Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?

La loi de programmation militaire 2024-2030, adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 7 juin, érige la protection des territoires d’Outre-mer au rang de priorité. De fait, si la guerre est redevenue une réalité en Europe, c’est pourtant la zone Indopacifique qui focalise les inquiétudes de nombreux observateurs des relations internationales et de tous les États ayant des intérêts dans les océans Indien et Pacifique. Six membres du G20 (Australie, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon) sont présents dans cette zone. Les voies commerciales maritimes qui la traversent sont devenues prépondérantes. Les principales réserves de croissance mondiale se trouvent dans l'Indopacifique, qui contribuera d'ici à 2030 à environ 60 % du PIB mondial. Les évolutions en cours dans la zone ont des répercussions directes sur la prospérité et la sécurité de la France ; les territoires de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et Wallis-et-Futuna se retrouvent ainsi en première ligne dans cet environnement instable.

Terrorisme, trafic de stupéfiants, pillage des ressources naturelles constituent des menaces d’autres types pour les territoires de l’océan Indien et ceux du bassin Antilles-Guyane. Hausse des températures, événements météorologiques extrêmes, montée des eaux... Dans les trois océans, ces événements, conséquence directe du changement climatique, sont de nature à engendrer des crises durables.

Pour faire face à la montée de ces risques, la LPM 2024-2030 prévoit un effort important pour consolider les capacités de l'armée dans les territoires ultramarins. Pour ce faire, un budget de 13 milliards d'euros est mobilisé sur cette période. Il est prévu d'augmenter les effectifs de plus de 800 personnes et le nombre de réservistes dans les Outre-mer doublera pour s'établir à plus de 4 200 à horizon 2030.

L’effort est-il suffisant ? Sera-t-il bien compris par des populations confrontées à d’autres urgences économiques et sociales ?

Les Outre-mer entretiennent une relation complexe avec les armées, leur fournissant à la fois  chaque année de forts contingents d’engagés, mais également un lot de critiques en lien avec l’histoire de ces pays.

À quelques semaines de la fête nationale du 14 juillet, Sophie Vingadassalom (rédaction de Malakoff), en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1^ère, reviendra, avec ses invités en plateau, sur la place qu'occupent les Outre-mer dans la défense de la France et comment ce rôle pourrait évoluer dans les prochaines années.

Invités :

• Général Alain Vidal, chef de l'état-major spécialisé pour l'Outre-mer et l'étranger (ENSOME)
• Marianne Peron-Doise, chercheuse à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)
• Tematai Le Gayic, député de la Polynésie française – en duplex
• Nicolas Metzdorf, député de  Nouvelle Calédonie (Groupe Renaissance)
• Philippe Folliot, sénateur du Tarn (Groupe Union centriste)