LE VÊTEMENT VÉGÉTAL, DE L'ÉCORCE À L'ÉTOFFE
Un film de Mélissa Constantinovitch
Depuis la nuit des temps, les plantes habillent les hommes. Le vêtement végétal est une forme tangible de culture en perpétuelle évolution qui consacre le savoir-faire des meilleurs artisans du Fenua.
À Fatu Hiva, aux îles Marquises, vivent les dernières gardiennes de la fabrication du tapa, une étoffe végétale traditionnelle qui servait autrefois à se vêtir. S'il est devenu un objet d'art qui s'expose dans le monde entier, le tapa continue d'habiller les danseurs de ’Ori Tahiti. Dans les réserves du Musée de Tahiti et des îles, sont conservés les costumes qui ont marqué l'histoire du Heiva. Manouche Lehartel a constitué ce trésor dont elle partage tous les secrets. Sur la presqu'île de Tahiti, l'école Raineari'i dirigée par Heirani Salmon doit se produire lors du Heiva des écoles de danse. Un mois avant le spectacle, la conception des costumes commence... avec son lot de questions et un équilibre des matières à trouver. Costumes de danse par excellence, les robes végétales envahissent aujourd'hui les podiums des concours de beauté. À Paris, capitale de la mode et du luxe, le jeune créateur Manuarii Teauroa, inspiré par l'art du tressage des Australes, crée des robes végétales uniques. Le vêtement végétal traverse l'histoire polynésienne et demeure l'élément vibrant d'une culture en pleine évolution. La profusion des matières utilisées et la maîtrise de leur transformation par les Polynésiens, ouvrent de nouvelles perspectives vers un marché de l'habillement qui milite pour une consommation plus durable.