasa à Rio, en passant par New York et Saint-Calais, petit village de la Sarthe où il a passé une partie de son enfance, la caméra de Patrick Puzenat et Thierry Dechilly a suivi, sur trois continents, cet infatigable défenseur du dialogue des cultures.
Ce film sensible et pudique est parsemé de moments de grâce musicale où le grand Manu fait jaillir de son saxo des instants d’émotion pure. Un road movie dans les pas d'un géant à voir absolument.
L'histoire commence le 12 décembre 2013. Manu Dibango a 80 ans. À cet instant, les réalisateurs du documentaire ignorent encore qu'ils vont suivre l'artiste pendant cinq ans. Patrick Puzenat et Thierry Dechilly sont juste saisis par la nécessité de témoigner du parcours hors norme de cette légende de la musique.
« 98 713 kilomètres plus tard »... c'est le voyage auquel invite le documentaire Tonton Manu. Ce film qui devait voir le jour de son vivant prend maintenant une tout autre dimension. Il contribue à combler quelque peu le vide laissé par le départ de l'homme, de l'artiste, du musicien. Le documentaire vous plonge au cœur de cette légende et de sa création artistique.
Auteur, compositeur et chef d’orchestre, le saxophoniste Emmanuel N'Djoké Dibango, dit Manu Dibango, né en 1933 au Cameroun, arrive en France, puis se rend en Belgique dans les années 1950, où il se consacre à la musique et au jazz. Remarqué par des vedettes de la chanson française, il collabore avec de nombreux artistes, parmi lesquels Mike Brant, Dick Rivers, Michel Fugain et Nino Ferrer dont il devient le chef d’orchestre.
En 1972, son titre Soul Makossa séduit le public américain et devient un tube planétaire, propulsant Manu, son saxophone, son rire unique et l’Afrique sous le feu des projecteurs. Composé comme un hymne pour soutenir son pays lors de la Coupe d'Afrique, le titre apparaît en face B du 45 tours. Si ce titre fut particulièrement « samplé », de Michael Jackson à Jay Z ou encore Jennifer Lopez, l’ensemble de sa carrière ne s’y résume pas : plus de quarante albums et de nombreuses collaborations à son actif.
Symbole de la world music, son nomadisme musical l’invite à collaborer avec des orchestres de musiques africaines de jazz en passant par la musique classique ; du Metropole Orchestra à Rotterdam à l’Orchestre de Paris.
Artiste de l’Unesco pour la paix et nommé « Grand Témoin » de la Francophonie pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016, Manu Dibango a mis son expérience et sa notoriété au service de l’universalité culturelle et musicale entre l’Occident et l’Afrique. Considéré comme le musicien africain le plus productif de ces cinquante dernières années, Tonton Manu a rassemblé 100 millions de fans en Afrique et 30 millions de fans en Occident et aux États-Unis.
Suivez les traces d’une carrière guidée par une approche philosophique et spirituelle de la musique. Portrait d'un artiste cosmopolite considéré comme le « bâtisseur des ponts entre l’Occident et les Afriques ».
Documentaire
90 min
Réalisation
Patrick Puzenat
Thierry Dechilly
Production
Bonne Nouvelle Production
5.2.3 Productions
2021