C’est certes à un homme que l’on doit d’avoir eu l’idée du geste permettant de féconder la fleur de vanille… mais, de l’avis de tous, ce sont les femmes qui savent le mieux l’effectuer !
Documentaire inédit

Réunion, les nouvelles sœurs vanille

Dimanche 1er octobre 2023 à 08.20

La Réunion a vu, depuis deux siècles, fleurir sur l'île une culture devenue emblématique, celle de la vanille Bourbon. L’orchidée Vanilla planifolia est aujourd’hui indissociable du territoire et de son histoire en partie grâce aux femmes au cœur, dès la genèse, du processus de sa transformation. D'abord « marieuses* », trieuses et préparatrices, les femmes ont au fil du temps progressé dans la hiérarchie, ce sont professionnalisées et sont devenues peu à peu expertes dans la culture de cette orchidée capricieuse mais plus qu'admirable.

 


Produit phare de l'île de La Réunion, les origines de la vanille et de son utilisation remontent au XVIe siècle, lorsque la plante est découverte par les conquérants espagnols, en Amérique du Sud. Utilisée par les Aztèques pour adoucir les breuvages cacaotés, elle est exportée vers l’Europe qui succombe, à son tour, à son arôme délicat.

C’est ainsi qu’au fil des ans les producteurs réunionnais ont développé une connaissance très précise de la culture de cette orchidée singulière. Ils sont à l’origine d’une technique de fécondation inventée au XIXe siècle, et ont également mis au point un système de transformation de la vanille par mortification et étuvage. En 1841, c’est Edmond Albius, un esclave botaniste en herbe, qui trouve le secret de la fécondation manuelle, en soulevant avec une pique la cloison séparant les organes mâles et femelles de la fleur. Puis inspirés par les techniques mexicaines, Ernest Loupy et David de Floris ont mis au point le procédé de fabrication : les gousses sont plongées dans une eau à 65 °C puis disposées dans des caisses couvertes, où elles obtiennent leur couleur brune.

A partir des années 30 et jusque dans les années 70, « Les Sœurs Vanille », surnom que La Réunion donne aux cinq sœurs Appavoupoullé, propriétaires d’une vanilleraie à Saint-André, développèrent la culture de la vanille Bourbon, l’exportèrent avec un éclatant succès et la rendirent célèbre dans le monde entier. Plus important encore, elles donnèrent aux femmes une place de première importance dans un monde agricole jusque-là exclusivement masculin.

Quatre des cinq sœurs Appavoupoullé. ©Archives départementales de La Réunion.

Inspirées par leurs glorieuses aînées, aujourd'hui à La Réunion, des productrices de vanille tentent courageusement de défendre cette place, apportant la preuve que la culture de l’orchidée est toujours et peut-être avant tout une affaire de femmes.

C’est le portrait de trois de ces nouvelles sœurs Vanille que dresse ce documentaire. De celles aussi – élue, ethno-botaniste ou cheffe pâtissière – qui, à leur façon, font vivre la vanille réunionnaise,  devenue un produit de luxe précieux dont le bouquet aromatique subtil et délicat est prisé en gastronomie par de nombreux chefs et pâtissiers, et soutiennent le combat des femmes qui la cultivent.

 

* Les femmes chargées de la pollinisation de l'orchidée vanille sont nommées les "marieuses".

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Inédit

​52 min

Ecriture et réalisation
Nina Barbier

Production
Ma drogue à moi

Avec la participation de
France Télévisions Outre-mer
Réunion La 1ère

Et le soutien du
Centre National du Cinéma et de l'image animée

Responsable de programmes
Gabrielle Lorne

Direction de la stratégie éditoriale du pôle Outre-mer
Rémi Festa
Christelle Lefrançois

Directeur de la stratégie éditoriale du pôle Outre-mer
Laurent Corteel

2023

Nicole Lechnig, cofondatrice de l’atelier de vanille « L’Escale Bleue ». L’une des productrices dont le documentaire fait le portrait.

Sans doute le geste le plus important dans la culture de la vanille : celui qu’effectue la « marieuse », chargée de féconder la fleur de vanille. Ici, à La Vanilleraie de Sainte-Suzanne.

Maryse Mounier, productrice de vanille à Sainte-Rose. L’une des Sœurs Vanille dont le documentaire fait le portrait.

Juliette Masson, productrice de vanille à Bras-Panon. L’une des Sœurs Vanille dont le documentaire fait le portrait.

Trieuses de vanille de Saint-Anne, 1950.

Réunion - Indigène fécondant les fleurs de vanille – vers 1900

Ouvrière d’une « préparation de vanille », Saint-André, 1930.

Contact Presse

Isabelle Cibrélus
Chargée de Marketing Numérique Martinique La 1ère