C’est pour l’abbaye royale de Longchamp que Couperin composa ses Leçons de Ténèbres, haut-lieu de piété mondaine.
La coutume était que les Ténèbres fussent chantées par des religieuses du lieu, mais on s’y pressait souvent pour entendre telle ou telle grande voix de l’Opéra, interdit d’activité en période de Carême.
A mesure que les leçons étaient chantées, on éteignait un à un les quinze cierges de la herse, plongeant l’assistance dans l’obscurité.
On goûtait ainsi les plaisirs d’un autre genre de drame lyrique, tout en intériorité spirituelle, grâce, entre autres, à son effectif musical réduit à l’extrême.
Mais surtout, par le génie de Couperin, se mêlent ici la mélodie grégorienne, le style italien et bien sûr, le style français, dont les ornements, en perpétuel frémissement sur la ligne de voix, sont la signature si caractéristique.
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