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Ces dernières années, l’Etat tente de vendre au plus offrant des bâtiments chargés d’histoire dont il n’a plus l’usage. Idéalement situé sur la Place de la Concorde à Paris, l’Hôtel de la Marine a failli devenir un hôtel de luxe aux mains du privé. Cet ancien garde-meuble du Roi a été sauvé in extremis grâce à la mobilisation du grand public. Mais cela n’empêche pas l’Etat de continuer à brader d’autres sites classés dans la plus grande opacité. 

Entre autres acheteurs fortunés, les Qataris ont procédé à une véritable razzia immobilière sur Paris ces dernières années. Encore faut-il que ces nouveaux propriétaires prennent soin des symboles de notre histoire. L’Hôtel Lambert sur l’île St louis à Paris ou le Château Rotschild, à Boulogne Billancourt, montrent combien il est difficile d’imposer les contraintes liées aux Monuments Historiques à des dignitaires étrangers.

De nouveaux investisseurs français acceptent volontiers de voler au secours de notre patrimoine. Certains financent les travaux de restauration en échange de permis de construire sur des sites classés. D’autres accueillent des séminaires d’entreprise dans des monuments historiques. Nos œuvres d’art, elles aussi, manquent d’argent. Sur un marché de l’art où les prix atteignent des montants vertigineux, la France, pays des musées, pourra-t-elle continuer à tenir son rang ?

Il faut avant tout éviter que les chefs d’œuvres ne quittent le territoire. Résultat : un petit musée ferme ses portes chaque mois en France, faute de financement. Tandis que les grands Musées, comme le Louvre, peinent à trouver les fonds nécessaires à l’acquisition de nouveaux chefs d’œuvres.