Le film Va’a, l’océan est en nous raconte la préparation de jeunes Wallisiens qui doivent se rendre à Tahiti pour participer à l'Hawaiki Nui Va’a, la course de va’a la plus prestigieuse et la plus difficile du monde océanien, au cours de laquelle toutes les îles du Pacifique Sud s'affrontent chaque année. Plus qu'une course, leur participation à cet événement rappelle le lien intrinsèque entre la culture et la nature, entre les communautés et l'océan.
Apparue il y a plus de 1 000 ans, la pirogue polynésienne est utilisée dès sa création par tous les peuples insulaires du Pacifique au gré de navigations exploratoires. Son succès tient à son adaptation parfaite à l'environnement océanien. Sa construction nécessite très peu de bois – idéal pour des îles aux ressources limitées –, aucune pièce ou outil en métal, et elle permet de transporter des charges lourdes pour les longs voyages ou les expéditions militaires. Plus rapide que les bateaux occidentaux, les sources témoignent de l'organisation par les Polynésiens de courses de pirogues de guerre ou d'apparat pour impressionner les premiers explorateurs européens.
La course de va'a telle qu'on la connaît aujourd'hui trouve ses origines à Tahiti et à Hawaï. À Hawaï, après l'évangélisation de l'archipel, le roi Kalakaua rétablit en 1875 les courses traditionnelles de va'a. En 1933, la première course de V6 moderne est organisée, puis une fédération hawaïenne est créée en 1950. Enfin, la Molokai Hoe est lancée en 1952. En Polynésie, c'est dans les années 1950 que des rameurs des communes de Tautira et Teahupo'o organisent les premières courses de pirogues hors des célébrations traditionnelles. Le succès est au rendez-vous et d'autres communes se lancent dans la course, provoquant une évolution rapide du design des va'a de compétition.
En 1975, la renaissance de la culture polynésienne par la danse et le tatouage touche aussi la pirogue. Des équipes de rameurs tahitiens affrontent avec succès les rameurs hawaïens. En 1980, les premiers championnats de Polynésie sont organisés. En 1990, la Fédération tahitienne de va'a est créée et, deux plus tard, en 1992, la Hawaiki Nui Va'a est créée. Référence dans le monde de la rame, la Hawaiki Nui Va'a est devenue une course internationale à six rameurs, en haute mer et en lagon. Longue de plus de 128 km, la compétition, qui se déroule en Polynésie française, rallie en trois étapes les îles Sous-le-Vent : Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora-Bora. Chaque année, des centaines d’équipes polynésiennes ainsi que des passionnés de va’a se rencontrent pour participer à cette aventure unique et exceptionnelle.
Le film Va’a, l’océan est en nous suit la préparation de jeunes Wallisiens qui doivent se rendre à Tahiti pour participer à l'Hawaiki Nui Va’a. Pour les membres de cette équipe, qui ne sont jamais sortis du lagon de Wallis, la haute mer est un saut dans l’inconnu, un passage vers l’âge adulte, un rite initiatique comme au temps des Aitos, les guerriers du Pacifique. Un défi sportif les attend et une belle opportunité de rencontrer leurs frères polynésiens.
Participer à cette compétition emblématique, au-delà de l’incroyable challenge personnel et sportif, est un hommage aux navigateurs qui ont conquis jadis cette mer d’îles et qui en font le peuple de l’océan. En suivant leur parcours, le documentaire dévoile la signification profonde du va'a pour les Polynésiens : celle de la reconnexion d'un peuple avec ses racines et ses origines.
Inédit
52 min
Réalisation
Antoine Laguerre
Production
Artisans du Film
Avec la participation de
France Télévisions
Conseiller de programmes
Gaëtan Roussel
Direction de la stratégie éditoriale du pôle Outre-mer
Rémi Festa
Christelle Lefrançois
Directeur de la stratégie éditoriale du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
2023
À voir lundi 27 novembre à 18.00 sur La1ere.fr, l'offre numérique Outre-mer de France Télévisions, et sur France 3 à 23.35 dans la case outremer.ledoc
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france.tv preview
«Tout homme est tiraillé entre deux besoins. Le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité. Et tous les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre, jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.» (Proverbe Mélanésien)